La photo de rue

[analogic-man]

C'est tout ton droit.

Je n'ai pas essayé, mais pour prendre un truc plus courant : tout le monde peut se mettre à l'affut à 50m de la baraque d'une célébrité et shotter... ça revient un tout petit peu au même, même si il y a aussi le coup d'émotion avec la gamine. Tout le monde peut cadrer, tout le monde ne peut avoir l'oeil...

[Eusaebius]

savoir à quel sein tu te voues

Moi, personnellement je ne choisis pas et me voue aux deux avec un égal plaisir
Si tu parles des saints, alors là oui c'est différent...

Ma réponse sera brève : Pourquoi faire et refaire ce qui a déjà (forcément) été fait : le plaisir*... (d'autant plus quand on utilise l'argentique il me semble...)

*:Comme quoi, les seins, la rue, la photo... tout cela se rejoint dans ce mot !

[frcolin]

Je me permets un rapprochement avec la peinture.
Ce n'est pas parcequ'il y a eu Dali et Picasso qu'il est interdit ou déconseillé de peindre des natures mortes !
Et il y a même des peintres qui en vivent.

Si ta vision de la photo est "artistique" alors la street photgraphy est loin d'être morte. Si c'est ton style, si tu as plein de "concurrents", quelle importance ?

Si ta vision de la photo est mercatile (comme dans un journal, quelqu'il soit, quoiqu'en dise son boss) alors c'est effectivement dépassé. Ou alors il faut faire de la streetphotograpy en deltaplane sans harnais avec un doigt dans le - je m'arrète là -...
Bon bref. Vous avez saisi la métaphore.

Photographe "de l'extrème" (guerres, cataclysmes, etc.) c'est un métier.
Photogrpahe "d'art" c'est une passion.

Voila ma pensée du soir.
Bonsoir.

[Georgesh]

Le partage des rôles est assez facile.
D' un côté, une revue de photo-journalisme qui a des objectifs de publication, une stratégie de l' image, des méthodes de travail, et une culture liée à l'exercice de son métier. Tu montres tes photos, on ne peut que te dire que tes photos de rue n' ont pas l' impact des images rapportées par des pros du reportage.

De l' autre côté, une majorité de photographes qui se font plaisir dans la rue, n' ont pas d'obligations professionnelles , n' exercent pas comme reporters d' images. Ici, sur le forum, ils soutiennent leur droit à pratiquer comme bon leur semble leur art.

A mon avis, comme tu le laisses entendre, tu es assez loin des pratiques du photo-journalisme, dont tu ne partages pas les fondamentaux.

Deux mondes.

[zacharie]

Photographe "de l'extrème" (guerres, cataclysmes, etc.) c'est un métier.
Photographe "d'art" c'est une passion.

Moui, avec la réserve que certains photographes de métier comme tu dis, ont une sensibilité qui en fait des artistes authentiques et puissants (Smith, Salgado, Nachtwey)... et sont forcément aussi des passionnés. Et que plein de "photographes d'art", ou autoproclamés tels, ne sont au mieux que d'honnêtes producteurs d'images, dont le sens du commerce et/ou le carnet d'adresses sont plus affutés que la puissance de leur vision. La passion d'ailleurs ne suffit pas : on peut aussi être passionné, et mauvais (je suis passionné de musique, et bon à rien dans ce domaine).

En étudiant un peu une technique dont Nadar disait déjà qu'elle est à la portée du dernier des imbéciles, tout le monde peut faire de bonnes photos. De même, c'est plus difficile, mais en travaillant tout le monde peut parvenir à jouer une sonate de Beethoven ou une fugue de Bach, voire écrire une fugue, qui après tout, repose sur des procédés d'écriture assez scientifiques. Mais entre jouer les notes sans erreur et faire de la musique il y a une marge, et c'est là que l'on reconnaît un artiste véritable, d'un simple technicien. Nadar, toujours lui, disait (de mémoire, c'est l'idée) : ce qui ne s'apprend pas, c'est l'intelligence de l'œil, le sens de la lumière, la psychologie du modèle.

Personnellement je ne me reconnais dans aucune de ces deux catégories ; je fais des photos comme d'autres pêchent à la ligne, font des marathons ou de la plongée, ou chantent dans une chorale : simplement, parce que j'aime bien ça, ça me change les idées, me fait sortir et rêver. Et il y a un mot pour ça, c'est "amateur" : éthymologiquement, celui qui aime.

Et je pense sincèrement que Doisneau, Brihat, Batho, Atget, ont été des amateurs toute leur vie. En plus, passionnés, et c'était leur métier !

[Choulan]

Mais la question reste posée : quel intérêt aujourd'hui de la photo du quotidien et de l'urbain ?

C'est pourtant simple : l'intérêt se situe dans ce que tu as à montrer, dans ton univers, celui que tu fréquentes et que tu connais en tant au citoyen urbain. Tu n'es pas journaliste. Si c'était le cas tu pourrais te poser la question... Si la photo de rue ne reflète pas ce que tu veux montrer, n'en fais pas.

[Punkrocker]

...je fais des photos comme d'autres pêchent à la ligne, font des marathons ou de la plongée, ou chantent dans une chorale : simplement, parce que j'aime bien ça, ça me change les idées, me fait sortir et rêver. Et il y a un mot pour ça, c'est "amateur" : éthymologiquement, celui qui aime.

Et je pense sincèrement que Doisneau, Brihat, Batho, Atget, ont été des amateurs toute leur vie. En plus, passionnés, et c'était leur métier !

je contresigne cette très juste déclaration de Zacharie. Je pense quand même qu'au delà de cette question s'est surtout ton propre rapport à la photographie que tu interroge, non ?

[Cedric92]

Je pense quand même qu'au delà de cette question s'est surtout ton propre rapport à la photographie que tu interroge, non ?

Très certainement

[Papouleu]

Personnellement je ne me reconnais dans aucune de ces deux catégories ; je fais des photos comme d'autres pêchent à la ligne, font des marathons ou de la plongée, ou chantent dans une chorale : simplement, parce que j'aime bien ça, ça me change les idées, me fait sortir et rêver. Et il y a un mot pour ça, c'est "amateur" : éthymologiquement, celui qui aime.

+1

le reste n'est que prétention et rêverie. L'artiste est un amateur qui ne se qualifie pas lui-même d'artiste. Les vrais artistes ne répètent pas à longueur de journée "moi, ma vie, mon oeuvre, mon art". Ils n'en ont pas besoin, leur oeuvre le dit à leur place.
Faisons nous plaisir, notre plaisir se transformera en art... si nous sommes doués.

[NeGbLaN]

savoir à quel sein tu te voues

Moi, personnellement je ne choisis pas et me voue aux deux avec un égal plaisir
Si tu parles des saints, alors là oui c'est différent...

Note que j'assume et même revendique : je suis partisan de la double orthographe et de la polysémie

[frcolin]

Ou alors, comme certains faisaient de la prose, en temps "qu'amateurs" vous faites peut-être de l'art sans le savoir

En fait mon choix du mot photographe "d'art" était mal choisi, c'était d'amateur dont je voulais parler. Ou du moins du concept que vous avez décrit sous le terme amateur.
Toutefois je n'aime pas le terme "amateur" qui prend une connotation souvent éloignée de son sens originel (trés justement rappelé par zacharie).
Comme le terme "artiste" qui est trop souvent abusivement utilisé par certains "commerçants".

Mais tout amateur que vous êtes vous avez des pistes de recherche, un style, une démarche, des idées, des concepts, etc. ce qui vous rapproche de la démarche de "l'artiste".

Pour moi l'artiste c'est une personne qui essaye de faire une "oeuvre" avec des idées, une démarche, un style. Et beaucoup d'entre vous aux vues de vos images entrent dans cette catégorie.

Bien sur on peut être à la fois pro / artiste / amateur dans toutes les combinaisons possibles selon le moment, le jour, l'envie, le besoin, etc.