

Nikon Fm - Superia 400
Il s’agit de ma première expérience en moyen format, je n’ai comme point de comparaison que mon classique Nikon FM.
C’est un reflex mono-objectif utilisant du film 120 en 6X6. Dans le style Hasselblad, c’est un système permettant d’utiliser différents objectifs, dos, viseurs, ou dépolis.C’est le plus récent des Bronica d’origine, à obturateur focal (D, C, S, S2, S2a, EC et EC-TL) et la plupart des éléments sont interchangeables entre ces différents modèles.
Nom
EC pour l’obturateur contrôlé électro-mécaniquement (Electronically Controlled ?

TL pour la mesure de la lumière à travers plusieurs cellules situées dans le boité permettant un mode automatique à priorité ouverture, y compris avec le viseur poitrine (une première !). La vitesse sélectionnée par l’automatisme est visible sur le dépoli.
II ce modèle est la deuxième version de l’EC-TL. Sur celui-ci les vitesses s’arrêtent au 1/30e, ensuite c’est directement la pose B. Autre différence, en mode manuel un « M » vert est affiché à la place du résultat de la mesure qui du coup n’est pas affiché. Il semblerait donc que ce soit une version plus « light »…
Dos
Le chargement est vraiment très simple même si ça prends un peu plus de temps qu’en 24x36. Le film se positionne sur un insert très facile à retirer ou insérer dans le dos en pinçant deux petites tiges l’une vers l’autre avec le pouce et l’index.
Le dos est interchangeable de façon hyper intuitive : on glisse le dark slide dans sa fente et le dos se retire tout seul. Il y a un logement prévu pour lui à l’arrière du dos ce qui évite de le perdre.
Sur le dos on trouve le sélecteur 12 vues ou 24 vues pour les films 220 ainsi que le choix de la pose simple ou multiple. La position « pose multiple » est la seule permettant de déclencher sans que l’appareil soit chargé.

Armement/avancement
L’avancement est automatique. On fait deux tours de manivelles et à la fin il ya un petit clok pour l’armement. Si on est en mode « pose multiple » l’obturateur s’arme sans avancement. Deux tours c’est assez long ! Sans utiliser la manivelle c’est assez pénible…

Ce qui est très pratique c’est que lors de changement de dos, tout ce qu’il y a faire c’est tourner la manivelle et automatiquement soit le film va avancer, soit l’obturateur s’armer, soit les deux, soit ni l’un ni l’autre selon la situation de départ ! Ca c’est magique…

Automatisme
La cellule ne s’active que quand l’obturateur est armée, le sélecteur de vitesse placé sur A et le bouton de test de profondeur de champs enfoncé (à l’index gauche). A ce moment là, une DEL verte éclaire la vitesse choisie par l’automatisme sur l’échelle s’étalant sur le bord supérieur du dépoli. Si le sélecteur de vitesse est sur une autre position que A, un M s’affiche sur le dépoli.
Par contre, le rétro éclairage n’est pas très puissant ! En extérieur, on n’aperçoit pas vraiment la vitesse affichée… (au début, je croyais que la cellule ne fonctionnait pas, le stress !

Une question que je me pose sur l’entrée de lumière par le viseur : le manuel explique qu’il y a une cellule spécifique mesurant cette entrée permettant de compenser cette « pollution » et de ne pas en tenir compte. Mais à un autre endroit il est écrit qu’il faut fermer le viseur avec la loupe pour mesurer la lumière pour ne pas fausser la cellule avec la lumière qui vient du viseur… Soit j’ai un problème avec l’anglais soit ça se contredit… des éléments de réponses ?
Par contre il n’y a pas de bouton de compensation de l’exposition. Donc par exemple pour corriger de +1 l’indication de la cellule par temps de neige, il faut soit se mettre en mode A, lire la vitesse choisie, et choisir en mode M la vitesse un cran plus lente, soit utiliser le sélecteur de sensibilité du film. Mais celui –ci est assez peu pratique…


Déclencheur
Le déclencheur a une course assez longue et n’est effectif que quand on arrive bien au bout, ça évite la fausse manip. Il y a aussi un verrouillage qui permet notamment la pose T. Il ya aussi la fonction verrouillage du miroir sur le côté gauche de l’appareil (il n’y a que ça a gauche en fait) par un curieux mais pratique petit levier.
Le déclenchement est assez bruyant (normal) mais avec une sensation assez agréable, comme un FLOPPPPLOP plutôt qu’un CHLACK. La visée reste visible même après le déclenchement, contrairement à certains autres reflex mono-objectif.
Voilà un comparatif du déclencheur du Nikon FM et du Bronica EC-TL. Le premier son est un claquement de doigt, volume maximal, pour se donner un repère

http://picosong.com/uS9n
Objectif
Cet appareil à la spécificité d’avoir un miroir en deux parties qui s’escamote vers le bas plutôt que vers le haut. Du coup l’objectif est « rentrant » et la partie visible est vraiment petite pour sa focale. C’est vraiment agréable !

La bague de mise au point est indépendante de l’objectif et vraiment super à l’usage, plus grosse que l’objectif et très préhensible grâce à ses cannelures. Le top !
Par contre les changements d’objectifs sont assez techniques puisqu’il y a trois systèmes différents de fixation. Heureusement, toutes les focales les plus courantes utilisent la petite baïonnette.
Un truc vraiment bizarre : le sélecteur de sensibilité du film a plusieurs repères de différents couleurs et selon la focale utilisée il ne faut pas utiliser le même !

Ressenti personnel
Je trouve que l’inconvénient majeur de cet appareil est quand même son poids : 2kg avec dos et objectif ! Il est également assez imposant …139x170x117… Il est plus gros que le S2a qui est lui-même plus gros qu’un blad.
Tenu à deux mains, la main gauche supporte le poids avec la bague de mise au point entre le pouce et l’index tandis que la main droite à le sélecteur de vitesse sous le pouce et le déclencheur sous l’index… Pour moi c’est parfait ! Mais il est vrai que j’ai de grandes mains, ce qui ma facilite la vie
Le poids est un problème mais il est assez agréable à porter en bandoulière car il tombe verticalement, l’objectif vers le bas. Avec une bonne sangle rembourrée c’est tout à fait acceptable. Je l’ai même emmené en rando !

Au final c’est un appareil très agréable à utiliser, je n’ai pas absolument pas ressenti la difficulté d’appréhension du moyen format.
Les défauts que je retiens :
-le poids et l’encombrement
-l’éclairage des vitesses trop faible pour être lue sans la loupe
-le sélecteur de sensibilité à plusieurs repères selon la focale
-le sélecteur des vitesses un peu moche à mon goût qui gâche un peu l’apparence de ce magnifique objet
-l’activation de la cellule uniquement quand l’obturateur est armé et le test de profondeur de champs enfoncé
-l’absence d’indication de la cellule en mode manuel
-l’absence de compensation de l’exposition
-Course de la manivelle d’avancement/armement trop longue
-le bruit au déclenchement
Mais ces petits défauts sont loin d’être handicapant. Je suis entièrement satisfait de son utilisation, ce sont juste les éléments que je modifierais pour obtenir l’appareil idéal !

Il a également modifié ma vision du petit format. Avant, quand je prenais le FM, je faisais peu de photos, assez posées, en économisant la pellicule. Et surtout, je le voyais comme un appareil gros, lourd et lent (même si je l’adorais, hein !). Après deux semaines avec le Bronica, j’ai fait une sortie avec le FM et c’était le jour et la nuit ! J’avais soudain l’impression d’un petit joujou vif comme l’éclair, agile et discret. Bref, comme d’autre l’on dit avant moi, les deux pratiques restent complémentaires.
Je vous ai glissé des extraits de mes premiers rouleau, pour que vous puissiez avoir une idée du rendu mais c'est juste un scan basse résolution, sans retouche par contre. La qualité est excellente et le piqué assez hallucinant parfois! Mais encore une fois c'est mon premier contact avec le moyen format

En tout cas, mon premier coup d’œil dans le viseur de cet appareil était un moment merveilleux et je ne me lasse pas de cette visée qui me permet pour la première fois d’avoir le sourire au lèvre quand je déclenche.