Kowa Super 66

Pour parler du nouvel appareil photo argentique acheté (ou donné), ou simplement d'un de ses appareils photo préférés.
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Andy

Kowa Super 66

Message par Andy »

Tout gamin , j'ai rêvé de toucher cet appareil , en l'admirant sur les revues ; plus que l'Hasselblad 500 CM , le Nikon F3 ou le Canon F1 . J'aurai attendu bien des années pour réaliser ce rêve .

Voilà un appareil peu connu chez nous .
Des Japonais ont voulu en faire le "Blad killer" : il en aurait fallu beaucoup plus pour priver le 6X6 suédois de sa couronne méritée...

Il a pourtant belle allure :
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et quelques ressemblances : obturateur central (du 1/500 à 1s + B) , mise au point sur l'objectif , dos interchangeable :
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La visée de poitrine : superbe ; elle magnifie le sujet à photographier , quel qu'il soit :
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Mais les "bizarreries" commencent à l'utilisation .
Ainsi , pour changer le dos lorsque l'appareil est sur pied , il faut le sortir du pied : pas très pratique . De toute façon , la pose B (ou T) est difficilement exploitable : pour l'interrompre , il faut passer à une autre vitesse (sur l'objectif) : risque de bouger évident !
Manifestement , sans le dos , le Kowa ne fait plus le beau :
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En position de visée , le miroir n'obstrue pas totalement la chambre : le film doit être protégé à ce moment-là :
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Autre bizarrerie : la position de l'optique sur le boitier , non conventionnelle : le "point zéro" , qui sert de référence aux réglages de mise au point , de sélection d'ouverture et de vitesse , est légèrement décentré sur la gauche : la faute au positionnement de départ du système à baïonnette du Kowa :
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Contrairement à celui d'autres dos , le volet cache-film du dos du Kowa ne peut être enlevé par l'utilisateur ; le bas de ce cache est légèrement incliné , pour mieux pivoter ; sur un des bords , deux roues dentées qu'il faut éviter de frictionner :
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En ouvrant le dos du dos-magasin , apparait le presse-film , qu'il suffit d'inverser pour choisir le 120 ou le 220 .
La bobine pleine est placée en bas , le presse-film assurant une excellente planéité (bobine réceptrice ici visible en haut) .
Mécanique complexe , ou compliquée , ce système de dos dévoile quelques défauts qui pénalisent l'appareil : une mauvaise manip et c'est le retour assuré au SAV . Ce qui arrive lorsque le dos est sur l'appareil : si , en même temps , on appuie par mégarde sur le bouton de démontage du dos (très facilement accessible) , et si on arme l'appareil : blocage total ; ou si on tourne le bouton d'avancement du film (celui du dos _ lorsque le dos est sur l'appareil) : casse des pignons :
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Au déclenchement , le miroir se relève , et le volet de protection du film pivote sous le miroir ; pas de risque de voile , puisque ni l'optique (obturée) ni le dos ne peuvent être enlevés à cet instant :
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Enfin , je n'ai pu m'empêcher une comparaison entre deux appareils nippons moyen format que tout oppose , ou presque : d'abord le format , bien sûr , le centimètre supplémentaire du RB67 lui attribuant une masse nettement supérieure ; les caractéristiques techniques , ensuite : le Kowa s'est montré innovant , mais sa complexité l'a desservi , le Mamiya préférant des solutions plus traditionnelles (excepté le dos pivotant) ; la robustesse enfin , et son corollaire , la longévité : le Kowa est fait pour être admiré , le Mamiya pour durer :
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Il n'empêche que le Kowa me fait de superbes négatifs (en attendant le scanner...) .


EDIT : quelques remarques , après plusieurs bobines "grillées" :
une fois les risques (voir plus haut) et les inconvénients (voir la suite) connus et bien compris , je trouve cet appareil très agréable à utiliser .
La visée est une merveille , pour moi qui ai quelques soucis de vue , la mise au point , comme les réglages , étant , de plus , facilitée par des bagues d'objectif souples ("onctueuses") ; le chargement du dos est simple et rapide ; le déclenchement , doux ; je n'utilise pas la poignée de déclenchement , peu pratique à mon goût (elle bloque une main) , la tenue en main sans elle étant suffisamment bonne .

Les inconvénients maintenant :
lorsqu'on enlève l'optique , en tournant la bague de (dé)verrouillage , le déclenchement n'est pas possible ; sauf si , par distraction , on tourne cette bague dans le sens du verrouillage : cela (l'appui sur le déclencheur) permet au miroir et au volet de protection du dos de remonter et de voiler deux clichés .
L'armement doit s'effectuer jusqu'au blocage de la manivelle (presqu'un tour et demi) : le déclenchement pouvant se faire au bout de 3/4 d'un tour , il y aura , dans ce cas , surimpression sur une partie du cliché précédent non entièrement bobiné .
Pas de relevé manuel du miroir ; mais comme la pose B est difficile à réaliser... dommage , les longues poses de nuit deviennent moins simples .

Le plus difficile est de trouver des accessoires , en particuliers les optiques : cet appareil n'a pas eu le succès de l'Hasselblad !
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