Contexte historique
En octobre 1914, le front Ouest de la Grande Guerre se cristallise entre Arras et le bassin minier. L'armée française arrête l'envahisseur devant Arras et lui ferme la porte vers Paris. Le pays est sauvé. Mais le bassin industriel de Lens est durement occupé.
Profitant de la confusion due à une guerre de mouvement extrêmement fluide et meurtrière, l'armée impériale à pris pied sur les collines de Vimy et sur le Plateau de Lorette. Il a fortifié les villages qui à leur pied en défendent l'accès: Ablain Saint Nazaire, Carency, Souchez et Neuville Saint Vaast- La Targette.
La pire bataille de l'armée française va avoir lieu là. C'est ici que Blaise Cendrars vivra les horribles moments qu'il décrit dans J'ai tué. C'est là que se déroule Le Feu, journal d'une escouade de Barbusse.
Le Plateau de Lorette source de la Deûle est l'une des défenses de la plaine de Lens. Aucune percée vers l'Ouest ne peut être entreprise sans d'abord dégager le plateau. Il va être le lieu d'une horrible bataille qui va voir mourrir plus de 100 000 soldats français. L'armée allemande à l'avantage du terrain et de l'artillerie, les vagues d'assauts françaises se font massacrer par les défenses très bien organisées par l'armée allemande.
Les soldats survivent dans la boue: certains s'y noient.
Le plateau, couvert de morts, déchiré par les parallèles d'assaut prises et perdues est un véritable enfer. C'est ici qu'est écrite la Chanson de Lorette qui sera reprise à Craonne
C'est ici que l'empire allemand va prendre conscience de la vulnérabilité de ses défenses et va connaitre des défaites cuisantes.
La chanson de Lorette
Quand on est au créneau
C’n'est pas un fricot, (1)
D'être à quatre mètres des Pruscots
En c’moment, la pluie fait rage
Si l'on s’montre, c'est un carnage
Tous nos officiers sont dans les abris
En train de faire des chichis
Et ils s'en foutent pas mal si, en avant d'eux
Il y a de pauvres malheureux
Tous ces messieurs-là encaissent le pognon
Et nous, pauvres troufions
Nous n'avons qu’cinq ronds
{Refrain :}
Adieu la vie, adieu l'amour
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Lorette, sur le plateau
Qu'on a risqué sa peau
Nous étions tous condamnés
Nous étions sacrifiés
Nous voilà partis, avec sac au dos
On dit adieu au repos
Car pour nous, la vie est dure
C’est terrible, je vous l’assure
À Lorette, là-haut, on va se faire descendre
Sans même pouvoir s’défendre
Car si nous avons de très bons canons
Les boches répondent à leur tour
Forcés de tenir, et dans les tranchées
Attendant l'obus qui va v’nir nous tuer
{au Refrain}
(1) fricot a ici le sens de passe-droit
Le plateau est d'abord lentement grignoté à l'hiver 1914, Les Poilus français, dont la vie ne vaut pas cher à l'Etat major français, n'ont alors que leur torse et leur courage à opposer à la puissance industrielle de l'armée allemande. En mai et juin 1915, la France possède enfin une artillerie lourde, elle ne fera tout de même pas de miracle faces aux mitrailleuses allemandes qui vont encore tuer en masse.
Le plateau est tout de même repris dans ce qui constitue une immense victoire française, injustement et volontairement oubliée aujourd'hui.
Dans cette première série réalisée dans les parallèles et boyaux reconstitués au Nord du plateau, nous pénétrons dans l'argile boueuse des tranchées.
A Lorette, sur le Plateau...
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