Pentax Super A

[Osborne]

Bonjour, cette présentation n’a rien d’exceptionnelle et peut-être que le sujet a déjà été abordé : je m’en excuse. Mais lorsqu’on est pleinement satisfait d’un appareil, on aime le faire partager.

Il y a quelques temps, lorsque j’ai entrepris de collectionner les appareils des années 80 et que j’en ai acheté un de chaque marque ou presque s’est posé le choix du Pentax.
J’avais l’embarras du choix, tant Pentax a produit d’appareils dans les années 70/80 (puis s’est écroulé dans les années 90). Je voulais un appareil complet, fiable, joli ( !) et disposant d’un vrai mode semi-auto. Le choix fut vite restreint : Pentax Me Super ou Super A. J’ai opté pour le plus récent : un magnifique Super A en état quasi neuf.
Disons le d’entrée : c’est un de mes appareils préféré et après m’être séparé des ¾ de ma collection je n’ai gardé que lui, un Leïca et un Yashica ! C’est tout dire.

Le Super A –malgré son nom- est de la série super compacte des M. Ce fut l’aboutissement de cette splendide gamme ultra-compacte (je me souviens d’une publicité de Pentax qui comparait le MX à «un « certain appareil germanique à télémètre »). Appareil très complet de 1983, il inaugurait une nouvelle baïonnette KA à contact électrique permettant le mode programme et priorité vitesse. A ma modeste connaissance, peu de marques ont opté pour cette technologie : Practika, Nikon et Pentax (Canon est un cas à part avec sa baïonnette entièrement électronique).
Ce boîtier est pleinement compatible avec les précédentes optiques série M et les prestigieuses séries K ; on perd seulement le mode programme et priorité vitesse. Pentax est la seule marque avec Nikon dont la baïonnette est rétro-compatible (et encore, Nikon a des exceptions) et existe depuis plus de 30 ans : un avantage certain sur le marché de l’occasion.

Le fonctionnement est d’une simplicité biblique, comme elle était alors de règle sur tous les appareils argentiques de l’époque : on savait en régler un, on savait tous les régler. Une bague de diaphragme avec une position « A » pour la priorité vitesse et le mode programme, un sélecteur avec 5 positions (« L » -Locked, Auto, M, X et B) et un sélecteur de vitesse. Seule originalité : le sélecteur de vitesse rotatif habituel est remplacé par deux petites touches type calculette et un petit afficheur LCD. On était en pleine période des premières calculettes scientifiques et des montres digitales ; Pentax a succombé à la mode. Disons le net : c’est peut être le seul petit grief a faire à cet appareil très homogène par ailleurs. La sélection des vitesses est ch***e, surtout lorsque l’on doit passer d’un long temps de pose à un très court : il faut faire défiler les vitesses une à une. Pire, ce sélecteur n’est pas cyclique : arrivé au 1/2000ème, il faut repartir dans l’autre sens pour atterrir aux 15 secondes. Mais j’ai connu pire chez Pentax : le Pentax 645 dont les minuscules touches en gomme et afficheur LCD frisaient le ridicule sur un boîtier aussi imposant qu’un 4.5X6 !
Pour le reste, c’est un sans faute complet. Boîtier ultra compacte (autant que le célèbre MX), tout métal avec capot en laiton (le summum !), mécanisme doux et onctueux, magnifique ergonomie (petit bossage avant et arrière) et finition impeccable. Moi qui ai des doigts de femme, je préfère les petits boîtiers aux enclumes.
Les performances sont à l’avenant : obturateur métallique Seïko 1/2000ème à 15 secondes avec synchro au 1/125ème, motorisation possible (moteur 3,5im/s ou 2im/s), cellule TTL au flash. Carton plein aussi pour la connectique : prise synchro-X, retardateur électronique, testeur de profondeur de champ. Manque seulement à l’appel la mémorisation de l’exposition : Pentax a toujours été fâché avec ça et n’a jamais tenu compte des remarques de Guy-Michel COGNE de Chasseur d’Images (LOL). Est-ce un problème ? Je ne le crois pas : si on veut chiader l’exposition, on passe en manuel.
Parlons un peu des modes et de l’affichage. La sélection des modes est enfantine : bague de diaph sur A et sélecteur sur Auto : on est en mode programme. Bague sur A et sélecteur sur M : en priorité vitesse. Bague sur un diaph et sélecteur sur Auto : priorité diaph. Et enfin vous l’auriez deviné : bague sur un diaph et sélecteur sur M : manuel, ou plutôt semi-auto. Un mot sur l’affichage. En dehors du petit LCD sur le capot indiquant la vitesse et l’armement, les données sont reprises en bas du viseur sur deux afficheurs LCD. J’étais sceptique sur ce point, mais l’expérience est positive. L’affichage est très clair et lisible même avec des lunettes. Seul défaut : en pénombre l’affichage est peu lisible. Il y a bien un éclairage, mais celui-ci est tellement faiblard et mal conçu qu’il ne sert quasiment à rien. Selon le mode, l’afficheur donne le temps de pose, le diaphragme ou l’écart d’exposition. Hélas, cette dernière n’est exprimée qu’en valeurs (entière (+/- 3 IL) : il eut été très facile sur un afficheur numérique de donner les demi-valeurs…
Deux exclusivités Pentax : un petit indicateur en haut à droite du dos qui confirme le bon déroulement du film et un système d’accroche du film par « baguettes magiques ». Une invention géniale : on glisse l’amorce entre deux lamelles de plastiques et le film est aussitôt accroché. Plus d’angoisse ni de crise de nerfs avec des bobines réceptrices capricieuses.

Revenons sur un des atouts de cet appareil : son extrême compacité. Coiffé d’un 28mm ou d’un 50mm, il devient invisible sous un blouson et se fait oublier. C’est le premier –et le seul- appareil que je n’hésite pas à trimballer toute la journée sur moi.

Bref, vous l’aurez compris : pour moi un appareil presque idéal, avec la qualité légendaire des optiques Pentax (probablement le meilleur opticien japonais avec Nikon). Je conseille vivement !

[Osborne]

Sur le même sujet, j’aborde brièvement ma modeste collection d’optiques Pentax. J’ai eu la chance de faire ma collection au bon moment : alors que Pentax était au creux de la vague et avant que ses optiques deviennent rares et flambent.
Je dispose d’un 28mm f2.8 KA, d’un 50mm f1.4 KA, d’un 135mm f3..5 M, et d’un 200mm f4 M. Les 28 et 50 sont neufs et superbes de finition. Les 135 et 200 un peu plus vieux mais en état nickel.
Tous sont d’une compacité légendaire et s’accordent très bien au Super A. Les optiques M sont moins réputées optiquement que la précédente série K, mais nettement moins chère d’occasion et bien plus agréable à l’usage.
C’est du tout métal, de la plus pure espèce. Les bagues sont douces, parfaitement ajustées et sans jeu. Rien à redire : un régal. Ca respire la confiance et c’est increvable.
Je ne m’étendrai pas sur les performances optiques : je ne fais pas de tirage géant, ne teste pas mes optiques et je laisse à des experts plus qualifiés que moi le soin d’en dire plus à ce sujet. Mais je n’ai jamais rencontré le moindre soucis, avec un contraste très efficace qui fait merveille en noir et blanc. J’ai testé aussi en numérique et le rendu est superbe.
J’ai possédé un temps un 300mm K dont je me suis vite séparé, non que l’objectif fut mauvais mais parce qu’il ne répondait pas à mes attentes : trop lourd (plus d’un kilo), map lointaine et focale inadaptée à ce que je fais.
Je possède aussi un jeu de bagues allonges et un doubleur.
Je considère ma collection complète : peut être dans l’avenir un 20mm si j’en trouve un abordable et un 100mm macro ; les macros Pentax étant parmi les plus réputés.
Côté boîtier, pour l’anecdote, le MX a failli être mon premier appareil ! Malheureusement, quand je me suis décidé, le vendeur n’en avait plus et je me suis rabattu sur un Fujica STX 1N nettement moins cher mais bien moins performant. Je regrette un peu, mais trouver un MX de nos jours en bon état est devenu rare et le prix excessif.

Voilà, je vous invite maintenant, amis Pentaxistes ou futurs Pentaxistes à vous exprimer mais avant je ne peux manquer de vous donner quelques liens incontournables à tous les amoureux de Pentax :

http://krg.pagesperso-orange.fr/index.htm : le site de KRG qui officie aussi sur 35mm ; une mine d’or francophone.

http://kmp.bdimitrov.de/index.html : le site de Bojidar Dimitrov ; le site le plus complet que je connaisse sur Pentax, présent et passé.

http://www.lenstip.com/lenses.html : probablement le meilleur site de tests d’objectifs actuels.

http://www.photozone.de/Reviews/Other%2 ... nce-survey : dans les années 90, Photozone a entrepris un magnifique travail de collecte d’avis d’utilisateurs sur les optiques. Ce ne sont pas des tests mais des appréciations, plus conformes à la réalité du terrain. Aujourd’hui en archive.

[LYNX]

Prends ça avec humour, mais je peux pas m'empêcher de remarquer que tu fais ici une (très bonne!) description (et des plus longues) d'un boitier alors que dans une autre rubrique tu affirmes que le boitier n'a aucune importance... enfin tu utilises une autre expression plus... lapidaire

Pour revenir au Super A, c'est justement l'absence de mémo qui m'a amené à m'en séparer avec regret, car je fais que de la diapo. Certes, une utilisation en semi-auto est possible; mais alors, toute la sophistication au niveau fonctionnel est sans intérêt.
Heureusement, depuis le Z1, Pentax a (presque) perdu "ses mauvaises habitudes"

Bien cordialement

[Osborne]

il n'y a aucune contradiction avec le poste où je parlais de photo de spectacle. J'aime mes appareils, mais aucun ne fait de meilleurs photos que l'autre.