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charan a écrit :
même le terme de "friche" m'interroge. en sont-ce vraiment?
quelle différence avec un "terrain vague"?
Vaste (autre) débat !
Peut-être le bâti, tout simplement ?
EDIT : quoi que... "on appelle friche industrielle, une zone industrielle dans laquelle les activités industrielles ont été démantelées, le terrain ayant été totalement débarrassé ou éventuellement conservant des vestiges d’installation."
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Friche
Je fais des photos de friches industrielles depuis des années ce que je recherche dans ces lieux ce sont les indices de vies passées. Je travaille dans l'industrie et je sais ce qu'est une usine alors voir ces lieux après 10, 20 ans d'abandon parfois plus me laisse toujours un goût amer. Une usine abandonnée est comme un gros animal mort.
On y a travaillé parfois aimé, des vies entières se sont passées dans ces lieux et un jour tout s'est arrêté. Les machines ont été revendues ou déménagées ailleurs puis peu à peu les batiments se sont dégradés. Interviennent alors les charognards qui dépècent le cadavre de la bête morte., les tagueurs qui y trouvent des surfaces etc etc...
Bref de fourmillères ces endroits passent à l'état de mondes en marge.
Disons que ceux qui étaient les premiers à photographier les friches industrielles, sont la base de la reconnaissance actuelle de ces lieux longtemps malaimés des élus et promoteurs. Aujourd'hui c'est devenu une véritable mode. Mode qui va bien loin, puisqu'il y a même un Master Patrimoine Industriel. Mais est-ce un mal ? A mon avis bien au contraire.
Simplement, la friche a gagné son droit d'exister dans l'espace urbain, et maintenant les gens s'y intéressent.
Quant aux artistes, effectivement les taggeurs irrespectueux ne m'intéressent pas, en revanche de beaux grafs qui ne détruisent rien, c'est de l'art (suffit de voir Banksy). Et ceux qui squattent, ça leur permet d'avoir un lieu qu'il n'aurait jamais eu, qui leur permet de travailler librement là où ça ne dérange personne ! Et pour rappel, si il n'y avait pas eu le collectif d'artistes, le batiment des "Frigos" à Paris n'existerait plus ! Alors que c'est le seul vestige de toute une activité passée, dans un quartier tout neuf et tout aseptisé.
Quant à ma manière d'aborder les friches, J'y vais pour le travail de mémoire, pour m'imaginer l'activité humaine qui s'y déroulait, pour trouver des sujets graphiques et architecturaux, parce que, dans ces lieux, je me sens comme un grand enfant prêt à jouer aux indiens, parce qu'on peut faire des photos tranquillement, de sujet un peu moins courant (quoiqu'effectivement maintenant que c'est devenu une mode...), parce qu'il y a un côté interdit et mystérieux....
Ouh, les maladroits !
Je ne tombe jamais.... mais il m'arrive de... rechercher un point de vue photographique radicalement différent en changeant de position de façon brusque et inattendue.
