panda589 a écrit :
... Vitesse syncro-flash au 1/30ème sec. ...
Plutôt inconfortable pour un moyen format pro pour lequel on aurait souhaité donner une vocation portrait en studio
Mais bon, avant de juger, il faut se replacer dans le contexte de sa sortie: Photokina 1966...
Il est vrai que, lors de sa sortie, le SL66 possède des caractéristiques qui laisse songeur et la comparaison avec les petits formats est tout à fait judicieuse. J’ai lu récemment des articles expliquant qu’il existait une entente tacite entre Rollei et Hasselblad pour ne pas se faire d’ombre, le premier dominant largement le TLR et le second les SLR. Un prototype de Reflex avait été étudié dans les années 50 avec un miroir articulé. Une chose certaine est que lorsqu’il sort en fin 1966, sans forcément être révolutionnaire, il intègre en un seul boîtier des caractéristiques que l’on ne rencontre que sur certains petits formats haut de gamme et que l’on mettra longtemps à retrouver sur les moyens formats.

Même s’il est difficile de parler de succès commercial sur un appareil destiné à un public aussi restreint, il aura une très longue carrière. Il permettra ainsi à l’industrie photographique européenne de résister longtemps dans ce créneau à la déferlante japonaise.
Après cette histoire de vitesse synchro est AMHA, un faux problème.

Certes avec un tel format, 1/30ème représente une vitesse honorable (
s’il faut souligner la performance, il ne faut pas non plus oublier le Pentax 6x7 qui est contemporain 
) mais une vitesse élevée dans ce domaine n’est peut-être pas le but recherché avec un obturateur focal.

Rollei a toujours eu de front les deux types d’obturateurs et de toute manière
pour le SL66 étaient prévues deux optiques à obturateur central synchronisé qui étaient destinées à cet usage spécifique.
Déjà lorsque l’on parle "
studio et photographie professionnelle", il ne faudrait pas perdre de vue que cela représente essentiellement de la photographie d’objets pour lequel un tel boîtier est le must. Ensuite la limitation de cette vitesse ne se fait pas forcément autant que cela sentir avec des flashes de studio où il est courant de jouer sur la puissance de ces derniers plutôt que sur les paramètres du boîtier. Par contre, en utilisation extérieure, avec un coup de flash destiné à déboucher les ombres, cette limitation est beaucoup plus problématique.

Mais cette utilisation du flash est une pratique très récente en regard d’un tel appareil.
S’il faut souligner les qualités de l’obturateur du SL66, c’est plutôt du côté de la douceur de fonctionnement qu’il faut chercher. Il n’est pas possible de parler de discrétion sur un Reflex moyen format, mais tous les systèmes sont loin d’être égaux en matière de gestion des vibrations et surtout dans le processus de déclenchement. Un SL66 surprend lorsque l'on est habitué aux autres Reflex, par la très faible latence au déclenchement. On ne se représente pas toujours ce qui se passe au niveau du boîtier lors du déclenchement, mais toute cette cinématique mise en branle est loin d'être négligeable. Pas toujours possible de relever le miroir pour limiter les vibrations après avoir soigneusement peaufiné le cadrage sur son dépoli !

Dans une utilisation à la volée, le SL66 tire particulièrement bien son épingle du jeu, bien mieux que ce que ne le laisse supposer son look de mastodonte et près de 50 ans après sa sortie, il est loin d'être ridicule.

Ce n'est pas l'appareil idéal pour le reportage, pour autant il n'est pas cantonné à la rotule d'un pied de studio comme beaucoup de gens le pense.
Sinon le boulot sur le mode d'emploi se poursuit doucement...

Travail fastidieux s'il en est mais le résultat est à la hauteur de mes espérances !

Et bonne nouvelle car phénomène pas si fréquent, plus la qualité augmente et plus le fichier compressé est léger...