
Le Bessamtic de Voigtländer est un réflexe à obturateur central. Ce qui oblige à toute une gymnastique pour réaliser cette idée qui semble absurde à première vue. Quand on arme l'engin, le miroir s'abaisse, entraînant derrière lui un cache se plaçant presque contre le film afin d'éviter les fuites de lumières. Puis l'obturateur central s'ouvre enfin, lors de la dernière phase de l'armement. Quand on déclenche, le même processus s’effectue à l'envers, avec en plus l'ouverture à la bonne vitesse de l'obturateur central en toute fin de cycle, et cela presque instantanément

Pour mon exemplaire, j'ai de la chance, le boîtier fonctionne bien, et même très bien après un petit peu d'usage et une micro goutte de lubrifiant sur les bagues vitesse / diaphragme. Toutes les vitesses marchent, même la cellule semble assez fiable. Placé sur le prisme, au dessus de l'optique,elle est parfois perturbé par la main qui fait la mise au point, ou plus embêtant, par le pare soleil du Septon... Dans le viseur, il suffit d’aligner un rond sur une aiguille, et voila ! Étrangement, ce réglage se fait par un gros bouton sur le dessus du boîtier, entourant la commande de rembobinage. Déroutant au début, on s'y fait vite, cette disposition permettant justement d'éviter de mettre la main devant la cellule.
Une fois l'exposition réglée, on peut changer les vitesses sur le fût de l'objectif, et, miracle, c'est couplé à l'ouverture ! On règle donc avec le gros bouton du dessus un couple diaf/vitesse (après avoir choisi cette dernière en façade), puis en changeant de nouveau les vitesses, on garde alors une exposition idéale grâce au couplage.
Pour la mise au point, le viseur bien clair apporte l'aide d'une couronne de micro-prisme d'une finesse incroyable, il faut vraiment bien regarder pour les voir. Ce qui donne une zone devenant floue très très vite, c'est très pratique. Et si ça ne suffit pas, au centre se trouve un stigmomètre à champ coupé, lui aussi très précis et bien clair. Le reste du dépoli est une lentille de Fresnel assez grossière, mais sa luminosité fait vite oublier les stries assez visibles. A part la taille du viseur un peu réduite (mais pas ridicule du tout), la visée est très agréable et devait être un must à l'époque

Voila, il ne reste plus qu'à déclencher. Et là, surprise, c'est assez silencieux, malgré toute la mécanique de précision mise en branle. L'obturateur central et le miroir sans retour instantané y sont pour beaucoup, le Bessamatic est peux être mon réflexe le plus silencieux (et je n'ai pas que du Nikon)

Pour conclure la prise en main, voici un petit "j'aime / j'aime pas", qui devrait plaire au lecteurs des revues photos

J'aime :
- Le viseur clair, le stigmo et les microprismes d'excellente qualité,
- Le bruit feutré du déclenchement,
- l'aspect et le ressenti, une magnifique pièce d'horlogerie photographique,
- le couplage vitesse/ouverture
- les optiques, de qualité exceptionnelle, adaptable sur plein de choses, et au parc finalement assez vaste (monture DKL, ou Deckel, compatible avec certain Kodak Retina Reflex et télémétrique, avec certains Braun et d'autres marques exotiques, avec les télémétriques Vitessa... Sous réserve d'un petit bricolage pour certaines associations). Des bagues adaptatrice pour tous les systèmes réflexes argentique ou numérique existent, sans perte de l'infini, même chez NIkon

J'aime pas:
- La mise au point minimale des optiques, probablement hérité de la compatibilité avec les télémétriques (1 mètres pour le Septon, et 4 mètres pour le 135mm

- l'absence d’œillets sur le boîtier. Je déteste l'obligation d'avoir un sac "tout prêt" (et "tout lourd") pour trimbaler mon matos
- Le poids... L'appareil avec son 50mm, sa housse et un film, comme présenté plus haut, pèse plus d'1,1 kilo (1,175 exactement)

- Le compteur de vue à régler à la main avant de mettre le film, via l'axe d’entraînement dans la chambre...
Du coté des petits bobos de l'appareil que j'ai reçu, je ne vais pas m'étendre, j'ai fait un fil sur l'opération du Super Dynarex, ainsi qu'un fil sur la diminution de la délamination du Septon... Pour le reste, huile de coude, liquide à vitre et bon sens suffisent


État de la lentille avant traitement :

J'estime avoir réduit de moitié l'irisation, ce qui n'est pas si mal

Enfin, quelques photos réalisées par l'appareil :
Au 35/3.4 :



Au 50/2 :

(pas certains pour celle ci que ce soit au 50...)

