Là aussi je ne pense pas que ce soit lié au medium, mais bien à des choix esthétiques et surtout commerciaux. Les peaux de bébé des mannequins, c'est clairement l'effet du maquillage et de Photoshop. Les rides, les poils, les points noirs et boutons mal placés, sont forcément présents sur le support numérique de base. C'est ensuite qu'intervient la retouche, dans un but commercial qui n'a rien à voir avec l'art ou l'esthétique. Ça a plus à voir avec la retouche à l'aérographe que pratiquaient autrefois certains photographes (j'ai des portraits de mes ancètres, donc argentiques, avec les mêmes caractéristiques : c'est tout retouché et lisse !)Georgesh a écrit :Je ne suis pas convaincu par cette explication, et je continue à voir, sur les images numériques publiées dans le magazine Victor, des visages trop lisses à mon goût, des gommages intempestifs, des peaux diaphanes, des regards de figures de mode virtuelles qui me font dire que le film a des rendus qui me plaisent. Et le numérique non.
Partant de ce principe-là, tu pourrais aussi bien dire que l'appareil numérique ne produit que des mannequins anorexiques, quand l'argentique donne des formes et des rondeurs au modèle !
La seule chose qui change effectivement le rendu, c'est le grain du film, dont on peut faire un élément de créativité et/ou esthétique (et que l'on peut imiter facilement en numérique). Ou peut-être, en utilisant des négas de grand format, un meilleur modelé quoique un Blad numérique ça doit déchirer aussi.
Dans les cas que tu cites, l'outil n'est pas en cause, mais l'utilisation qui en est faite. Nous sommes dans une société qui veut du lisse, de l'aseptisé, aussi bien dans ses images que dans ses produits alimentaires... Heureusement il y a le camembert, le livarot, Dieter Appelt et Jan Saudek.
Pratiquer l'argentique ça s'inscrit (amha) aussi dans un refus de ce système-là. C'est politiquement modeste, mais bon...