Encore un grand merci à tous pour vos interventions.
Et comme promis, et si ça vous intéresse, je vous tiens donc au courant de mon histoire de Rolleiflex…
Donc voilà, j’ai reçu et testé mon nouveau jouet : un Rolleiflex MX-EVS équipé d’un objo Tessar 75mm f/3.5, et datant de l’été 1955, d’après son numéro de série. 60 ans aux prunes, et toujours en pleine forme, le Kiki !
Il n’est pas « mint », mais dans un bel état d’usage, et parfaitement fonctionnel à tous points de vue. Les fonctions sont si douces et si précises que j’en ai été étonné en le testant (je n’ai jamais eu de Rolleiflex auparavant). L’avancement du film et l’armement de l’obtu par la manivelle se font comme dans du beurre : doux, sans bruit, sans point dur ou hésitation. Le mouvement de map est franc et sans jeu. Le dos du boîtier ouvre et ferme sans aucune hésitation, tout comme le capuchon de visée. Miroir de renvoi, dépoli et loupe de visée sont propres et sans défaut aucun. Les objectifs sont clairs comme de l’eau de roche. Lamelles d’obtu et de diaph impec’ et nani-nanère…
C’est du costaud, du bel et bien bâti. Style design et montage des années 50-60. Et on a vraiment la sensation (ou est-ce l’imagination ?) du travail fait-main ; que des « techniciens » ont assemblé cet appareil avec leurs doigts et leurs outils. C’est pas du robotisé, c’est sûr…
Enfin bref, un vrai bonheur…
Il a subi un CLA et une révision totale en Septembre dernier chez Koh’s Camera (Nouille-Orque), chez qui je l’ai acheté avec une garantie de 90 jours. Mister Jimmy Koh a une excellente réputation sur le Web, et pratique des prix « raisonnables ». C’est en grande partie ce qui m’a décidé, et j’ai vraiment bien fait, je trouve.
La bête telle qu’en elle-même :
Au-dedans du boîtier, l’étiquette de service Koh’s Camera, « comme dans l’temps » :
Premier film test dans la matinée autour du jardin, puis traitement dans la foulée (Ilford HP5+, Kodak D76-maison, 7min30sec à 24°C) :
A la lecture des premiers négas, c’est

! Euh, je veux dire : époustouflant !
A la table lumineuse : définition et rendu des détails absolument dingues de chez dingue. Et extraordinaire étendue des nuances de gris.
Mais comme je ne suis pas balaise à lire les négas, dans les jours qui viennent je vais faire quelques tirages « pour voir ». Notamment essayer d’atteindre le 50x50 ou 60x60 sur mon agran et y faire des crops…
Sur l’appareil, mes premieres observations :
- Poids correct : 1050g. C’est pas un poids plume, mais ça se gère bien…
- Un petit peu embarassé à la première prise-en-mains : comment placer mes doigts et positionnement de l’appareil pour le cadrage. Mais ça va venir…
- Comme dit ci-dessus, tout fonctionne en souplesse, et de façon à la fois douce et décisive, sans bruit ni hésitation. Le minimaliste « clic » au déclenchement est inaudible à 3 mètres : ça a vraiment déclenché, t’es sûr ? Ben, euh…
- Chargement hyper-simple et rapide.
- Avancement automatique du film jusqu’à la première vue par « palpeur » en 4 ou 5 tours de manivelle: un must ! (t’avais raison : merci Bruno)
Pas besoin d’amener les flèches imprimées sur le dos du papier en face de repères sur le boîtier : le « palpeur sent » quand la manivelle doit s’arrêter pour la première vue !
- Avancement et armement par manivelle à course réduite et quasiment silencieuse : on se demande s’il y a vraiment des rouages en train de valser là-dedans.
- Indication/correction de parallaxe dans le viseur. Un volet/rideau vient plus ou moins obturer le haut du viseur à mesure que la distance de map diminue : un must ! Super, notamment pour les portraits « tête-épaules » (à env. 1 mètre): on n’a pas le haut de la tête du sujet qui frôle le haut du cadre sur le néga. Instinctivement, on cadre correct…
- Et le gros truc :
Presque partout, on lit que le dépoli quadrillé du viseur d’origine, pour ces années-là, est sombre. Pour ce que j’en découvre, je ne dirais pas ça comme ça. Je trouve le viseur suffisamment clair, et de façon uniforme, pour cadrer, sans l’usage de la loupe, donc l’œil à environ 30 cm du dépoli. Les angles sont à peine estompés, et on voit bien toute la scène. Par contre, avec l’usage de la loupe, c’est totalement différent : le champ de la loupe se concentre sur un gros centre (env. 2/3 du dépoli), et là, oui, les angles sont très sombres, et il devient difficile de cadrer pile-poil.
En même temps, l’avantage de ce « sombre/antique » dépoli, c’est qu’on fait très vite la map : un petit aller-et-retour, et l’image se fait nette presque d’un seul coup, stop, c’est bon, on peut déclencher.
Perso, je pense que ça me convient. En gros, on peut cadrer facile, et si on veut une map hyper-pointue, alors on se sert de la loupe.
Enfin bon, mon humble avis de débutant en Rolleiflex « classiques »…
Voilà les amis…
J'ai l'impression, en fait, que je suis tombé comme dans une potion magique. Et j'espère que, comme "le gros" dans la BD, l'effet durera le plus longtemps possible...
