JX a écrit :Disons que mon sujet fait 9 IL (on va dire de I à IX...) et que mon film qui fait 100 ASA permet de « loger » 9 IL.
Un mesure de la lumière incidente sur un carton gris à 18% me donne EV 15 (1/100 f:16).
Tu as mesuré ainsi l'éclairement du sujet photographié.
JX a écrit :Si j’expose pile à 1/100 f:16 est-ce que ça me garantit pour autant que le film pourra enregistrer correctement les luminations de I à IX ? Qu’est ce qui me dit que ce n’est pas de 0 à 8 ou de 3 à 11 ?
Les intervalles de lumination sont fonction des différentes valeurs du sujet. Par ex. un visage (+1IL pour un blanc de blanc, -2IL pour un black), une robe jaune paille (+2IL), un haut de forme noir (-4IL), un ciel bleu of Marseille jour de mistral (+5IL), etc... Si tu exposes ce sujet comme tu l'indiques au début de ton post, c'est à dire par référence à la lumière réfléchie par un carton gris neutre (donc conforme au système de référence de la cellule), les valeurs seront naturellement placées comme indiquée dans la plage de latitude d'exposition du film. Si tu sous exposes volontairement de 2IL, tu décaleras toutes les valeurs d'autant. Et le haut de forme passera de -4Il - si la photographie avait été correctement exposée selon la sensibilité du film employé et l'éclairement du sujet - à -6IL et sortira donc de la plage de latitude d'eposition. En revanche, ton ciel descendra à -3Il et le négatif à cet endroit sera moins dense, donc plus apte à être restitué par un beau gris au tirage.
JX a écrit :C’est pour ça qu’il ne me suffit pas de connaître l’intervalle de luminations encaissables mais que j’ai également besoin de connaître une sorte de « point de référence ».
Le point de référence est donnée par l'éclairement du sujet, par mesure en lumière réfléchie sur une plage dont la lumination est équivalente à celle du gris neurtre, ou par mesure de la lumière incidente (les differences de lumination du sujet sont donc écartées).
JX a écrit :]Ta méthode permet de connaître cette référence (dans tes courbes 0 = exposition donnée par la cellule). Ça m’étonne que les fabricants de film ne donennt pas cette information.
Si j'ai pris le 0 pour mes courbes, c'est uniquement pour une lecture plus immédiate. Les fabriquants (notamment kodak dont les documentations techniques sont les plus complètes) publient les courbes de sensitométrie pures et dures, selon l'exposition exact qui a été nécessaire pour l'obtention des différents point de densité ayant permis de construire la courbe.
Tu peux retrouver cette valeur en partant du point de la courbe où les densités commencent à décoller, c'est à dire au moment où l'on va enregistrer le premier niveau de détail dans les ombres. Partant du principe que l'on est en zone I à cet endroit (premier gris sombre se distinguant du noir), tu progresses sur l'axe des log(E) de 4 IL, c'est à dire de 1,2 log(E), et tu trouves le point de référence qui correspondra globalement à la zone V.
Autre méthode (surtout si la progression de la courbe n'est pas aussi linéaire que dans un cas d'école). Tu repères la partie rectiligne de la courbe, où les densités augmentes proportionnelement aux log(E). Tu repères le point médian de cette fraction de la courbe et là aussi, tu trouves globalement la zone V.
Mais en tout état de cause, lors de la prise de vue, il est important si tu veux maîtriser le placement des valeurs de ton sujet de bien repérer (au spotmètre, ou à l'oeil) les luminations des différentes zones par rapport à la zone de référence, le gris 18%. Chaque fois que tu décaleras l'eposition par rapport à une exposition conforme au gris neutre, tu décaleras d'autant les valeurs de ton sujet et pourras ainsi savoir à quel moment telles ou telles valeur extrème dans les ombres où les hautes lumières sortira de la latitude d'exposition de ton film qui lui est en gros limité entre 10 et 11 IL.