Celà fait plus de 5 ans que l'on annonce régulièrement la mort de l'argentique. Un bon papier pour la presse et l'on passe à une autre mort annoncée. Il est vrai que rien est éternel. Pas même nous.
En attendant, nous trouvons toujours de quoi vivre en n&b aujourd'hui.
Quant à l'avenir ? S’agissant de Kodak, le resserrement de sa politique en matière d’argentique ne date pas d’hier, et va de pair avec son investissement sur le créneau numérique (aucune entreprise de cette taille ne peut faire l’impasse). Annoncer que l’on consacre son effort sur le numérique est un signal pour les actionnaires et le marché ; la bourse est contente, l’entreprise aussi. Cela ne veut pas dire pour autant que Kodak abandonne l’argentique, même si la firme a d’ores et déjà condamné certains films mythiques. Primo, les profits de l’entreprise sont aujourd’hui encore ceux de l’argentique (papier notamment). Secundo, les films argentiques actuels ont atteints un niveau de qualité tel qu’il devient peu intéressant (au sens technique et économique du terme) de poursuivre plus avant la recherche. Il est vrai que dès que les comptes de l'argentique basculeront au rouge, Kodak lachera la production.
S’agissant d’Ilford, il est malheureusement logique que ce soit les leaders de l’argentique n&b qui les premiers pâtissent de la baisse régulière des ventes (-10% sur de telles entreprises, cela fait des dégâts). Le dépôt de bilan qu'a connu Ilford est une méthode classique permettant d’engager la restructuration de l’entreprise (entendez dégraissage), la structure actuelle de la branche argentique ne coïncidant plus avec la réalité du marché. Une nouvelle structure a pu se mettre en place, de taille plus en accord avec celle du marché. Cette restructuration, si l'on y pense sereinement, est plutôt bon signe pour l'avenir en soi.
Quant à la question qui anime régulièrement de nombreux forums photo, qu’en est-il de l’avenir de l’argentique ? Difficile de jouer au devin, mais quelques pistes de réflexion ;
Tout d’abord, ne pas perdre de vue la loi fondamentale du système économique ; pas d’offre sans demande.
Je pense qu’avec l’effondrement de la demande (voir les statistiques du marché publié régulièrement par le magazine professionnel le Photographe), l’avenir de l’argentique n’est plus celui des grosses boîtes.
En revanche, les petites ou moyennes structures ont leurs chances sur le secteur — qui sera quasi-confidentiel — du n&b. Les émulsionneurs des anciens pays de l’est sont là, leurs produits sont excellents, bien que peu connus en France (Kamarade Sels d'argents, une piste pour toi ?). Du fait de leur histoire, de leur taille, ils sont beaucoup plus proches de l’esprit (et du consommateur) n&b que ne le sont des entreprises telles que Kodak (abandon du vérichrome pan…), Ilford (abandon de certain formats de roll-film ou plan-film…). Tant qu’il y aura un intérêt pour le n&b — et je crois qu’il ne peut disparaître — les entreprises comme Bergger, Foma, Efke, Maco, Forte & autres continueront à vivre.
La distribution de ces produits se fera de plus en plus par internet, aucune structure ne pouvant désormais réaliser son équilibre financier sur une aire géographique limitée. (& nous paierons...) Mais déjà, en dehors de Paris, que trouve-t-on aujourd’hui sur les rayons labo de nos revendeurs photo ?
Quant à la chimie, aucun souci ; les recettes sont connues !
bonjour a tous,
moi cela fait au moins 3-4 ans que je n achete plus les chasseur d'images... trop numerique et trop impartiales vis a vis de certaines marques qui doivent a mon avis bien arose la redaction...
J adore reponse photo car il est accesible a tous et laisse une place importantes a l'argentique.
Il faut arreter cette gue-guerre numerico-argentique, faisons de la photographie... montrons notre travail...
Tout à fait d'accord.
Une piste pour les journaleux en mal de ventes, quand ils auront pressé le citron de la mort de l'argentique, penser à ressortir un sujet sur les franc-maçons. Succès garanti
jouniaux_pascal a écrit :
Il faut arreter cette gue-guerre numerico-argentique, faisons de la photographie... montrons notre travail...
bonne journee
Bonjour, on ne fait aucune gueguerre au numérique, (sauf quand on nous cherche, kisifrotsipik est mon deuxième pseudo ) nous faisons juste de l'argentique et nous sommes désolés de voir qu'il n'y en a que pour le numér.. (aîe mes doigts ont faillis fourcher), c'est tout.
Plus qu'une disparition pure et simple, notre inquiétude était surtout axée sur une forte augmentation des prix de vente de la chimie photographique (films et bains), avec la diminution progressive de la production de masse et une évolution implicite vers la production confidentielle.
Autre phénomène possible, l'augmentation progressive du coût salarial, pour les fabriquants, avec l'alignement progressif des pays encore producteurs sur les standards européens (et occidentaux, plus généralement) en matière de salaires, charges diverses, etc.
Pour nous, personnellement, il est une limite, certes psychologique, mais bien réelle quand même, au prix que nous accepterions de mettre à l'achat d'une pellicule ou de produits chimiques de traitement.
Plus qu'un arrêt brutal, cela nous amènerait à progressivement réduite notre consommation, dans un premier temps.
Mais, cette démarche venant trop impacter (comme on dit maintenant) notre besoin de faire des images, il existe un seuil au-delà duquel nous serions tentés par le passage au numérique.
Surtout si le prix des matériels continue à descendre, et doit le faire encore plus avec l'invasion prévisible des productions made in China, dans un futur assez prévisible.
Il n'y a qu'à voir le prix des jumelles en provenance de l'Empire du Milieu, qui ne sont pas encore au niveau des productions japonaises ou allemandes, mais le différentiel se rétrécit de plus en plus, et les prix pratiqués ne suivent pas trop la hausse de qualité constante et constatable.
personnellement, il est une limite, certes psychologique, mais bien réelle quand même, au prix que nous accepterions de mettre à l'achat d'une pellicule ou de produits chimiques de traitement... il existe un seuil au-delà duquel nous serions tentés par le passage au numérique.
n'attendons pas que les pellicules deviennent un produit de luxe!
Ne serait-il pas plus rentable d'investir aujourdhui dans un gros congélateur et de le charger jusqu'à la gueule de péloches? de quoi se nourrir pour tout le restant de sa vie!!!
mmmm, avec l'allongement de l'espérance de vie en France, il vous faudra peut-être deux congélateurs.
Une idée d'autant plus intéressante qu'il serait également possible de négocier le prix d'achat, comme c'est le cas dès que l'on commande par centaines, ou plus, de pellicules, à un même fournisseur.
Le raisonnement à faire est plus sur le nombre d'images prises chaque année, par chacun d'entre nous, multiplié par le nombre d'années de pratique envisagé, et divisé par le nombre d'images par pellicule.
Une fois le nombre de pellicules ainsi estimé, pour chacun d'entre nous, on additionne les estimatifs de chacun, et l'on dispose du volume global de transaction (et de négociation) possible, vis à vis du fournisseur.