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La photo du mois de juin 2025

Photo Faite par frost242
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Henri Cartier Bresson
- Achimogata
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Re: Henri Cartier Bresson
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Modifié en dernier par Achimogata le dimanche 02 mars 2008 17:18, modifié 1 fois.
- Achimogata
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Re: Henri Cartier Bresson
Je suis de ton avis. Ce qui ressort toujours d'une photo de Cartier-Bresson c'est l'humanité. Et ça sollicite donc beaucoup celui qui la regarde, plus que du point de vue purement esthétique.
Je pense que pour faire les photos qu'il a faites, il faut cette réelle humilité qui fait que le sujet compte plus que "ce qu'il pourrait rendre".Zacharie a écrit :Anecdote : j'ai un copain encadreur de son état, qui a vu un jour entrer dans sa boutique un vieux monsieur tout discret, tout timide, très poli, qui venait faire encadrer des dessins... Il ne s'est présenté que lorsque le copain lui a demandé son nom, et d'après lui sans aucune coquetterie et presque embarrassé de sa célébrité.
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Re: Henri Cartier Bresson
Cartier Bresson est indiscutablement un grand photographe.
Mais sa démarche est extrêmement distante: contrairement à Doisneau, il n'inclut aucun sentiment dans son travail.Il est un observateur froid, sans doute un rien timide, distant, parfois un brin méprisant vis à vis de l'humanité qu'il observe mais ne le concerne que de très loin.
C'est un homme d'un milieu social aisé, qui n'a pas vraiment besoin de se mèler à son sujet.
Et sans vouloir retirer une part des qualités que mérite son oeuvre, j'ai moins se sympathie pour son oeuvre que pour celle de son pendant américain Eliott Erwitt, qui me parait bien plus affectivement impliqué, et qui est de plus doté d'une dose impressionnante d'humour, teinté souvent de dérision, mais toujours compatissante, caractéristiques qui ne sont pas du tout à la portée du bourgeois dilettante qu'est Cartier Bresson.
Il faut tout de même relativiser aussi les choses: combien d'oeuvres majeures un photographe est-il capable d'offrir en une vie bien remplie, l'ensemble de sa carrière?
80? 100? 120? Pas beaucoup plus. Et souvent ladite oeuvre est publiée avec d'excellentes photographies "de deuxième zone" , qui meritent bien sur publication mais qui n'arrivent pas au niveau de la partie majeure de l'oeuvre. Ca donne une impression d'énormité qualitative et quantitative, mais globalement, c'est moins impressionnant qu'on ne se l'imagine.
Combien chacun de vous (de nous) est-il capable d'aligner de "photos exceptionnelles" au cours d'une vie? Et à l'aune de quelle évaluation? Voila une question intéressante à laquelle personne n'a de réponse déclarée...
V
Mais sa démarche est extrêmement distante: contrairement à Doisneau, il n'inclut aucun sentiment dans son travail.Il est un observateur froid, sans doute un rien timide, distant, parfois un brin méprisant vis à vis de l'humanité qu'il observe mais ne le concerne que de très loin.
C'est un homme d'un milieu social aisé, qui n'a pas vraiment besoin de se mèler à son sujet.
Et sans vouloir retirer une part des qualités que mérite son oeuvre, j'ai moins se sympathie pour son oeuvre que pour celle de son pendant américain Eliott Erwitt, qui me parait bien plus affectivement impliqué, et qui est de plus doté d'une dose impressionnante d'humour, teinté souvent de dérision, mais toujours compatissante, caractéristiques qui ne sont pas du tout à la portée du bourgeois dilettante qu'est Cartier Bresson.
Il faut tout de même relativiser aussi les choses: combien d'oeuvres majeures un photographe est-il capable d'offrir en une vie bien remplie, l'ensemble de sa carrière?
80? 100? 120? Pas beaucoup plus. Et souvent ladite oeuvre est publiée avec d'excellentes photographies "de deuxième zone" , qui meritent bien sur publication mais qui n'arrivent pas au niveau de la partie majeure de l'oeuvre. Ca donne une impression d'énormité qualitative et quantitative, mais globalement, c'est moins impressionnant qu'on ne se l'imagine.
Combien chacun de vous (de nous) est-il capable d'aligner de "photos exceptionnelles" au cours d'une vie? Et à l'aune de quelle évaluation? Voila une question intéressante à laquelle personne n'a de réponse déclarée...
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- Pierre-Yves
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Re: Henri Cartier Bresson
Entièrement d'accord avec cette analyse.vdragon75 a écrit :Il faut tout de même relativiser aussi les choses: combien d'oeuvres majeures un photographe est-il capable d'offrir en une vie bien remplie, l'ensemble de sa carrière?
80? 100? 120? Pas beaucoup plus. Et souvent ladite oeuvre est publiée avec d'excellentes photographies "de deuxième zone" , qui meritent bien sur publication mais qui n'arrivent pas au niveau de la partie majeure de l'oeuvre. Ca donne une impression d'énormité qualitative et quantitative, mais globalement, c'est moins impressionnant qu'on ne se l'imagine.
Combien chacun de vous (de nous) est-il capable d'aligner de "photos exceptionnelles" au cours d'une vie? Et à l'aune de quelle évaluation? Voila une question intéressante à laquelle personne n'a de réponse déclarée...
V
C'est aussi par la lecture d'ouvrages de photographes très connus que l'on se rend compte que, parfois, les photos les plus connues ne sont pas les meilleures (ou en tout cas, celles qui vous plaisent le plus), et qu'il y a invariablement une certaines hétérogénéité dans la qualité des images produites.
- Achimogata
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Re: Henri Cartier Bresson
Qu'ils le veuillent ou non, l'humanité est forcément partagée entre le photographe et son sujet. Il n'y a pas besoin pour un photographe de "mettre du sentiment" ou de se mettre lui-même en avant pour capter la scène qui l'intéresse. Je dirais même que le photographe plus présent a tendance à faire de la mise en scène et à influer sur le sujet. Je ne vois ni froideur ni mépris dans la distance de CB. Ce serait plutôt du respect.
- Géronimo
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Re: Henri Cartier Bresson
[quote="Pascal94"][quote="Géronimo"]salut à tous
je suis en pleine lecture de la bio de Cartier Bresson par Pierre Assouline et j'aimerai connaitre les types d'appareils utilisés par Cartier Bresson.
J'aimerai aussi savoir à quel niveau ses photos auraient été différentes avec un autre appareil.
Merci de votre éclairage
[/quote]
Je l'ai lu aussi, très très intéressant.
Tu apprends à la fin qu'il utilise un Leica III et un M4.
Je ne sais pas pour vous, mais les photos de HCB je ne peux plus les voir, comme celles de Doisneau.
Dans la collection Point, se procurer aussi les bouquins de Depardon, [i]Errance [/i]est absolument indispensable ![/quote]
Errance est le premier bouquin que j'ai acheté avec mon appareil (FM2 Nikon).C'est effectivement indispensable et je trouve que ce texte va bien au-delà de simples considérations de photographe. Il m'a touché par son universalité.
je suis en pleine lecture de la bio de Cartier Bresson par Pierre Assouline et j'aimerai connaitre les types d'appareils utilisés par Cartier Bresson.
J'aimerai aussi savoir à quel niveau ses photos auraient été différentes avec un autre appareil.
Merci de votre éclairage

Je l'ai lu aussi, très très intéressant.
Tu apprends à la fin qu'il utilise un Leica III et un M4.
Je ne sais pas pour vous, mais les photos de HCB je ne peux plus les voir, comme celles de Doisneau.
Dans la collection Point, se procurer aussi les bouquins de Depardon, [i]Errance [/i]est absolument indispensable ![/quote]
Errance est le premier bouquin que j'ai acheté avec mon appareil (FM2 Nikon).C'est effectivement indispensable et je trouve que ce texte va bien au-delà de simples considérations de photographe. Il m'a touché par son universalité.
- zacharie
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Re: Henri Cartier Bresson
D'accord avec tout ce qui s'est dit au-dessus. Je pense que les excès des critiques négatives sur HCB, comme celles de Phil De Jonkheere, sont simplement une réaction à son statut d'icone du photoreportage, et de la vénération inconditionnelle jusqu'à l'absurde dont il a été l'objet, et dont il devait être lui-même bien embarrassé.
La vérité se situe sans doute quelque part entre les deux... CB est un très grand photographe, un des pères fondateurs, auteur d'un travail aussi minutieux que rigoureux. Mais heureusement il n'est pas Dieu le père, ni seul sur l'Olympe... juste un homme, et un artiste à re-situer dans le contexte précis de son époque, ceux qui l'ont précédé, et suivi.
Je ne parlerai pas ici de Salgado pour ne pas pourrir le fil... Mais il en mérite un dédié, c'est sûr !
La vérité se situe sans doute quelque part entre les deux... CB est un très grand photographe, un des pères fondateurs, auteur d'un travail aussi minutieux que rigoureux. Mais heureusement il n'est pas Dieu le père, ni seul sur l'Olympe... juste un homme, et un artiste à re-situer dans le contexte précis de son époque, ceux qui l'ont précédé, et suivi.
Je ne parlerai pas ici de Salgado pour ne pas pourrir le fil... Mais il en mérite un dédié, c'est sûr !
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Re: Henri Cartier Bresson
Franchement, ça me cloue sur place de lire des choses comme ça!! Le fait de mettre sur le tapis son origine sociale pour dire qu'il est froid et distant... Comme ça tous les gens de ce milieu sont froids? Tu as péché où ces clichés qui pour le coup sont un brin méprisants? (excuse moi d'être directvdragon75 a écrit :Cartier Bresson est indiscutablement un grand photographe.
Mais sa démarche est extrêmement distante: contrairement à Doisneau, il n'inclut aucun sentiment dans son travail.Il est un observateur froid, sans doute un rien timide, distant, parfois un brin méprisant vis à vis de l'humanité qu'il observe mais ne le concerne que de très loin.
C'est un homme d'un milieu social aisé, qui n'a pas vraiment besoin de se mèler à son sujet.
HCB on peu l'aimer ou pas mais la discrétion n'a pas à être confondue avec la distance. Je connais peu de photographes qui ont été aussi humanistes que HCB. Doisneau? Parlons-en: j'aime bien, mais je ne peux m'empêcher de penser que c'est de la mise en scène d'une France révée et ça me gêne. Cela dit ses photos ont tellement servi de "clichés" sur une certaine France idéalisée que mon regard est peut-être déformé.
Si tu trouves que Doisneau est plus proche des gens que HCB, je ne suis absolument pas d'accord, mais c'est mon point de vue et je n'irai pas invoquer l'origine sociale du type (même si ça compte).
Méprisant HCB? Si il y a bien un photographe à qui je ne reprocherais pas ça c'est bien lui.
Bref je n'idolâtre pas HCB mais quand même, il représente à lui tout seul UNE vision de la photo. C'est pas parce qu'il est une sorte de statue du commandeur (qu'il n'a jamais voulu être) qu'il faut le mépriser, c'est pas sa faute non plus...

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Re: Henri Cartier Bresson
Eh bien, ce qui me cloue sur place (toute proportion gardée) c'est de faire une religion d'un photographe et/ou de son oeuvre.
Reprenons ce qui te gène, et ceci sans la moindre animosité.
Il est evident qu'un artiste, un createur est interdependant de ses experiences et de son milieu dans son expression. Un photographe d'origine modeste n'aura pas la même vision du monde qu'un gosse de riche. Quelqu'un dont la famille n'a que foutre avec l'art et la culture aura une approche differente de celui qui aura vécu son enfance dans une famille d'esthètes. Qu'un bresilien des favelas ne verra pas - et ne retranscrira - pas le monde comme le neveu grec d'Onassis ou ... que l'enfant de bourgeois qu'est Cartier-Bresson.
Je ne vois pas trop ce qu'on peut contester là dedans.
De plus, le fait de n'avoir pas à trop se préoccuper des problèmes d'argent est un autre facteur qui permet d'avoir le temps, les moyens et de s'offrir le "luxe" de s'occuper à plein temps de sa passion. Même si pour autant on n'est pas scandaleusement riche, et qu'on vit de manière relativement modeste; et même aussi si on décide de creer une agence et de monnayer son travail, ce qui est d'autre part tout à fait honorable.
Ca ne change rien au talent, mais ça rajoute pas mal de chances de succès dans ce qu'on entreprend. Et des opportunités pour le moins favorables à l'expression de son talent.
Le fait que les photographies de Cartier-Bression dénotent- de mon analyse - d'une démarche froide est bien sur aussi contingenté par son éducation, qui est, dans un certain milieu et surtout à son époque, fait de retenue. C'est une des caracteristiques d'une éducation de type bourgeois, n'en déplaise à d'aucuns. Et selon moi, cette non -implication dans l'expression de ce qu'il photographie est partiellement due à cette distance implicite dans son comportement. On rajoute à cela une certaine timidité, et on obtient la vision Bressonnienne.
Qui de plus est une vision très franco-française. Ce qui explique son succes demesuré sous nos cieux ( ce qui n'empèche pas bien sur qu'il soit mondialement reconnu, mais pas au niveau du pètage de plomb dythirambique qui a cours dans nos contrées.)
Quant au debat Cartier Bresson le Puriste et Doisneau le Truqueur, ça m'a toujours bien fait rire. On dirait une discussion du genre "les gentils Beatles et les Méchants Rolling Stones". Dans le genre estmation bipolaire construite sur le n'importe quoi, c'est une des plus grande réussite de la chose dans le domaine de la photographie appliquée: une légende! Ou tout au moins un abus de sens.
Je ne suis ni un fan de l'un ni de l'autre, mais il faut remettre les choses dans leur contexte.
Concernant le fameux "baiser de l'hotel de ville" - les autres images ne sont pas en cause, bien qu'il soit très probable que pour certaines - et pas toutes comme certains tentent de nous le faire croire - Doisneau a eu la vision d'un couple qui s'embrassait de manière fugace
N'ayant pas eu le temps de les photographier, il leur a demandé de reprendre la pose.
So what?
En tant que createur, il a cree l'image. Il reproduit la vision qu'il a eue. Avec sa technique ( flou, eclairage existant, etc). Avec les mêmes personnages a quelques minutes d'ecart.
L'esprit est donc totalement authentique et l'image veridique.
Et la les joyeux fanatiques de Cartier-Bresson, se lèvent en hurlant que le "Maitre n'aurait jamais fait une chose pareille". L'instant decisif, la premonition divine, l'authenticité de l'instant... " bref du bullshitage habituel, ressemblant etrangement aux Mystères de Sainte Thérèse de Lisieux.
Tu parles!
Quand Cartier-Bresson photographie les prostituées mexicaines (un exemple parmi d'autres) , outre le fait qu'il pouvait tout à fait être sur place histoire de tirer un petit coup vite fait, ce qui est humainement respectable et son droit le plus strict, on ne me fera pas avaler qu'il ne les a pas rémunérées, placées, ou du moins provoqué la situation!
Idem pour la fameuse photo de la péniche, ou si il n'a pas remunéré ses modèles, il a tres certainement entammé la conversation avec eux, et profité de l'évolution des choses: la femme montrant son bébé depuis la péniche!
Non, cartier Bresson n'est ni un saint, ni un surhomme. Et oui, lui aussi a très certainement provoqué ses images pour une part, n'en deplaise à certains.
C'est un tres bon photographe, mais d'autres le sont aussi, au moins autant.
Quant à croire que la photographie - bressonnienne particulièrement - est le reflet d'une realité intacte, ça tient d'une tres grande naiveté.
Rien n'est reel dans une image: le choix de l'appareil, de l'objectif, du film, de l'exposition, du cadrage, de la lumière, des circonstances, de ce qu'on laisse dans le cadre et ce qu'on en sort, tous ces facteurs aboutissent à démontrer que toute photographie est oeuvre de fiction.
Autant par ces moyens basiques que par ceux de celui qui reconstitue une scène, retouche, enlève ce qui le gène, ou revient plusieurs fois sur site pour avoir "la bonne lumière" ce qui, en final, est aussi une manipulation du reel.
Il ne faut en aucun cas se reclamer d'une ecole, ni croire naivement à la réputation que font d'un artiste ses biographes et les critiques. C'est très profondement irrealiste.
V
Nota: effectivement, je suis quelqu'un d'assez...méprisant, ou du moins tentant de parler "vrai", ce qui est toujours choquant bien entendu. Mais aparemment, ce sont les mêmes caracteristiques qu'on prête à Cartier Bresson, non?
Reprenons ce qui te gène, et ceci sans la moindre animosité.
Il est evident qu'un artiste, un createur est interdependant de ses experiences et de son milieu dans son expression. Un photographe d'origine modeste n'aura pas la même vision du monde qu'un gosse de riche. Quelqu'un dont la famille n'a que foutre avec l'art et la culture aura une approche differente de celui qui aura vécu son enfance dans une famille d'esthètes. Qu'un bresilien des favelas ne verra pas - et ne retranscrira - pas le monde comme le neveu grec d'Onassis ou ... que l'enfant de bourgeois qu'est Cartier-Bresson.
Je ne vois pas trop ce qu'on peut contester là dedans.
De plus, le fait de n'avoir pas à trop se préoccuper des problèmes d'argent est un autre facteur qui permet d'avoir le temps, les moyens et de s'offrir le "luxe" de s'occuper à plein temps de sa passion. Même si pour autant on n'est pas scandaleusement riche, et qu'on vit de manière relativement modeste; et même aussi si on décide de creer une agence et de monnayer son travail, ce qui est d'autre part tout à fait honorable.
Ca ne change rien au talent, mais ça rajoute pas mal de chances de succès dans ce qu'on entreprend. Et des opportunités pour le moins favorables à l'expression de son talent.
Le fait que les photographies de Cartier-Bression dénotent- de mon analyse - d'une démarche froide est bien sur aussi contingenté par son éducation, qui est, dans un certain milieu et surtout à son époque, fait de retenue. C'est une des caracteristiques d'une éducation de type bourgeois, n'en déplaise à d'aucuns. Et selon moi, cette non -implication dans l'expression de ce qu'il photographie est partiellement due à cette distance implicite dans son comportement. On rajoute à cela une certaine timidité, et on obtient la vision Bressonnienne.
Qui de plus est une vision très franco-française. Ce qui explique son succes demesuré sous nos cieux ( ce qui n'empèche pas bien sur qu'il soit mondialement reconnu, mais pas au niveau du pètage de plomb dythirambique qui a cours dans nos contrées.)
Quant au debat Cartier Bresson le Puriste et Doisneau le Truqueur, ça m'a toujours bien fait rire. On dirait une discussion du genre "les gentils Beatles et les Méchants Rolling Stones". Dans le genre estmation bipolaire construite sur le n'importe quoi, c'est une des plus grande réussite de la chose dans le domaine de la photographie appliquée: une légende! Ou tout au moins un abus de sens.
Je ne suis ni un fan de l'un ni de l'autre, mais il faut remettre les choses dans leur contexte.
Concernant le fameux "baiser de l'hotel de ville" - les autres images ne sont pas en cause, bien qu'il soit très probable que pour certaines - et pas toutes comme certains tentent de nous le faire croire - Doisneau a eu la vision d'un couple qui s'embrassait de manière fugace
N'ayant pas eu le temps de les photographier, il leur a demandé de reprendre la pose.
So what?
En tant que createur, il a cree l'image. Il reproduit la vision qu'il a eue. Avec sa technique ( flou, eclairage existant, etc). Avec les mêmes personnages a quelques minutes d'ecart.
L'esprit est donc totalement authentique et l'image veridique.
Et la les joyeux fanatiques de Cartier-Bresson, se lèvent en hurlant que le "Maitre n'aurait jamais fait une chose pareille". L'instant decisif, la premonition divine, l'authenticité de l'instant... " bref du bullshitage habituel, ressemblant etrangement aux Mystères de Sainte Thérèse de Lisieux.
Tu parles!
Quand Cartier-Bresson photographie les prostituées mexicaines (un exemple parmi d'autres) , outre le fait qu'il pouvait tout à fait être sur place histoire de tirer un petit coup vite fait, ce qui est humainement respectable et son droit le plus strict, on ne me fera pas avaler qu'il ne les a pas rémunérées, placées, ou du moins provoqué la situation!
Idem pour la fameuse photo de la péniche, ou si il n'a pas remunéré ses modèles, il a tres certainement entammé la conversation avec eux, et profité de l'évolution des choses: la femme montrant son bébé depuis la péniche!
Non, cartier Bresson n'est ni un saint, ni un surhomme. Et oui, lui aussi a très certainement provoqué ses images pour une part, n'en deplaise à certains.
C'est un tres bon photographe, mais d'autres le sont aussi, au moins autant.
Quant à croire que la photographie - bressonnienne particulièrement - est le reflet d'une realité intacte, ça tient d'une tres grande naiveté.
Rien n'est reel dans une image: le choix de l'appareil, de l'objectif, du film, de l'exposition, du cadrage, de la lumière, des circonstances, de ce qu'on laisse dans le cadre et ce qu'on en sort, tous ces facteurs aboutissent à démontrer que toute photographie est oeuvre de fiction.
Autant par ces moyens basiques que par ceux de celui qui reconstitue une scène, retouche, enlève ce qui le gène, ou revient plusieurs fois sur site pour avoir "la bonne lumière" ce qui, en final, est aussi une manipulation du reel.
Il ne faut en aucun cas se reclamer d'une ecole, ni croire naivement à la réputation que font d'un artiste ses biographes et les critiques. C'est très profondement irrealiste.
V
Nota: effectivement, je suis quelqu'un d'assez...méprisant, ou du moins tentant de parler "vrai", ce qui est toujours choquant bien entendu. Mais aparemment, ce sont les mêmes caracteristiques qu'on prête à Cartier Bresson, non?

- Ekreviss
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Re: Henri Cartier Bresson
Heu... le débat est très intéressant, mais je vais me borner à répondre à la question de base (le matos d'HCB), car c'est une liste qui m'a pris plusieurs années à réaliser pour être la plus complète possible:
- Leica I (Elmar)
- Leica III noir avec Elmar 35 et Hektor 73
- Leica III ou IIIa avec Elmar 35
- Leica III ou IIIa avec Zeiss Biogon (adaptateur)
- Leica IIIc avec Zeiss Sonnar 50 (adaptateur)
- Leica IIIc avec Xenon
- Leica IIIg (probablement prêté)
- Leica M3 avec Summarex
- Leica M3 noir avec Summicron rentrant
- Leica M4 avec viseur du M3 !
- Leica CL avec 40 mm.
- Leica M6 avec toujours le même Summicron rentrant.
Les boîtiers toujours accompagnés d'un viseur VIDOM ou VIOOH.
Il utilisait surtout le 50 mm, mais pas que le 50 mm. (voir liste ci-dessus). Il avait également un Elmar 4/90 qu'il utilisait très peu. Il adorait le Summarex.
HCB avait jusqu'à quatre boîtiers sur lui ou avec lui (T. Capote, 1947) qui lui permettaient de jongler entre les pellicules et les focales.
http://www.summilux.net/forums/viewtopi ... sc&start=0
Cordialement,
- Leica I (Elmar)
- Leica III noir avec Elmar 35 et Hektor 73
- Leica III ou IIIa avec Elmar 35
- Leica III ou IIIa avec Zeiss Biogon (adaptateur)
- Leica IIIc avec Zeiss Sonnar 50 (adaptateur)
- Leica IIIc avec Xenon
- Leica IIIg (probablement prêté)
- Leica M3 avec Summarex
- Leica M3 noir avec Summicron rentrant
- Leica M4 avec viseur du M3 !
- Leica CL avec 40 mm.
- Leica M6 avec toujours le même Summicron rentrant.
Les boîtiers toujours accompagnés d'un viseur VIDOM ou VIOOH.
Il utilisait surtout le 50 mm, mais pas que le 50 mm. (voir liste ci-dessus). Il avait également un Elmar 4/90 qu'il utilisait très peu. Il adorait le Summarex.
HCB avait jusqu'à quatre boîtiers sur lui ou avec lui (T. Capote, 1947) qui lui permettaient de jongler entre les pellicules et les focales.
http://www.summilux.net/forums/viewtopi ... sc&start=0
Cordialement,
- Georgesh
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Re: Henri Cartier Bresson

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Re: Henri Cartier Bresson
Je pensais qu'il travaillait avec un 35mm...Georgesh a écrit :Parmi les appareils de Cartier- Bresson, un Leica III des années 34, qui a été exposé à Paris dans le cadre d' une rétrospective consacrée au scrapbook à la fondation HCB du 21/9 au 22/12 06.
Cartier- Bresson, pour son séjour à New- york en 1935, quand il a travaillé avec Walker Evans et Alvarez Bravo, a utilisé ce leica, et une optique de 50 mm de focale.
C' est assez intéressant de lire les réactions épidermiques d' un bloggeur qui n' aime ni les Leica, ni les 50 mm, ni les gris de Cartier- Bresson, ni ses photos répétitives. Et qui n' apprécie pas non plus l' instant décisif. Instructif.
http://www.desordre.net/bloc/2004_08_08_archive.htm voir ce qu' il écrit le mardi 10 août 2004.
- Achimogata
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Re: Henri Cartier Bresson
Je ne vois pas ce que vient faire ici de ramener à un niveau de religiosité le fait de fortement apprécier HCB. Il me semble normal que ceux qui l'apprécient veuillent le mettre en avant fut-ce avec enthousiasme et je trouve bien cinique d'attaquer cette attitude, notamment avec des arguments qui ne font que prêter des intentions au photographe.
Il faut quand même tuer le cliché des origines bourgeoises qui ne laisseraient aucune latitude aux individus concernés. La bourgeoisie c'est avant tout un état d'esprit que l'on peut envoyer ballader, et que, réciproquement, on peut afficher sans être né dedans. La bourgeoisie n'est pas génétique, pas plus que la délinquance ou la connerie.
Je pense que le succès de HCB est lié à son talent et à sa sensibilité. Je ne lui prête aucune intention, je me définis assez volontier comme primaire en ce qui concerne l'art, je regarde les photos de HCB et je sens la chaleur humaine qui en ressort. Cette humanité, j'espère que c'est ce qu'il cherchait et je pense qu'elle est accessible sans bagage technique conséquent. Ce qui fait tant aimer HCB par de petits photographes amateurs comme nous autres, c'est, outre le ressenti, la sensation qu'il semble finalement si simple d'arriver à rendre tout cela sans artifice apparent, sans flou, ni netteté, ni contraste hors du commun. Bien sûr, ce n'est pas vrai, mais les petits photographes amateurs comme nous autres n'en tirent aucun ombrage, aucune aigreur et continuent à apprécier HCB.
Je ne sais bien sûr pas ce que peut ressentir un grand photographe, reconnu ou non, et donc je n'en parlerai pas de ce point de vue.
Il faut quand même tuer le cliché des origines bourgeoises qui ne laisseraient aucune latitude aux individus concernés. La bourgeoisie c'est avant tout un état d'esprit que l'on peut envoyer ballader, et que, réciproquement, on peut afficher sans être né dedans. La bourgeoisie n'est pas génétique, pas plus que la délinquance ou la connerie.
Je pense que le succès de HCB est lié à son talent et à sa sensibilité. Je ne lui prête aucune intention, je me définis assez volontier comme primaire en ce qui concerne l'art, je regarde les photos de HCB et je sens la chaleur humaine qui en ressort. Cette humanité, j'espère que c'est ce qu'il cherchait et je pense qu'elle est accessible sans bagage technique conséquent. Ce qui fait tant aimer HCB par de petits photographes amateurs comme nous autres, c'est, outre le ressenti, la sensation qu'il semble finalement si simple d'arriver à rendre tout cela sans artifice apparent, sans flou, ni netteté, ni contraste hors du commun. Bien sûr, ce n'est pas vrai, mais les petits photographes amateurs comme nous autres n'en tirent aucun ombrage, aucune aigreur et continuent à apprécier HCB.
Je ne sais bien sûr pas ce que peut ressentir un grand photographe, reconnu ou non, et donc je n'en parlerai pas de ce point de vue.
- Sonny Boy Havidson
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Re: Henri Cartier Bresson
A croire Bruce Davidson, il aurait également travaillé au Contax à une époque.
Pour faire la différence : Doisneau est seulement un type qui était là au bon moment quand à l'après-guerre la mairie de Paris a demandé à un photographe de rappeler l'image du "Paris éternel". Au départ Doisneau photographie peu l'instant et attend que le sujet vienne dans sa composition (normal avec un Rolleiflex...). Ce n'est qu'après avoir découvert Cartier-Bresson et Capa qu'il commence à faire de l'instantané au Leica tout en gardant son côté mis en scène. C'est donc une autre démarche.
Pour faire la différence : Doisneau est seulement un type qui était là au bon moment quand à l'après-guerre la mairie de Paris a demandé à un photographe de rappeler l'image du "Paris éternel". Au départ Doisneau photographie peu l'instant et attend que le sujet vienne dans sa composition (normal avec un Rolleiflex...). Ce n'est qu'après avoir découvert Cartier-Bresson et Capa qu'il commence à faire de l'instantané au Leica tout en gardant son côté mis en scène. C'est donc une autre démarche.
- zacharie
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Re: Henri Cartier Bresson
Tout cela est fort intéressant !
J'ignorais tout des origines sociales de HCB, et en fait si ça l'a aidé à monter Magnum, voyager et vivre de ses photos ma foi tant mieux pour lui et pour nous. Personnellement je ne retrouve pas dans son oeuvre (que je ne connais pas de façon exhaustive, ni très approfondie) une influence de ce milieu et ces origines (qui ne sont d'ailleurs pas une tare).
Je n'en dirais évidemment pas autant de Lartigue, pour qui j'ai par ailleurs beaucoup de tendresse.
Oui HCB est distant. Moins familier que Doisneau (toutes questions de sincérité et de photo prise/photo négociée mise à part), moins empathique que Salgado qui n'est pas de la même génération. Mais cette distance, je ne la vois pas comme du mépris, ou de la froideur, et même pas de la timidité. Je dirais plutôt, distance polie et respectueuse (finalement si, l'éducation bourgeoise ?)
Je vois surtout dans ses images, une grande élégance, et l'apogée d'un certain classicisme (un équivalent en musique : Ravel ?)
Après lui on ne pourra plus faire ce type de photo, et donc cela ouvre la voie à des gens comme William Klein ou Bruce Davidson.
Donc, qu'on l'aime un peu, beaucoup, à la folie, ou pas du tout : incontournable.
J'ignorais tout des origines sociales de HCB, et en fait si ça l'a aidé à monter Magnum, voyager et vivre de ses photos ma foi tant mieux pour lui et pour nous. Personnellement je ne retrouve pas dans son oeuvre (que je ne connais pas de façon exhaustive, ni très approfondie) une influence de ce milieu et ces origines (qui ne sont d'ailleurs pas une tare).
Je n'en dirais évidemment pas autant de Lartigue, pour qui j'ai par ailleurs beaucoup de tendresse.
Oui HCB est distant. Moins familier que Doisneau (toutes questions de sincérité et de photo prise/photo négociée mise à part), moins empathique que Salgado qui n'est pas de la même génération. Mais cette distance, je ne la vois pas comme du mépris, ou de la froideur, et même pas de la timidité. Je dirais plutôt, distance polie et respectueuse (finalement si, l'éducation bourgeoise ?)
Je vois surtout dans ses images, une grande élégance, et l'apogée d'un certain classicisme (un équivalent en musique : Ravel ?)
Après lui on ne pourra plus faire ce type de photo, et donc cela ouvre la voie à des gens comme William Klein ou Bruce Davidson.
Donc, qu'on l'aime un peu, beaucoup, à la folie, ou pas du tout : incontournable.
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Re: Henri Cartier Bresson
Vous ne voudriez quand même pas qu'il donne de grandes tapes dans le dos de ses sujets avec un Hasselblad ? 

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Re: Henri Cartier Bresson
Bon vdragon75, c'est déjà plus clair, merci de t'être expliqué un peu plus longuement. En effet, ta première intervention, je l'ai ressentie comme plutôt méprisante à propos d'un type bien à priori, et empreinte de beaucoup de préjugés. Tu devrais être un peu moins catégorique dans tes jugements
Tu sais qu'entre faire de quelqu'un un dieu et le mépriser il y a tout plein de nuances tout même.
Je reste pas d'accord sur les termes: ce que tu appelles froid (terme quand même péjoratif), je trouve que c'est plein de délicatesse mais chacun son point de vue. Chacun est le fruit de son éducation effectivement (je vois mal Woody Allen faire un film sur le rap en banlieue
) mais certains en retirent quelque chose d'universel et c'était le cas avec HCB. Je pense que ses photos (pour certaines du moins) sont assez dans ce genre et je suis assez d'accord avec Achimogata.
Je ne vois pas non plus la contradiction entre le fait de recherche ce fameux "instant décisif" et le fait de parler aux gens, voire de leur demander la pose... Certains de ses portraits prouvent qu'il est possible de trouver un instant décisif aussi dans ces conditions (ça s'applique à Doisneau aussi après tout). Loin de moi l'idée d'appartenir à la secte de l'instant décisif cela dit, c'était son truc et il y a quelque chose à en apprendre je crois et puis c'est tout (mais c'est déjà pas mal).
Merci Ekreviss pour les précisions sur le matos de Cartier-Bresson, c'est marrant je croyais qu'il était surtout fan du 35mm? Je serais curieux de savoir comment tu as fait pour récupérer ces infos et pourquoi?



Je reste pas d'accord sur les termes: ce que tu appelles froid (terme quand même péjoratif), je trouve que c'est plein de délicatesse mais chacun son point de vue. Chacun est le fruit de son éducation effectivement (je vois mal Woody Allen faire un film sur le rap en banlieue

Je ne vois pas non plus la contradiction entre le fait de recherche ce fameux "instant décisif" et le fait de parler aux gens, voire de leur demander la pose... Certains de ses portraits prouvent qu'il est possible de trouver un instant décisif aussi dans ces conditions (ça s'applique à Doisneau aussi après tout). Loin de moi l'idée d'appartenir à la secte de l'instant décisif cela dit, c'était son truc et il y a quelque chose à en apprendre je crois et puis c'est tout (mais c'est déjà pas mal).
Merci Ekreviss pour les précisions sur le matos de Cartier-Bresson, c'est marrant je croyais qu'il était surtout fan du 35mm? Je serais curieux de savoir comment tu as fait pour récupérer ces infos et pourquoi?
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Re: Henri Cartier Bresson
Bon, il est inscrit sur 35mm ce HCB ?
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Re: Henri Cartier Bresson
Mouarf; je me fais rire tout seul
Je comprends pas qu'on fasse toujours de la hiérarchisation qui se voudrait objective. Même l'Histoire ne l'est pas (la discipline), en particulier l'histoire de l'art. On a beau avoir des documents ainsi que des consensus, il y a ceux pour qui la noblesse historique du jazz c'est charlie parker, les autres pour qui c'est Coltrane. Anachronique ? Oui et alors ? Tout dépend de l'angle de vue (l'époque ou le style); et il est tentant d'observer que c'est entre autres dans la communauté des photographes, qui sont pourtant des gens rompus à la notion d'angle et de perspectives multiples, que les ayatollahs et autres fanatisme sévissent le plus. D'autant plus quand le sujet est mort, et ne vient plus défendre ou opposer ce qu'on lui fait dire ou penser. Marx n'était pas marxiste (au sens partisan du terme), mais revendiquait l'idée marxienne fondatrice de lutte des classes.
Je pense que woody peut en surprendre plus d'un en faisant un sujet cinématographique sur la culture underground, et tant mieux. Il en est bien capable. Don Mccullin lui s'est bien mis à photographier les fleurs et les vallons, après les guerres et les cadavres.

Je comprends pas qu'on fasse toujours de la hiérarchisation qui se voudrait objective. Même l'Histoire ne l'est pas (la discipline), en particulier l'histoire de l'art. On a beau avoir des documents ainsi que des consensus, il y a ceux pour qui la noblesse historique du jazz c'est charlie parker, les autres pour qui c'est Coltrane. Anachronique ? Oui et alors ? Tout dépend de l'angle de vue (l'époque ou le style); et il est tentant d'observer que c'est entre autres dans la communauté des photographes, qui sont pourtant des gens rompus à la notion d'angle et de perspectives multiples, que les ayatollahs et autres fanatisme sévissent le plus. D'autant plus quand le sujet est mort, et ne vient plus défendre ou opposer ce qu'on lui fait dire ou penser. Marx n'était pas marxiste (au sens partisan du terme), mais revendiquait l'idée marxienne fondatrice de lutte des classes.
Je pense que woody peut en surprendre plus d'un en faisant un sujet cinématographique sur la culture underground, et tant mieux. Il en est bien capable. Don Mccullin lui s'est bien mis à photographier les fleurs et les vallons, après les guerres et les cadavres.
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Re: Henri Cartier Bresson
Si on aborde Mc Cullin...c'est un peu me provoquer, tant pis pour vous, vous continuerez à subir mon ton méprisant et mon humour noir qui hérissent aparemment beaucoup de gens... tant pis, n'est ce pas?
Mc Cullin - pour qui j'ai beaucoup d'admiration, au point d'avoir traversé la Manche dans les années 70 pour le plaisir de voir son exposition, et accessoirement le rencontrer ( il est à signaler pour les Belges que cette exposition a été représentée au public, avec quelques rajouts plus tardifs au Musée de la photographie de Charleroi il y a 2 ans) , et aussi retrouver une charmante petite anglaise, mais bon, ça c'est une histoire qui ne regarde personne
.
Mac Cullin a d'abord été attiré par la street photography, tout comme ceux dont nous parlons en ces lieux, avec pour mémoire ses photos de mod's et de clochards avaleurs de souris et des images concernant les laissés pour compte de la société britannique.
C'est plus tard qu'il s'est intéressé à la photographie "de guerre". Et très souvent avec dureté, mais aussi compassion. Une compassion digne, mais aussi digne d'un pamphlet anti-militariste, extrêmement critique pour le genre humain.
Il fut blessé ( Au viet-nam, si je me souviens bien ) mais en réchappa et put continuer sa carrière.
Mais le dégout qu'il finit par développer pour la guerre et le genre humain ( la compassion n'empèche pas le degout) le poussa ces dernières années à se pencher davantage sur les paysages désolés de son Angleterre natale.
Il fut humainement et moralement très atteint par ses expériences, ce qui ne l'empècha pas de reunir un nouveau livre sur l'Afrique qui semble un etrange mélange de serenité et de virulence.
Nous avons là le prototype même - avec David Douglas Duncan - d'un photographe réellement investi dans les faits auxquels il a assisté. L'inverse d'une démarche - le sujet n'est pas le même - de Cartier-Bresson qui passe comme une ombre impalpable sur les scènes qu'il a captées.
V
Mc Cullin - pour qui j'ai beaucoup d'admiration, au point d'avoir traversé la Manche dans les années 70 pour le plaisir de voir son exposition, et accessoirement le rencontrer ( il est à signaler pour les Belges que cette exposition a été représentée au public, avec quelques rajouts plus tardifs au Musée de la photographie de Charleroi il y a 2 ans) , et aussi retrouver une charmante petite anglaise, mais bon, ça c'est une histoire qui ne regarde personne

Mac Cullin a d'abord été attiré par la street photography, tout comme ceux dont nous parlons en ces lieux, avec pour mémoire ses photos de mod's et de clochards avaleurs de souris et des images concernant les laissés pour compte de la société britannique.
C'est plus tard qu'il s'est intéressé à la photographie "de guerre". Et très souvent avec dureté, mais aussi compassion. Une compassion digne, mais aussi digne d'un pamphlet anti-militariste, extrêmement critique pour le genre humain.
Il fut blessé ( Au viet-nam, si je me souviens bien ) mais en réchappa et put continuer sa carrière.
Mais le dégout qu'il finit par développer pour la guerre et le genre humain ( la compassion n'empèche pas le degout) le poussa ces dernières années à se pencher davantage sur les paysages désolés de son Angleterre natale.
Il fut humainement et moralement très atteint par ses expériences, ce qui ne l'empècha pas de reunir un nouveau livre sur l'Afrique qui semble un etrange mélange de serenité et de virulence.
Nous avons là le prototype même - avec David Douglas Duncan - d'un photographe réellement investi dans les faits auxquels il a assisté. L'inverse d'une démarche - le sujet n'est pas le même - de Cartier-Bresson qui passe comme une ombre impalpable sur les scènes qu'il a captées.
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