C'est drole

[jpalbe]

A propos du M8 j'aimerais bien savoir combien coûtait un Leica IIc (par exemple) au moment de sa sortie, et combien coûtait la transformation en IIIc (autre exemple). Car c'est bien là ce que Leica propose. Un boîtier de base (cher!) et une évolution (très chère!). Mais ce n'est pas nouveau chez eux.

Et bien justement, trollons un peu.

Tout d'abord, voici les tarifsleica aux états-unis en 1938.

Model D (leica II) + elmar.......$99.50
Model G (Leica IIIa) + elmar...$134.50

Différence entre les deux : $35

On peut supposer que la transformation de l'un en l'autre est donc au minimum de $35, sans doutes plutot $40.

Maintenant, le salaire mimimum horaire de l'ouvrier américain en 1938(année de son institution définitive, on a de la chance tout de même) :




Alors ?



Combien ?






Ratatatatatatatata (roulement de tambour)





25 cents de l'heure .... Soit $50 par mois sur la base de 50 heures par semaine.


Un Leica II coute donc 2 mois de "smic"
Un Leica IIIa coute un peu moins de 3 mois de "smic"
La transformation de l'un en l'autre coute probablement autour de $40 disons 80% d'un mois de "smic"

Aujourd'hui, en France, le smic est à 1280€ (brut, mais il est dur de comparer la part des cotisations sociales, le travailleur américain des années 30 n'avait pas à ma connaissance de sécurité sociale, et probablement pas d'assurance chomage).

Un leica M7 + Summicron représente un peu plus de 3 mois de smic, ce qui le met à un niveau comparable du leica IIIa...

Un leica M8 représente 4 mois de smic
La "mise à jour" du M8 représente un mois de smic.

Les choses n'ont pas tant changé que cela (même s'il est difficile de comparer les salaires minimum comme cela à des époques et sur des continents différents).

J'espère que cela vous intéresse .

[Poum]

Ce sont des chiffres auxquels je m'attendais. (et non Charan, je ne trolle pas )
A sa sortie le Leica était un produit très high-tech et ces tarifs ne me surprennent pas vraiment !

Mais comme tu le dis, il est difficile de comparer le niveau de vie actuel avec celui de nos arrière grand-pères.

Et puis, avec 50 heures de boulot par semaine, ils n'avaient pas vraiment le temps de sortir flâner appareil en bandoulière...

[n_doisnel]

Il ne faut pas se leurrer : si on pratique la photo sérieusement au numérique, on arrivera toujours à se convaincre bêtement (que cela soit vrai ou pas) que son appareil est dépassé après deux ou trois ans ; il faudra donc en racheter un nouveau pour avoir toujours la meilleure technologie, etc.

Alors, autant acheter directement le meilleur de se qui se faisait en argentique. Plus de nouveau modèle, donc fini les tentations de la course à la technologie...

Pour exemple : au lieu d'acheter un bon appareil numérique, disons un bon reflex aux alentours de 1300 euros avec objectif, voici un petit calcul :
- Acheter un très bon appareil argentique, 100 euros pour un yashica gx ou canonet en étant large ou d'autres même moins chers.
- Un scanner à plat de négatifs pour 250 euros environ (avec un peu de chances, vous l'aurez déjà)
- matériel pour développer les négatifs et de la chimie pour un bon bout de temps : 100 euros.

Résultat : il reste 850 euros pour arriver au budget du numérique de 1300 euros, de quoi investir dans plus de 200 pellicules (ou plus de 5000 photos) !!!

Voilà, vu comme ça, l'argentique me paraît plus rentable.
Et quoi de plus beau qu'un beau télémétrique, tout métal, qui durera encore 30 ans !!!!

Ceci dit, un autre virus - autre que celui de la course à la technologie - vous guette : vouloir acquérir toutes sortes de vieux appareils, les canonet, les yashicas, olympus 35, revue se, et puis après être tenté par le moyen format, pour ensuite revenir sur les télémétriques et baver sur les leica de la baie, etc... c'est sans fin ! lol

bien à tous

[claude_e]

C'est sans fin oui et non, on peut faire du moyen format pendant quelques temps puis revenir au 24x36, ensuite aux beaux jours un peu de grand format etc etc. En fait c'est selon l'humeur, l'état de son dos (en tout cas en ce qui me concerne). La joie de découvrir un négatif quelque soit la taille est toujours la même et toujours intacte après toutes ces années.

[LYNX]

Ce qui peut aussi pousser à l'achat c'est de pouvoir se payer (sans faire de sacrifice financier), même auprès de professionnel, ce qui était de l'ordre du rêve car totalement inaccessible côté prix. Evidemment ça concerne la génération d'amateurs qui n'avait pas à sa disposition un si gros marché de l'occase en magasin ou sur le net ( ça remonte pas très loin en arrière, un vingtaine d'année). Une génération de "frustrées" qui devait se rabattre sur du neuf, des Zenit, des Praktica ....ou , bien plus onéreux des AE1 P, des super A, des FE.....(oui, le matos était très cher dans les années 80 et 90) Et voilà qu'en 2008, des F4, des F100, des EOS 1N, des RTS III, des R4 S, ..... subissent une véritable dégringolade de leurs prix . Alors, comment résister, par exemple, à un EOS1 N proposé à 260 euros ( 2150 euros,neuf en 1994)

[Osborne]

c'est marrant, LYNX, j'ai l'impression que tu as fait mon portrait robot ! Je me reconnais en plein dans cette case d'amateur "fou de matériel" qui lisait de façon biblique tous les numéros de Chasseurs d'Images et du Photographe, à l'affut de chaque nouveauté technologique, et qui aujourd'hui "flambe" mon salaire à acquérir les joujoux tant convoités naguère. D'ailleurs ceci pour dire que la course à la consommation, elle existait déjà du temps de l'argentique, quant on nous a convaincu de passer de la monture vissante à la monture à baïonnette, puis du reflex semi-auto au reflex auto, puis au moteur intégré, puis à l'autofocus.... etc,, etc.....

[LYNX]

En plus, j'ai transmis le virus à mon fils ( les "éléments féminins" de la famille sont étrangement immunisés par ce virus )qui a débuté à l'âge de 9 ans avec un Canon 1000 FN et qui a acquis à la foire de Nîmes, il y a quelques jours cet EOS 1N dont je parlais plus haut.