"Levé, cafeïné, je regarde autour de moi, des objets familiers et des livres, et mêmes des revues qui étaient vendues sous le manteau, le titre est prometteur, la volupté est au coin de la route, c'est bien ça, ça fait travailler l'imaginaire

Et puis il y a la vue sur les jardins derrière les vieilles bâtisses de la rue Saint Paul, je pense à Niepce et Sudek, la lumière est très changeante, et il va falloir sortir, une petite angoisse se dessine

Une pensée pour ma Mémé qu'est plus là depuis bien longtemps, son visage de belle jeune fille est toujours un réconfort, je rentrais de l'école et ça sentait bon la grosse crêpe au sucre à distendre l'estomac et les bisous qui piquent

Les plantes d'intérieur ont l'air de bien se porter, il faut s'habiller et descendre

Le plus compliqué pour moi c'est la laideur extérieure, ça me déprime sévère, heureusement il y a ce petit bout de jardin pour contempler la beauté des formes naturelles, un jardin de curé mais aujourd'hui il faut apparemment dire un jardin punk

On dit des ancolies qui s'éclaircissent qu'elles ont dégénéré, c'est marrant ça on dit pas ça des humains

Le rosier tige que j'avais sabré ne s'en porte que mieux, accroché avec un bout de fil électrique franchement faudra faire mieux

Un regard par dessus le mur, une grande inspiration

La porte qui me sépare du monde, il faut y aller sinon je vais être à la bourre

Concentrons nous sur les petits détails de la rue, vite vite vite

Sur ces petites choses qui poussent toutes seules

Je peux me dire de façon assez sereine que je suis passé à côté de pas mal de pièges

Pour la volupté on repassera

Le rendez vous fut bref, le retour d'autant plus, sauf en ce qui concerne un lieu qui me fait rêver depuis longtemps, on dirait un ancien atelier de verrier ou d'émailleur, il y a des vitraux art déco à l'étage, peut-être des Chigot, c'est fermé et un peu délabré mais entretenu, je me mets à rêver que je m'installe ici pour travailler

La glycine y diffuse son parfum suave, un petit escalier permets d'accéder à l'atelier, je rentre en laissant divaguer mes pensées sur ce lieu un peu magique

Heureusement une façade me ramène à ma finitude, il est temps de rentrer il commence à pleuvoir à verse
