C'est marrant, le petit Summaron 3.5/35 fait vraiment rikiki à côté du gros Rokkor 1.4/58. Mais chacun a son usage spécifique.
On dirait que le Leica M2 a été inventé spécialement pour la focale 35mm. Reste juste une petite marge dans le viseur sur les bords du grand cadre très lumineux. Et dès qu'on diaphragme un peu, la profondeur de champ couvre facilement de 4m à l'infini. On se demande parfois quelle peut être l'utilité du télémètre. Evidemment, cette ouverture déplorable m'oblige à m'abonner aux films HP5 de 400. C'est l'appareil pour la prise de vue à la volée, dans la rue, la place du marché, les petits bateaux dans le port, les paysages et les petits chemins dans la campagne.
La cellule à main bien sûr, ma vieille Sixtar habituelle. Mais j'ai constaté un truc : à un moment donné quelconque, tout se fait sur trois diaphs. J'explore toutes les directions gauche-droite et haut-bas et je me choisis une vitesse acceptable qui me donne les diaphs 5.6 - 8 - 11 ou bien 8 - 11 - 16, selon la direction. Et tant que la météo ne change pas, il ne me reste qu'à évaluer le paysage au pif à chaque vue : 8 pour la rue piétonne à l'ombre, 11 pour la cathédrale, et 16 pour la place en plein soleil, par exemple. Pas besoin de sortir la cellule pour ça, sauf changement de temps ou coucher du soleil. La HP5 se débrouille très bien avec ça.
Le Minolta SRT101 ce sera pour les cadrages déterminés, une voiture, un porche d'église, une épave sur la plage, une nana qui passe (ben oui, quoi !). Lui aussi, on dirait qu'il a été fait pour cet objectif-là. Avec la visée à pleine ouverture à 1.4, la pastille de microprismes est d'une efficacité redoutable. Je fais facilement la différence entre le fond du jardin à 30m et l'infini. Ce qui est amplement couvert par la profondeur de champ même à pleine ouverture. Evidemment, rien d'automatique là-dedans : pas d'obtu qui m'électro...nique ni d'auto-faux-cul. C'est moi qui décide et la mécanique se contente d'obéir. Mais comme j'ai la mise au point, la cellule, et les vitesse dans le viseur et entre les doigts de la main droite, les diaphs entre le pouce et l'index gauche et la pdc au bout du majeur, c'est pas un problème. Tout se fait l'oeil dans le viseur.
Et avec une 400 par la faute du Leica, il n'existe plus de lumières faibles. Je fais de l'instantané à intérieur sans flash. Je sais que je suis un maniaque des vitesses lentes, mais là, avec cette ouverture, l'appareil bien appuyé sur la figure, c'est de la facilité.
Et comme je trimballe mon SRT101 depuis 40 ans, je connais le cadrage même sans regarder dans le viseur.
Petit détail complémentaire : les deux sont en état neuf, démoussés, dépoussiérés, décalaminés, nettoyés, révisé, réglés, performances d'origine, comme en sortie d'usine.
Moralité : aucune acquisition prévue en 2012. J'ai ce qu'il me faut. Messieurs les crackators, bonsoir.
