par philbed » Vendredi 05 Septembre 2014 12:32
J'enfonce des portes ouvertes mais je vais essayer de résumer ma pensée. Pardon pour ceux qui maîtrisent parfaitement le sujet.
Tous les ouvrages dont on parle ont pour objet d'harmoniser la relation délicate entre le contraste du sujet, le contraste du négatif et le contraste du papier. Si je prétends qu'ils sont en grande partie obsolète aujourd'hui c'est qu'ils ont, pour la plupart, été écrit à une période où les films disponibles ne pouvaient pas aisément retranscrire un écart de contraste supérieur à 7 diaphragmes. Puis est venu le temps des films à grains tabulaires qui ont permis d'enregistrer des écart de contraste supérieur à 10 diaphs. Idem pour la popularisation accrue des papiers à contraste variable. Dans les ouvrages de A. Adams, son propos est d'obtenir un négatif facilement tirable sur un papier de grade 2. Cela n'a plus grand sens aujourd'hui.
Tous les raisonnements qui suivent s'appliquent essentiellement au grand format. En 35mm, c'est beaucoup moins simple.
On est donc confronté tout d'abord à un sujet dont l'intervalle de brillance peut varier de 1:4 (contraste faible) à 1:1000 (contraste fort). Pour une même sensiblilité, les films ne sont pas égaux devant le contraste. L'Ilford HP5 est un film plus contrasté que le Tri X, il sera plus à l'aise dans les scènes moins contrasté. Au contraire, la Tri X est plus à son aise dans les scènes de fort contraste. Donc on choisit le film en fonction du sujet. Si on choisit les films à grain tabulaire, on évite ce genre de problème.
Sur un échelle de 10 diaphragmes, si le sujet a un écart de 7 diaphs entre les hautes lumières et les ombres que l'on souhaite voir retranscrire sur le papier, le film peut être exposé à sa sensibilité nominale et développé normalement. Si l'écart est de l'ordre de 10 diaphs, on divise la sensiblité par 2 et on diminue le temps de traitement. Si l'écart est autour de 4 diaphs, on double la sensibilité du film et on augmente le temps de traitement.
Les fichiers techniques Ilford sont plutôt bien fait. Il donne en général les temps de traitement pour les sensiblité normale, divisée par 2 ou multipliée par 2. C'est une bonne indication de départ.
Aujourd'hui, comme je l'ai mentionné pus haut, les films modernes ont la capacité d'encaisser des écarts de brillance plus important qu'auparavant. Par contre, si vous photographiez à l'aube dans une atmosphère brumeuse, même avec ses nouveaux films vous avez intérêt à multiplier par 2 la sensibilité et de développer plus longtemps de telle manière à augmenter le contraste, celui du sujet étant bien faible.
Voilà ce que nous ont enseigné ces auteurs. La photographie est un processus de compression ou d'extension pour retranscrire le contraste d'un sujet sur le papier. Aujourd'hui de nouvelles approches esthétiques telles que celle de Ralph Gibson, de Miroslav Tichý, la lomographie, etc. ont un peu bousculé ces préceptes.
Personnellement j'ai, comme beaucoup, testé et utilisé ses techniques, surtout en 4x5. Aujourd'hui je n'utilise plus que du 35mm et je développe en stand dev. Cela correspond bien à la façon dont j'aime pratiquer la photo.