Je viens d'acheter un nème kit Ilfodia pour faire mes diapos N&B. Jusqu'à ce jour, tout allait bien. Cette fois, tout va mal. Mes diapos n'ont aucun contraste (l'amorce du film, qui devrait être d'un gris bien foncé, est grisouillarde, etc.).
Pourtant j'ai bien respecté les temps (5 bains), mes péloches sont des Delta 100, donc dans les abaques du kit, ma cellule (Gossen/Lunalite) est fiable, l'insolation assez longue...bref, j'en perds mon latin. Pensez-vous que cela puisse venir d'un kit périmé bien que récemment acheté ?
Question annexe : pensez-vous qu'il soit possible d'appliquer à ce film un renforcement classique ? Je précise qu'il n'y a aucun voile sur le film.
A priori, le problème que tu rencontres ressemble fortement à un révélateur épuisé (le premier, manque du contraste indispensable à la formation d'un bon positif, ou le deuxième - faiblesse de la Dmax).
Mais aussi, si j'ai bien lu, l'inversion est lumineuse et non chimique. Ni aurait-il pas eu une durée d'insolation (et/ou) puissance trop faible qui aurait provoquée une solarisation incomplète de l'émulsion ?
L'insolation est effectivement lumineuse, avec une technique qui fonctionnait depuis toujours : le film retiré de la bobine, largement exposé (5 minutes) devant une lampe de 100 watts, puis rembobiné dans l'eau.
Je pense comme toi que mes révélateurs doivent être HS. Qu'est-ce que tu utilises comme kit de traitement ? Je ne connais qu'Ilfodia, mais il y a peut-être mieux, non ?
Je ne pratique pas, mais, en étudiant les théories du développement, le processus d’inversion était bien naturellement à l’ordre du jour.
Pour l’insolation, tu peux pousser à 100 fois la quantité nécessaire sans problème. Sans aller jusque là , essaie peut-être d’augmenter la durée. Autrement, il faut un négatif plus dense que d’habitude pour pratiquer l’inversion. Mais si tu n’as pas changé ton process, je ne vois plus guère qu’un bain épuisé. Peut-être également le bain de clarification ?
Sinon, Kodak propose un kit d’inversion qui était destiné notamment à feue la Technical Pan mais convient bien, selon Kodak, à la Tmx. Tu trouveras l’information ici. En revanche, je ne sais qui le distribue en France. Je dirais Prophot mais je n’en suis pas certain (un coup de fil, ils pourront te donner un tuyau s’ils ne l’ont pas – ce sont des gens compétents et sympathiques).
Reste également des stocks d’Agfa Scala – mais traitement spécifique – chez Arka.
Suite au message de Ti Clic, j’ai jeté un œil au fin fond de mon disque dur et j’ai dégoté ceci qui peut intéresser les passionnés d’argentique.
Pour n’importe quelle pellicule (négatif ou positif), c’est le bromure d’argent (AgBr) qui constitue l’agent photo-sensible. Le sujet photographié réfléchi la lumière proportionnellement à sa réflectance (lumination). Se forme, lors de l’exposition de la pellicule, une image latente proportionnelle aux dites luminations. Selon les niveaux de lumination du sujet, la couche d’AgBr est insolée (exposée à la lumière) plus ou moins en profondeur. On obtient ainsi une image négative ; c’est à dire que les hautes lumières (les blancs) du sujet photographié exposeront beaucoup plus en profondeur le film que les basses lumières (les noirs), et produiront donc des valeurs négatives (noir pour blanc et inversement).
Cette image latente est « révélée » par l’action du bain chimique de développement.
Il faut ici rappeler le principe du développement pour bien comprendre ce qui s’en suit ; le révélateur à pour but de transformer en argent métal noir (Ag) les particules d’AgBr insolées. La transparence du film sera plus ou moins importante selon l’importance de la couche d’AgBr transformée en argent métal noir. Ainsi le sujet sera restitué, sur le négatif, en une gamme de valeur allant de la transparence totale (produit par les basses lumières) à la plus parfaite opacité (résultant des hautes lumières). La projection de ce négatif sur une feuille de papier photosensible (dont le principe constitutif est parfaitement identique à celui d’une pellicule), permet l’obtention d’un négatif du négatif, c’est à dire une image positive.
Voilà le principe qui est valable pour n’importe quelle type de pellicule, qu’il s’agisse d’un négatif classique ou d’un film inversible. Dès lors, comment obtenir sur une pellicule une image positive à partir d’une image qui ne peut être que négative ?
Si l’AgBr insolé est, par le processus du développement, transformé en argent métal noir, il subsiste dans les zones non exposées à la lumière de AgBr résiduel. Dans un traitement négatif classique, on élime cet AgBr (toujours sensible à la lumière, ne l’oublions pas) par l’action du fixateur. Dans le cas du traitement positif, cet AgBr résiduel va permettre de former l’image définitive.
En premier lieu, il convient d’éliminer l’argent métal que l’on a obtenu par l’action du premier révélateur. On va donc supprimer cette image négative dans un bain de blanchiment qui dissout complètement l’argent métallique sans agir sur l’AgBr résiduel. Ce bain est composé généralement de Bichromate de Potassium et d’Acide Sulfurique.
A l’issue de cette opération ne subsiste sur la pellicule que l’AgBr résiduel, non éliminé par l’action du bain de blanchiment. Celui-ci demeure sensible à la lumière, comme tous les halogénures d’argent. On va donc exploiter cette caractéristique en exposant la pellicule sous une source lumineuse intense afin que la totalité de l’AgBr présent soit insolé. Il se forme ainsi une nouvelle image latente, inversement proportionnelle à l’image latente formée lors de l’exposition initiale. Cette opération s’appelle l’inversion lumineuse. Dans les traitements automatisés, mais également avec certains kits positifs comme celui de Kodak, l’inversion est réalisée chimiquement.
Cette nouvelle image latente doit être développée dans un deuxième révélateur. On obtient ainsi une image positive, formée à partir de l’AgBr non développé dans le premier révélateur et insolé lors de son exposition à la lumière. Les données du premier bain de révélateur (durée, agitation, type de rélélateur, etc…) sont essentielles car elles déterminent ce qui restera disponible pour le deuxième. C’est donc dans le premier bain de révélateur que s’acquièrent les caractéristiques sensitométriques de l’image finale. L’inversion nécessite d’obtenir un premier négatif plus contrasté que lors de son traitement conventionnel pour aboutir à un bon positif après inversion.
Pour prendre une exemple simple, il faut imaginer la pellicule, vue en coupe, comme étant constituée d’un empilement de pions, tous blancs à l’origine. A l’issue de l’exposition et du premier révélateur, on est en présence de pions blancs et de pions noirs. Le bain de blanchiment détruit les pions noirs et préserve les blancs. L’inversion lumineuse insole les pions blancs. Le deuxième révélateur les transforme en pion noirs.