J'ai débuté la photo il y a quelques mois et à force de sortir mon boitier en soirées pour shooter mes potes, une amie m'a demandé de faire des photos pendant son one woman show.
J'ai à ma dispo le matériel qui figure en signature et ne désespère pas de trouver d'ici là un 200mm f/2,8 (faudrait peut être que je me calme sur le matos ) et je viens aussi de remettre en service un CANON AV1.
Pour ceux qui ont déjà expérimenté la photos dans ces conditions je suis très intéressé par vos commentaires, conseils, expériences, etc...
J'ai saisi que je ne devais pas utiliser le flash et utiliser des films sensibles (800 ou 1600).
A priori au niveau de l'éclairage ça devrait être moins dur à gérer qu'un concert car il y a moins de variations.
Pour le point de vue et le cadrage, ce n'est pas une scène en hauteur.
Petite estrade, les premiers rangs sont au même niveau que la scène et ensuite c'est des gradins.
La sallle est petite et il n'y pas de sonorisation de l'artiste (genre pièce de théatre).
Je m'inquiète de mon éventuelle nuisance sonore car le A1 n'a la discrétion d'un LEICA M bien qu'il ne soit pas affecté du fameux "squeak "caractéristique.
Si la situation vous inspire...
merci d'avance
Emprunte un leica M ou éventuellement un CL, tu feras des photos au 1/15éme voire 1/8éme de seconde, et tu ne te feras pas virer à cause du bruit...
L'idéal, c' est de pouvoir se déplacer.
Sinon, pas de contraintes, hormis une pellicule rapide. Imagination au pouvoir. A ta place, j' irais voir l' artiste hors spectacle pour en faire des portraits au 80 mm.l
Lorsque je réalisais des photos pour " batteur magasine " entre autre ma recette était assez simple :
Un Kiev 4 avec un jupiter 2/53 , de la HP5 poussée à 1600 asa développée dans du rodinal.
Conclusion : pas trop de bruit, pas trop cher ( à peine le prix d'un par soleil Leitz en plastique ) et très joli grain de la HP5 qui est pour moi ( d'autres préfèrent la tri-x, question de gout) la jeep des peliculles.
Tu peux espérer pareil avec un canonet QL G3, il y en a un sur le site de Lionel.
Pas vraiment de conseils concernant ton matos, mais si tu as l'occasion d'accéder à la scène avant le spectacle et de discuter avec le gars qui fait la lumière, profites-en pour prendre des mesures "à la main" dans les différentes situations d'éclairage (si différentes il y a). Tu notes tout ça et tu te fais un conducteur du spectacle. Pendant la représentation, tu passe en manuel en utilisant tes mesures. Ca peut t'éviter des déconvenues genre personnage crâmé sur fond de rideau noir
<<Lorsque je réalisais des photos pour " batteur magasine ">> Sovietcamera
Que de bons souvenirs "batmag" !
Si tu veux faire de la couleur Maître boubou, pense à te munir d'un filtre (famille des bleu : 80 etc...) ou d'un film pour lumière tungsten (3200 K).
Si l'éclairage est un peu sophistiqué, il peut y avoir aussi des poursuites HMI (température lumière du jour : 5500K) : à toi de gérer au mieux ces mélanges de lumières au filtrage !
(NB : Le travail de tirage pourra aussi rétablir des dominantes)
Pour le boitier, rien de tel que le télémétrique pour cette situation... Ton miroir de réflex va être la star !
J'ai déjà couvert plusieurs concerts pour un webzine rock.
C'est très difficile je trouve. On ne parlera pas ici de l'utilisation d'un boîtier numérique, dont l'intérêt principal est de pouvoir immédiatement visualiser le résultat et opérer d'éventuelles modifications de réglage. Qui plus est, la possibilité de mitrailler de façon quasi illimitée multiplie le nombre de bons clichés potentiels. Inconvénient : le bruit des images prises en haute-sensibilité est encore important sur les numériques, surtout sur les compacts qui disposent d'un plus petit capteur que les reflexs. A moins de traiter les images en noir et blanc on échappera difficilement aux petits points de couleur dans les zones sombres... Au moins le grain des pellicules rapides et ultra rapides est-il uniforme !
Mes humbles conseils pour la prise de vue en concert à l'argentique, sans flash :
- Pellicule de 800, qu'on pourra pousser à 1600 si besoin.
- Bannir les zooms trop gourmands en lumière.
- Préférer les focales fixes très lumineuses (2,8 peut être limite... 1,8 c'est bien, 1,4 c'est le top).
- Travailler à grande ouverture.
Ces précautions permettent de gagner de la lumière pour utiliser des vitesses suffisament hautes : on ne doit pas descendre en dessous de la focale de l'objectif (d'où l'intérêt d'utiliser un objo type 50mm) pour éviter le bouger. Plus les vitesses sont rapides, mieux c'est : car souvent les artistes ont une fâcheuse tendance à gesticuler...
Si on arrive pas à obtenir une vitesse suffisament élevée, tout faire pour gagner de la stabilité (position, appui sur le bord de la scène, la rembarde de sécurité...). Rester discret quand même !!! Un monopode peut être utile (jamais testé). Attendre que l'artiste soit relativement immobile, bien entendu !
Le travail à grande ouverture pose évidemment un problème de limitation de la profondeur de champ. Disposer d'un testeur de profondeur de champ peut-être très utile, ou alors on connaît super bien son objo (c'est l'idéal car en concert tout va très vite, pas le temps de faire des calculs, il faut y aller au pif).
Mesure de l'exposition : en concert, c'est l'enfer... Effectivement les lumières peuvent changer fréquemment, mais pour ce qui est des petits spectacles elles gardent souvent la même intensité et la même direction. Bannir la mesure globale, préferer le mesure spot ou centrale intelligement effectuée. La mesure sur le visage de l'artiste reste la meilleure assurance : c'est souvent sur les visages que ça crame, parce qu'on a pris la mesure sur le fond noir. Si on travaille en 50mm il peut être très difficile de se rapprocher suffisament pour prendre une mesure précise et correcte. Autre alternative qui fonctionne assez bien : prendre la mesure des parties sombres et des hautes lumières et faire la moyenne.
Bien souvent il convient de prendre les mesures et de les enregistrer avant tout cadrage définitif, car on ne cherche pas toujours un centrage sur le visage de l'artiste.
La pratique du bracketing est fortement conseillée. En concert on a pas le temps de trop réfléchir. Bracketer sans se poser de questions.
Si on en a la possibilité, il peut-être intéressant voire primordial de venir avant l'ouverture des portes. Les artistes font souvent une balance-son avant le show, et l'ingénieur en profite généralement pour tester les lumières. C'est le moment idéal pour prendre repères et mesures précises (au posemètre c'est probablement le top !). Discuter avec l'ingénieur aux lumières, si on est sympa il pourra donner un échantillon de son travail à venir et même peut-être accepter de pousser un peu plus les projos pendant le spectacle.
Quelques conseils et remarques supplémentaires :
- Le bon photographe de spectacles est invisible. Il n'utilise pas le flash et ne gêne jamais ni l'artiste ni le public. Quand un mec vient devant la scène et mitraille avec son flash c'est lui que tout le monde regarde et pas l'artiste. S'habiller en noir (panoplie de ninja ou cape de hobbit), bannir les points de vues d'où on risque de déranger le spectacle.
- ACCREDITATION. C'est le petit mot magique qui permet tout. L'accréditation est souvent accordée aux journalistes pros ou amateurs (je suis dans ce second cas). Contacter directement l'artiste ou son manager pour l'obtenir, sachant que sur Paris il faut souvent faire la queue.
- GENTILLESSE et RESPECT. Deux autres mots magiques ! Un bon contact ouvre bien des porte, y compris celle du fameux backstage : un accès à la scène peut-être fort intéressant, voire des photos dans les coulisses !
- Même les meilleurs photographes ne font pas du 100% sur une péloche. dans des conditions assez clémentes, j'obtiens deux voire trois photos exploitables sur une pellicule de 24. C'est normal ! En conséquence, s'armer d'au moins de deux pellicules.
- Le grain important, la saturation et les petits flous font partie de l'iconographie rock'n'roll. Il suffit de feuilleter les revues spécialisées pour s'en rendre compte.
- bandoullière for ever. Le souci des concerts c'est qu'il y a du monde... Et qu'il fait sombre (on a vite fait de se casser la gueule dans les marches ou ailleurs).
- Gaffe aux vols !!! Ne pas laisser sa sacoche ouverte, ne pas glisser de matériel dans ses poches latérales.
- la chance est un facteur qui prend beaucoup d'importance en photo de concert. Il faut savoir attendre que la lumière soit bonne, que l'artiste offre une opportunité d'image intéressante, etc... Connaître l'artiste est un atout certain.
Voilà, j'espère que ça vous aidera. Moi aussi je suis avide de conseils et de récits, n'hésitez-pas !
Tout dépend de ce que tu veux faire comme photos! Et du type de One Woman Show! C'est pas la même chose si elle est danseuse ou trapèze, chanteuse lyrique ou humoriste!
Je prendrais le 2/35 pour des photos proches de la scène ou en coulisse, et le 85mm et le 135mm pour des photos de plus loin. Si tu peux, emportes un trépied, cela te permettras de prendre des photos au 135 en particulier sans te poser de problèmes jusqu'à des vitesses faibles, afin de profiter du mouvement. Tu peux ainsi figer un sujet statique jusqu'au 1/30ème, voir moins.
Niveau film, en N&B, un 400 (TriX ou HP5), eventuellement poussé. En couleur, du négatif 400 ou 800. Je prendrais si possible une référence grise ou blanche sous les projos en première photo des films pour faciliter la rectification de la colorimétrie au labo ou sur scanner si tu scannes toi-même.
Enfin, attention à l'eclairage: les personnes isolées sont souvent éclairés par des projos sur un fond sombre, attention à ce que la cellule de ton A1 ne se laisse pas avoir en moyennant la tache claire de ton sujet avec l'étendue sombre du fond, résultant en un ensemble de photos dont le sujet est cramé. Ne pas hésiter à aller chercher la lumière en se rapprochant du sujet, passer en manuel et revenir se positionner un peu plus loin.
Pour le N&B en concert, la pellicule BWCN de chez Kodak est super aussi, en 400 ISO ! Evidemment, le puriste dira que c'est un film chromogène... Mais bon, vu l'excellente qualité du grain et du rendu des tons on aurait tort de s'en priver.
Neil a écrit :Pour le N&B en concert, la pellicule BWCN de chez Kodak est super aussi, en 400 ISO ! Evidemment, le puriste dira que c'est un film chromogène... Mais bon, vu l'excellente qualité du grain et du rendu des tons on aurait tort de s'en priver.
Pour moi, les tons ne sont pas des noirs francs. ils sont plutôt des terre de Sienne foncée. Très déçu par ces tirages en C41. Je préfère nettement les matières obtenues avec un bon D76 et des HP5 ou Tri X, encore que la nouvelle Tri X a perdu son grain particulier.