Puisqu'on est complètement hors sujet, je continue.
Je suis rentré en archi aux Beaux-Arts de Paris en 1954. Je fais sans doute partie d'une des dernières générations de ceux qui ont connu le vrai tire-lignes (avant le Rotring et le Graphos). Un tire lignes il fallait affuter les lames, dont les pointes étaient aussi coupantes qu'un rasoir, et les deux devaient avoir exactement la même longueur. On organisait des concours, il fallait dessiner des hachures : en placer le plus possible, bien distinctes, dans un millimètre. Les meilleurs arrivaient à 11, en moyenne on en plaçait 9. Je pense que maintenant je couperais le calque en traçant le premier
En ce moment je fais un peu de rangement et je jette plein de vieux papiers. J'ai retrouvé des rouleaux avec des projets de cette époque, des concours que j'avais fait, mes dessins au fusain. J'y vois plein de défauts
Encore une anecdote : nos projets d'archi devaient être présentés sur des châssis au format grand-aigle pour les seconde classe, double grand aigle pour les premières. On louait ces châssis chez les papetiers de la rue des Beaux-Arts ou rue de Seine, avec une feuille de papier à dessin Rives tendue dessus, les bords repliés et collés au verso. Chez un des papetiers, il y avait un vieil ouvrier spécialisé pour cette préparation des châssis. Il avait travaillé dans sa jeunesse, donc entre les deux guerres, à fabriquer des Montgolfières encore en papier comme les tout premiers en 1782.