La Vallée des Zouaves
A l’Ouest, la route des Pylônes, le Cabaret Rouge, la Route Arras Souchez. En contrebas, une petite cuvette qui vient butter sur la crête de Vimy.
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Au Nord Souchez et les Cinq Chemins, surmontés par les côtes 140 et 145.
Au Sud, les vergers de la Ferme de la Folie, en arrière desquels se trouve le Bois de la Folie et l’artillerie lourde allemande.
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A mi-chemin entre les Cinq Chemins qui sont la limite Sud du secteur de Lorette et le secteur de la Folie se trouve la fontaine et le ravins des Ecouloirs.
C’est cette pente abrupte couverte de tranchées et de mitrailleuses que la Division Marocaine de Blaise Cendrars va prendre d’assaut les 9 et 10 mai 1915. Le front est percé et la crête de Vimy est dépassée. Faute de soutien, la division doit se replier.
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Le 16 juin 1915, les Zouaves de la Division marocaine remontent toute la cuvette depuis Souchez au Nord jusque’à Neuville Saint Vaast au Sud pour dégager les positions françaises dans ce dernier bourg. Leur progression au pied de la crête et en contrebas de la route se fait sans protection et alors qu’ils sont pris de flanc par les positions allemandes. Le lieu prend le nom de vallée des Zouaves.
Vallée des Zouaves
On a sorti l’abatteur de sa fosse,
Et les cultivateurs se battent à coup de crosse.
C’est le jeu des alliances c’est la Loi des empires
Asservir toujours plus, à tout prix, mème le pire.
Jaurès les a prévenus, les bourgeois l’ont fait taire.
Le peuple veut la Paix, ils l’envoient à la Guerre.
Pour percer la ligne impériale, le prolétaire ne suffit plus.
Déployons la troupe coloniale, au côté des appelés du cru.
Il est grand, il est fort et lui c’est un guerrier
Il marche vers sa mort, dégagez sa tranchée.
Il nous vient de Tanger, et grimpe vers Vimy.
Au mépris du danger, il court, c’est Folie,
Dans l’ombre du verger la sève nourrit les pommes,
Pendant que la mitraille, par saccades, fauche les hommes.
Le sommet est atteint, et il entend la mer,
Elle est bleue, comme les prés, et le zouave est amer.
Il est seul face au feu, la réserve est trop loin,
Il lui faut reculer, en piétinant les siens.
Au soleil de Mai il tenait la Victoire,
La nuit l’a emporté au fond des Ecouloirs.
Il est venu de loin pour mourrir dans le Nord,
Le Zouave a sa Vallée, pour toujours il y dort.
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