Pour parler photo, le temps vu vraiment pas très propice : l'humidité était telle (38°c au moins 70% d'humidité) que pendant tout le séjour une brume de chaleur empêchée de voir à plus de 5-10 km, dommage pour les paysages.
Finalement je n'aurais fait qu'une photo au 135mm, quant aux objectifs généralement j'en gardais un pour la journée avec une majorité de 28 mm à cause de la taille des bâtiments. Evidemment le 100 asa était de rigueur et encore souvent à f8.
Bilan : 10 Apx 100, une trix à 400, une à 1600 et une à 3200. Et pour les couleurs entre le fait que je me suis aperçu un peu tard que le minox ne déclenchait plus à cause des piles, et que pour finir je l'ai fait tomber on verra bien....
Dans Beyrouth pas facile de tout photographier, ce qu'on veut, y a souvent un militaire, un policier, ou un vigile pour vous interdire de photographier, et faut ajouter à cela les quartiers la raison nous interdit de faire des photos (ceux bien gardés par le Hezbollah, ou ceux où l'on sent la présence des milices des Forces Libanaises). C'est bête car ça m'a un peu bloqué, surtout pour photographier les libanais dans leur vie quotidienne, alors que je me suis aperçu plus tard que beaucoup y était très ouvert (on m'a même demandé 2 fois de prendre une photo !!).
L'architecture étant très variée, et traversant tous les courants (beaucoup d'immeubles d'années 20 et 30, et aussi 50), ça a été un de mes principaux sujets. Les stigmates de la guerre bien sûr j'en ai pris beaucoup, mais on est vite saturé, et je me suis rendu compte à quel point la photo de friche ne pouvait être un but en soi (c'est à dire vaine, si elle n'est prise que dans le but de faire de la friche et pas dans celui de faire de la photo tout court, ou de la mémoire du patrimoine, du graphisme, etc....). Il y a donc des tas de photos que j'ai prise et qui m'ennuient déjà !
J'ai évité de photographier ce qui touchait au religieux, car c'est le principal problème de ce pays que le communautarisme.
J'ai aussi évité de trop prendre l'anecdotique : c'est à dire ce qui sortirait de l'ordinaire, ou pourrait paraitre drôle avec mon regard de français, mais qui est banal pour un libanais.
En fait, je me suis vite lassé de moi-même (comme vous en me lisant

), et j'ai finit par photographier plus instinctivement, en réfléchissant moins : expo préréglé, hyperfocale, et avec ou sans viser.
Pour les sujets qui me semblent à faire avec le recul :
- le Liban est marqué par une frénésie de consommation, un extrême très à l'américaine, certainement dû aux 15 années de privation de la guerre civile. Bref des pubs partout hautes de 10 étages, un culte de la personne omniprésent (on fait des Crédits "Chirurgie-Esthétique), au resto on commande 3 fois ce que l'on mange... Ce serait un sujet rêvé pour Ka.mera, et donc pour Martin Parr
- il y a au Liban un problème dont la presse française a un peu parlé, ce sont le personnel de maison dans certaines familles bourgeoises. Des femmes originaires de pays très pauvre, qui sont plus des esclaves que des domestiques, et que l'on appelle qu'elle que soit leur pays des "SriLankaises" (ça en dit long

). On leur confisque leur passeport, parfois certains les maltraites, et je trouve cette situation inacceptable.
- Le patrimoine historique et architectural est en grand danger, il disparait à un vitesse folle sous les pelleteuse. Ca mériterait un vrai travail systématique.