Prisme Hasselblad PME 3

[antipatr]

J'envisage d'acheter un prisme PME 3 pour mon 500 C/M mais comme je n'ai jamais mis mon oeil dans ce type de matériel (j'utilise mon viseur capuchon depuis 1983), j'ai une question de béotien : le mode d'emploi du prisme signale un grossissement de x3. Cela veut-il dire qu'on ne voit pas tout le format dans le viseur ?

[Svino]

Il est deux choses à ne pas confondre : la couverture de champ d'une visée et l'impression de grossissement (ou de réduction) lorsque l'on glisse l'oeil au viseur.

La couverture de champ est déterminée par le système de miroir Reflex, les limites de cette couverture sont vues sur le dépoli dont les bords s'obscurcissant plus ou moins. Pour faire simple, l'image projetée sur son dépoli est à comparer à celle qui sera enregistrée sur son négatif. Laissons de côté les TLR et leur erreur de parallaxe pour ne considérer que le cas qui t'intéresse du Reflex SLR mono-objectif.
On considère que le champ est correctement couvert si l'on obtient 90% de l'image sur son dépoli et dit de "qualité" à partir de 95% de l'image finale restituée. 100% étant l'idéal et au-delà, il va de soi qu'on aurait dans la visée des éléments en périphérie qui ne seraient pas présent sur le négatif !
Nous venons de parler du miroir Reflex et du dépoli mais aucunement du viseur. Ce dernier n'est en fait dans un système Reflex que le moyen d'observation du dépoli et donc n'est pas directement impliqué dans ces histoires de champ couvert.

Lorsqu'on glisse son oeil dans un viseur on constate que l'image observée est de taille différente que celle observée à l'oeil nu. Cela est valable pour tous les viseurs (en dehors des Reflex...) et tout le monde a en tête les viseurs riquiquis des premiers appareils photos qui font songer à des "trous de serrures" dans lesquels on peut observer une image "complète" (et il y a souvent un cadre pour déterminer les limites de champ du négatif...) mais de toute petite dimension. On parle alors de viseur fortement réducteur.
Dans le système Reflex, c'est un peu la même chose mais avec, comme expliqué plus haut, l'intermédiaire du dépoli. Le grossissement éventuel, en plus de donner une image plus importante en proportion, permet surtout de grossir l'image projetée sur le dépoli et rend plus confortable la mise au point à l'aide de ce dernier. Pour rester dans le viseur capuchon que tu utilises, l'usage de la loupe de mise au point permet tout à fait ce grossissement.

L'impression de réduction de champ est due au fait que si la loupe de mise au point est trop forte, lorsque l'on regarde à travers, on n'embrase plus la totalité du dépoli au premier coup d'oeil et il faut faire une certaine "gymnastique du regard" pour observer les bords du dépoli qui suivant la qualité optique de la loupe s'assombrissent plus ou moins. Le prisme, en plus de redresser l'image (droite gauche) permet cette visée grossie (de 3 fois selon ton mode d'emploi et un grossissement à comparer avec celui de ta loupe de mise au point...) sans ces inconvénients de perte de luminosité et en limitant l'impression de focalisation qui concentre le regard sur le centre de l'image comme avec la loupe. On reste très loin de pouvoir embrasser le champ comme avec un viseur de poitrine, mais on est beaucoup moins "dans le centre de son image" comme avec la loupe.

Exercice périlleux et tordu que de tenter de décrire une visée... C'est la raison pour laquelle je suis resté au plus près du viseur que tu connais déjà mais rien ne remplacera le fait d'essayer un tel viseur. Puisqu'on parlait de grossissement, je me suis appliqué à mettre en avant l'aide à la mise au point que cela représente : la nuit et le jour surtout lorsqu'avec l'âge le regard n'est plus le même. Il faut aussi prendre en compte le fait que l'image soit redressée : certains passent sans transition de la visée poitrine au prisme, d'autres ont tellement ingéré et maîtrisé la première qu'ils ont tendance à partir dans le "bon/mauvais" sens...

Dernier point à prendre en compte pour un tel viseur, c'est la présence d'une cellule intégrée.

[antipatr]

J'en reste sans voix...
Très clair comme explication et la remarque sur l'utilisation de la loupe et la "gymnastique du regard" m'interpelle. Pour information, le grossissement de la loupe du 500 C/M est de x 4

Sur base de tes explications, la conclusion pour moi est évidente quant au prisme à cellule : à essayer avant d'acheter.
Un grand merci.

[bbjm]

J'ai lu attentivement, effectivement c'est clair comme un bon Zeiss, Svino, merci

Et petite question un peu HS, c'est le meme prisme PME3 pour le CM que pour le C ?

[antipatr]

J'ai lu attentivement, effectivement c'est clair comme un bon Zeiss, Svino, merci

Et petite question un peu HS, c'est le meme prisme PME3 pour le CM que pour le C ?

Je pense qu'il n'y a qu'un modèle et c'est le # 42293. Il est apparu en 1983 en même temps que le 501 je pense...Je ne sais pas si on peut le monter sur un C. Un petit lien utile : http://www.photoethnography.com/Classic ... nders.html

[lepetitpiero]

Bonjour,

Je viens d'acheter un Prisme PME ? comment connaitre la version de celui-ci il n'y a rien d'inscrit à part un numéro de série...

Pierre

[vdragon76]

Normalement c'est écrit à côté de l'oculaire sur la partie plate... il y a des chances que ce soit un 5: j'en ai un aussi, et la peinture ne tenait pas sur cette série là (ainsi que sur les bagues de vitesse/diaphragme de la même époque)... mais bien sur sans certitude!

V.

PS: si tu veux quelques photos du prisme, il y a toujours quelques détails qui changent... si ce n'est pas pareil, eh bien, ce n'est pas un 5
Auquel cas, je réaliserai ça: donne moi juste ton mail si ça peut aider.