Appareils Photo Moyen Format

Mardi 19 mars 2024


Le Moyen Format

On appelle Moyen Format (ou MF) les appareils photo qui utilisent des bobines de film cinématographique de 63mm de largeur en bobine 120 (12 vues 6x6 par film) et 220 (24 vues 6x6 par film).

Il existait autrefois des bobines très proches dites 620, mais elles ont été abandonnées.

Le moyen format s'intercale donc entre les petits formats (typiquement les bobines 135 utilisées pour les films 24x36mm, et les appareils utilisant des formats supérieurs (9x12 cm, 4x5 et 8x10 pouces, et au delà...).

Ces films permettent de faire des photos aux formats suivants :

  • Rectangulaire 4,5x6cm (en réalité 41,5x56mm)
  • Carre 6x6 (en réalité 56x56mm)
  • Rectangulaire 6x7 cm (en réalité 56x78mm)
  • Rectangulaire 6x9cm (en réalité 56x84mm)
  • Panoramique 6x12, 6x17 et même 6x24...

Les formats les plus populaires sont le 6x6cm, apprécié par les compositions intéressantes permises par son format carré (il y a des vrais accros du format carré), le 6x7 qui permet des tirages rectangulaires exploitant au mieux la taille du négatif tout en permettant de faire 10 vues sur une bobine 120, et le 6x9 très populaire dans les années 40 et 50 à l'époque ou l'on faisait beaucoup de tirages contacts.

Les différents types d'appareils de moyen format peuvent se classer suivant différents groupes.

Les foldings moyen format

Les foldings, dont l'objectif rentrant est monté sur une platine reliée à l'appareil par un soufflet. Largement popularisés au milieu du 20ème siècle par Zeiss mais abandonnés depuis, les foldings sont à objectif fixe et viseur séparé (avec ou sans télémètres). Ils présentent l'avantage d'une grande et surprenante compacité (ils tiennent dans la poche), mais leur viseur est souvent de type trou de serrure et le parallélisme objectif film est parfois sujet à caution. Zeiss Ikonta, Agfa Isolette, Moskva sont des dignes représentants de cette catégorie.

Les reflex moyen format

Les reflex bi-objectifs, ou TLR possèdent deux objectifs l'un au dessus de l'autre, l'un pour la visée reflex (non redressée), l'autre pour la prise de vue. Cette formule a été popularisée par les fameux Rolleiflex. Elle ne fonctionne qu'en format carré 6x6. L'avantage est une visée large sur un grand dépoli, facilitant la composition, ainsi qu'une position originale de prise de vue (Doisneau disait qu'avec son Rolleiflex, le photographe s'incline devant son modèle). L'absence de miroir amovible limite les vibrations. Aussi à l'aise en studio qu'en reportage, leur inconvénient est l'impossibilité de changer d'objectifs (sauf Mamiya C) et la visée inversée droite gauche déroutante au début. Principaux TLR : Rolleiflex, Yashica, Ikoflex, Semflex, Mamiya C, Lubitel...

Les reflex mono-objectif moyen format

Les reflex mono-objectif popularisés par Hasselblad, sont des systèmes complets. Précision de la visée et de la mise au point, souplesse apportée par des dos (magasins porte films) et des objectifs interchangeables. Ce sont les rois du studio et du portrait. Les formats vont du 4,5x6 au 6x7. Leur inconvénient est leur poids conséquent et dans une moindre mesure les vibrations potentiellement générées par la remontée du miroir. Au coté d'Hasselblad, Rollei (gammes SL et 6000), Mamiya (gammes 645, RB, RZ), Bronica, Salyut et Kiev88 sont les principaux représentants de la famille. Notons aussi les reflex sans dos interchangeables et à prisme redresseur (façon 24x36) que sont les Pentax 67 (6x7) et les Pentacon et Kowa Six (6x6), dont la visée est plus confortable et qui sont plus à l'aise en extérieur.

Les télémétriques moyen format

Dernière catégorie, les télémétriques récents à objectifs interchangeables. Représentés par les Mamiya 6 et 7 (6x7), ce sont des gros Leica M à objectif interchangeable (un grand angle, un objectif standard et un téléobjectif). Compacts et simples, ils sont appréciés pour le reportage et le paysage. Ils sont en revanche peu adaptés au studio et au portrait (distance minimale de mise au point, parallaxe de visée).

Venons-en à l'essentiel, l'intérêt de faire du MF. D'abord il faut dire que tous les appareils sont bons, voire excellents (même les russeries), et délivrent des diapositifs ou négatifs extraordinairement détaillés et lisibles. Les agrandissements géants sont autorisés, le grain faiblement visible. Autant on peut dire qu'en matière de précision de détails les reflex numériques ont rattrapés voire dépassés les reflex 24x36, autant les argentiques moyens formats sont encore largement devant les numériques, et seuls les reflex numériques les plus onéreux genre EOS 1Ds MkII et Nikon D2x peuvent prétendre à des résultats comparables à un 6x6 bi-objectif cinquantenaire bien utilisé. La preuve en est que nombre de professionnels passés au reflex numérique pour leur travail alimentaire restent fidèles au moyen format argentique pour leur recherche personnelle ou pour les travaux les plus exigeants.

Conclusion

Pour notre bonheur, les prix des appareils photo moyen format ont considérablement chuté et ces appareils moyen format sont accessibles de quelques dizaines d'euros (Lubitel, foldings) à quelques centaines d'euros (Rolleiflex, Hasselblad). Enfin, dernier avantage, le moyen format argentique reste encore très facilement accessible en matière de traitement : films disponibles, traitement amateur facile, agrandisseurs bon marché et encore compatibles avec la taille réduite de nos logements. Et pour ceux qui préfèrent scanner leurs négatifs, les scanners à plat de qualité style Epson 4990 donnent déjà de très bons résultats en MF.



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