
L’instant
Jamais on ne le vit, jamais on ne verra
Un château tout entier que prennent dans leurs bras
Deux grands arbres bessons qui grandissent là-bas.
C’est le roi des châteaux, c’est le château des rois.
Jamais on ne le vit, jamais on ne verra
Les champs près de Chambord noyés à ce point là.
Ce n’est plus le marais sauvage d’autrefois
Que pour sa chasse au cerf dompta le roi François.
Jamais on ne le vit, jamais on ne verra
Cet effet de tableau au cadre d’apparat.
Pour cela il faudrait que se renouvelât
Le hasard d’un moment qui n’a pas d’autre loi.
Jamais on ne le vit, jamais on ne verra
Autant d’eau étalée comme un miroir tout plat
Accueillant la photo de celle qui passa
Pour que l’architecture eût cet écrin de bois.
Jean-Marc Fairève
1er avril 2018