Scanner des négatifs quelle finalité ?

[Bandol]

Bonsoir

Je remarque un engouement pour le procédé consistant à faire la prise de vue en argentique N&B, puis de scanner le film afin d'obtenir un tirage sur imprimante.

J'avoue ne pas comprendre l'intérêt de la manip et quelque chose doit m'échapper.

Je ne parle pas de celui qui n'a pas d'appareil numérique ni la place de monter un labo; cela, ce sont des raisons conjoncturelles qui expliquent le choix.

Je parle de ceux qui sont largement équipés en chaîne numérique et qui veulent réaliser la PdV en argentique par choix personnel.

Qu'ajoute la prise de vue en argentique sachant que de multiples logiciels peuvent parfaitement simuler des films argentiques N&B ou couleur ?

Pour ma part je fais 95 % de mes images en argentique mais pour mes tirages Piezo charbon j'utilise mes appareils numériques avec satisfaction.

Je ne comprends pas pourquoi je passerais par une conversion du film en numérique pour réaliser le même tirage que j'obtiendrais sous l'agrandisseur

[HARDIV]

Hello

Tu donnes la réponse- à mon avis- dans ta question : il y énormément de passionnés qui n'ont tout simplement pas la place d'installer 1 labo.
Et le tirage, ça demande quand même 1 savoir faire qui ne s'acquiert pas en 2 minutes.

Personnellement, je scanne tout, et cela me permet d'avoir "un planche contact " . Facile pour choisir (l'écran est plus grand que le timbre poste) , facile pour partager.... et je ne tire en 30x40 que les meilleurs dans mon labo.

Pour la couleur, hélas, je suis incapable de tirer, et là l'envoi à un labo est là seule solution pour avoir un tirage papier. Idem pour les qq plans film que je fais par an.

Vincent H

[Bandol]

Bonjour Hardiv

Je me suis mal exprimé: celui qui n'a pas la place ne va pas pousser ses murs; pour la planche contact, je peux le comprendre, ce n'est qu'une facilité.

Je parle de ceux, de plus en plus nombreux, qui font cette démarche de préférer un néga argentique à un néga numérique; je n'arrive pas à comprendre l'intérêt technique ou artistique de la manip. Par ailleurs sur le plan esthétique, on peut obtenir le même résultat en tout numérique.

Je pense, peut être à tord, que c'est un effet de mode sans aucun intérêt.

Ou quelque chose m'échappe.

[Hervé74]

Pour ma part je ne scanne plus rien... en fait je passe 8 à 10 h par jour sur un ordi au boulot, et je ne peux plus le sentir chez moi ! et il me devient inconcevable de le prendre pour mes loisirs.
J'ai toujours fait de l'argentique, j'ai un labo depuis 4 ou 5 ans, qui est partagé avec la buanderie de la maison. En fait ça ne prends pas beaucoup de place supplémentaire (Je peux travailler jusqu'au format 4x5 avec un Ahel 1245 fixer au mur) mais ca demande de l'organisation et un peu plus de préparation qu'un labo dédié.
J'aime bien le labo, même si je n'arrive pas à en faire autant que je voudrais, par manque de temps essentiellement. J'aime toucher la matière, la magie de l'image sur le papier, ça m'apporte bien plus qu'un scanner. Je tire systématiquement des planches contacts de mes rouleaux et des contacts de mes PF, et je tire ce qui m'intéresse.
Par contre, je pense que scanner permet de partager et de s''organiser plus facilement. Je ne partage rien ici ou ailleurs, car je suis allergique aux réseaux sociaux, mais surtout parce que c'est plus compliqué de partager du papier !
Par contre ça ne me viendrait pas à l'idée non plus de scanner un négatif pour l'imprimé... mais je ne suis pas au fait de toutes les pratiques, ni de se qu'il pourrait y avoir comme avantages.

[phildu24]

Bandol, nous sommes totalement d'accord sur le principe....

(...)
Là où je suis plus "manichéiste" (ce n'est un secret pour personne et ça n'engage que moi.....) c'est que Scanner un néga pour le passer sous toshop, virer les pétoules, monter les gris, etc. etc... puis l'imprimer, l'afficher, c'est pas de l'argentique.
C'est de la photo stricto sensu, mais pas de l'Argentique et ce n'est pas du numérique non plus..

Quelle finalité demandes-tu ...?...

1/ Archiver ?....Ok, un négatif peut souffrir des affres du temps, les modes de conservation perfectibles parfois, ... mais pourquoi dématérialiser le négatif ? on va pas le réimprimer sur un bout de transparent, perdre beaucoup de la qualité, pour faire un tirage papier par agrandisseur interposé ? Autant faire du numérique en N&B et appliquer un filtre " grain argentique", ...
Et puis, pour avoir quand même perdu pas mal de photos RAW sur un crash de disque dur, il faut multiplier les sauvegardes et rien n'est immortel ni indestructible..

2/ Tirer sans labo ? Ok, ça s'entend. On en vient donc à une pratique "bi" (je ne sais pas si je vous ai déjà parlé d'Argental... ) pour laquelle je ne vois pas d’intérêt particulier et fondamental, outre le plaisir d'utiliser du matériel de collection et de pouvoir poster une photo ou plutôt "un négatif positivé, arrangé, dé-pétoulé, accentué, contrasté' et s'exonérer de la pratique de la chambre noire... je voisp pas non plus

Quand j'ai acheté mon scan à plat, c'était pour faire du N&B argentique imprimé, mais la qualité n'était pas ( à l'époque) au rendez vous...
Rien ne valait un beau tirage papier, à moins de s'offrir un luxueux tirage "Piezzo"... donc je suis revenu au Labo...
Aujourd'hui, de nombreuses années après, avec les dernières imprimantes à réservoirs rechargeables ( fini les cartouches!) et les progrès technologiques, on peut obtenir de beaux tirages N&B pour un tarif accessible. De ce coté, la donne à changé... mais ce sera sur un format A4 voire A3 pour certaines.... pas plus...

Doncily a trois pratiques photographiques : L'argentique ( et autres procédés anciens), l'argentique digital (Argental) et le numérique....

Moralité : on a le même questionnement et les mêmes éléments de réponse..

[vdragon76]

Bon, puisque je suis dans le cas décrit, je vais donner quelques raisons.
Comme d'aucuns le savent, je photographie en argentique, je scanne au niveau d'une qualité "planche contact", ce qui me permet d'archiver tous les négatifs dans une base de donnée (merci ACDSee) que je peux rappeler ou trier en quelques secondes sur base de mots-clef, titre, date ... etc.

Ensuite, le tri étant fait, les négatifs avec du potentiel sont finalisés sur mon Nikon 9000 voire tirés sur une (bonne) imprimante Epson.

Les avantages:
- Une fois le scanner réalisé et repiqué/retouché, c'est fini: plus la peine de retoucher à chaque tirage. De même, fini les masquages impossibles à reproduire sans variations inévitables
- Le scanner a une capacité d'analyse incomparable par rapport à un agrandisseur: il va descendre beaucoup plus loin dans les 2 extrémités de la courbe (tons clairs/tons sombre) du moins si il dispose d'une Dmax élevée. Il aura une gamme de gris bien plus étendue.
- De même, il ira chercher des détails pratiquement invisibles sur le négatif (le scan aime beaucoup un négatif plutôt léger)
- Il permet de dispacher mon travail sur plusieurs disques durs, ce qui me garantit la possibilité en cas d'accident (crash de disque, incendie, inondation...) puisque mon disque principal est
a) backupé b)rebackupé sur un disque déposé au coffre à la banque.
- J'ai arrêté de tirer lorsque les papiers gradés ont disparus. Je crache sur le multigrade avec volupté. Et comme je tire sur brillant, il faut une glaceuse à tambour pour obtenir un glaçage le plus parfait possible. Je laisse tomber.

Voila, mais chacun voit midi à sa porte évidemment.

V.

[phildu24]

Bon, puisque je suis dans le cas décrit, je vais donner quelques raisons.
Comme d'aucuns le savent, je photographie en argentique, je scanne au niveau d'une qualité "planche contact", ce qui me permet d'archiver tous les négatifs dans une base de donnée (merci ACDSee) que je peux rappeler ou trier en quelques secondes sur base de mots-clef, titre, date ... etc.

L'archivage catalogué (merci ACDsee effectivement... ) est un bon argument.
Le scan plus performant que l'agrandisseur ok, mais il faut un bon scan....
L'impression : il faut là aussi une très bonne imprimante....
et pour ça, passer du temps devant le bleu non azuréen d'un ou des écrans, plutôt que sous le rouge de la lampe...

Mais dans ce cas, pourquoi ne pas faire du monochrome numérique directement.. parait que Leica en vend...

mais je comprend la nostalgie de l'argentique alliée à l'absence des contrainte du tirage.... enfin ... des essais de tirages...
j'avoue être tenté parfois, les jours de lassitude et d'échecs, de passer au monochrome carrément...
Genre : Pas besoin de ranger tout un bordel entassé dans 16m² sans savoir par où commencer...

[Habib]

Et si la finalité n’était pas que le tirage mais aussi le plaisir d’utiliser des appareils mécaniques?

[vdragon76]

Mais dans ce cas, pourquoi ne pas faire du monochrome numérique directement.. parait que Leica en vend...

Oui, c'est envisageable. Mais pour ma part, ça se heurte à une autre caractéristique indispensable de l'argentique: le grain.
On peut de fait le générer avec les logiciels ad hoc, mais non, je préfère l'aléatoire (et variable) du grain photo.
Et comme le dit très bien Habib: le plaisir d'employer ces fantastiques machines que sont les boitiers analogiques.

V.

[Bandol]

Je suis un peu d'accord avec tout le monde

Mais je ne suis pas convaincu;

Je fais de l'argentique parce que j'aime le labo, comme je préfère louer une calèche pour visiter une ville que de monter dans un petit train.

Mon épouse fait du monochrome numérique sous Leica Monochrome et Fuji XT-2 et je lui fait ses tirages en Piezo charbon.

Question qualité c'est pareil.

Le seul argument que je retiendrais serait de dire je préfère conserver des néga dans une boîte à chaussures qu'éparpillés sur le cloud et mes disques durs.

Pour le grain, je ne sais pas si les logiciels simulent bien le grain en numérique, mais j'accepte les technologies comme elles sont: fichiers raw pas de grain Delta 3200 on en ramasse à la pelle; on choisit son outil en fonction du résultat, on ne modifie pas le résultat pour obtenir les effets d'un autre outil. Je voudrais donner un rendu aquarelle à mes peintures à l'huile.

[merguezmail]

C'est intéressant tout ces de points de vue car je me posais la question aussi...
Si je fais de l'argentique,c'est pas pour me casser ensuite à tout scanner. D'ailleurs c'est même une limite pour moi car ça me saoule tellement de le faire que je ne partage pas de photo ici alors que des fois j'aimerais bien.( Et ce n'est pas seulement le fait de scanner mais tout le reste: réduire, uploader...)
Je me suis remise à l'argentique suite à une overdose de photos sur mon téléphone car je me suis rendue compte que si je prenais toujours autant de plaisir à regarder mes vieilles photos, ce n'était pas le cas sur mon téléphone ni sur l'écran du pc ( et souvent les tirages sont plus que décevants)
L'avantage c'est aussi que ça m'a détachée un peu. Avant je craignais beaucoup de perdre mes photos ( incendie ou autre) et depuis je vais mieux, merci
Pareil je prends le risque de partir en vacances et de revenir avec des photos ratées ça ne me dérange pas.
Après je me dis que si je faisais un voyage à l'autre bout du monde, je serais sûrement moins sereine...

[phildu24]

Et comme le dit très bien Habib: le plaisir d'employer ces fantastiques machines que sont les boitiers analogiques.

Nous somme bien d'accord...

(...) je ne vois pas d’intérêt particulier et fondamental, outre le plaisir d'utiliser du matériel de collection

Pourquoi ai-je un S2A, un R7, un Bessa R, un 600 si ?... Comme il me plairait de rouler en MK3, en Spifire ou en 911 Targa T901....
par pur plaisir d'utiliser des machines fabuleuses...

[lepetitpiero]

Bonjour,

Habib à pour moi donner une bonne raison de faire de l'argentique sans pour autant faire du labo. de bonnes raisons pour ne pas faire de labo ont étés données je ne reviendrais pas dessus. Perso je pratique encore l'argentique car comme Habib j'aime manipuler mes boitiers argentiques, ceux que je possèdent encore sont ceux que je préfère et ils sont dans ma besace depuis plus de 20 ans ( déjà) à minima.

Une autre raison pour faire de 'argentique c'est le "plaisir" de ne pas voir l'mage prise de manière immédiate... J'apprécie grandement de découvrir, voir de redécouvrir ce que j'ai pris il y a un mois, trois mois, voir même une année plus tard (une fois que mes films sont développés)

Après la numérisation ( pas comme dit plus haut... j'y reviens, ca pour moi du moins c'est parce que je ne peux pas monter de labo (j'ai tout ce qu'il me faut sauf la place) Je ne dirais pas que j'ai un engouement à numériser mes films...

Je diras même que cela se fait de moins en moins, on pratiquait beaucoup plus cela il y a 15 ans quand le numérique ( boitiers) en étaient à leurs débuts les prix étaient fous... J'ai toujours mon coolscan V acquis lors de sa sortie...

Je fais encore de l'argentique (trop peu vu le prix des films et du temps que prends dev+scan)

Aucun parti pris pour ma part je pratique aussi le numérique Monochrom, le numérique couleur que le film couleur et noir et blanc bien entendu.

Après tu abordes le fait du tirage d'après numérisation. On peut avoir la place de faire un labo... MAIS ne pas aimer le labo... Donc pour répondre à ta question pour moi je dirais que ce qui peut inciter les usagers à cette pratique ce sont ceux qui n'ont peut-être pas connu cela avant... Qui viennent à l'argentqiue en ayant débuter en numérique... et que seule la prise de vue (démarche) et la finalité ( tirage) les intéressent et pas le process du labo (chimique) qui à ses contraintes ( place + plollution + risque chimique (allergies)

Je ne sais ps si tous mes propos sont très clairs j'ai un peu jeté cela très vie sur le papier... ( euh non numériser mes porpos )

[phildu24]

Bonjour, bien dormi ?....

Au final, je me demande si on n'est pas sur un débat sémantique...... Digitaliser un négatif, c'est passer de l'argentique au numérique, seul le capteur change....
Le support initial analogique, que l'on transforme aussitôt en format numérique, devient un fichier destiné à être post traité et imprimé par voie logicielle, ce n'est donc plus de l'Argentique, c'est devenu du numérique.

Ouais, on se croirait presque chez Pivot (enfin pour ceux qui on l'age de l'avoir regardé... )

[HARDIV]

Phildu24, tu me fais penser à un pote qui m'a un jour demandé :
- Tu trouves encore des films?
- Ben oui, en ligne, sur des sites spécialisés
- Ah, t'es numérique avant d'avoir le film, toi !



Vincent H

[Bandol]

Effectivement quand on n'aime pas le labo et que l'on a sa collection de Blad rolleiflex etc... je comprends la démarche.

Surtout que les appareils modernes avec leurs dizaines d'écran qui défilent c'est pour moi assez pénible.

Disons que la numérisation est en quelque sorte pour vous le passage obligé.

PS j'adore le labo je rêve doucement en musique porte fermée pendant des heures

[Geo]

Je me rattache à la catégorie de ceux qui trouvent du plaisir à utiliser l'appareil ancien, pour sa mécanique, pour les choix qu'il t'oblige à faire, et pour la magie à chaque fois renouvelée de sortir son film du bain (surtout quand on a redonné vie à l'appareil). L'analogie avec les véhicules anciens est très pertinente (et me concerne particulièrement), et la notion de performance intervient très peu (artistique ou technique, me concernant). Je n'ai même pas d'appareil numérique, à part celui qui est greffé sur mon smartphone.
Quant au fait de ne pas tirer, les réponses sont plus évidentes et ont déjà été données. Quand je serai à la retraite, peut-être !

Ce que personnellement, je comprends moins, c'est qu'on puisse préférer un reflex argentique dernière génération à un numérique. Mais là aussi, c'est à cause de mes propres appétences et de mes limites - je vois en haut des réponses relatives au "grain" qui justifient parfaitement cet usage.

[vdragon76]

Une autre raison pour faire de 'argentique c'est le "plaisir" de ne pas voir l'mage prise de manière immédiate... J'apprécie grandement de découvrir, voir de redécouvrir ce que j'ai pris il y a un mois, trois mois, voir même une année plus tard (une fois que mes films sont développés)

Très vrai. Et surtout la distance qu'on met entre la prise (que sur l'instant on a des espoirs de trouver bonne, voire excellente) et après quelques jours (semaines, mois) être face avec moins d'a-priori à une photo à laquelle on n'est plus émotivement attaché. Peut-être sera t'elle bonne, excellente... ou sans intérêt.

Le délai remet les choses en place.

V.

[phildu24]

..... vous me direz.. quand je vois le bo***l dans mon labo, que je sais pas par où commencer (ce qui veut dire que j'ai pas fini ... ) il est vrai que là.. un très bon scan, une belle imprimante piezo, une autre à réservoirs rechargeables, un bon PC, 2 nouveaux écrans, une sonde pour chaine graphique...
un NAS.... y'a de quoi se laisser tenter...

[Spotshica]

"Ce que personnellement, je comprends moins, c'est qu'on puisse préférer un reflex argentique dernière génération à un numérique"

Dans le désordre, j'utilise un 500c/m, un Yashica D, des Spotmatic, des Practika, un electro 35 GSN, un Rétina IIc, un Werra, un Minolta Dynax qqchose (que je n'utilise pas), mais également un Eos 3.

Pourquoi un Eos 3 ? Parce que je ne fais pas les mêmes images qu'avec mes vieux coucous manuels et que je n'en ai pas le même usage.
L'approche et l'état d'esprit ne sont pas les même en fonction du boîtier que j'ai entre les mains.

L'Eos 3 me permet de pratiquer quand j'ai mes enfants (4, 6 et 15 ans). Il me permet également de les prendre en photo plus souvent. Choses que j'avais mis de côté looooooooooooooooooontemps avant de tomber sur mon Eos 3 (mon premier. oui, j'en ai deux ).
Je l'utilise toujours avec des focales fixes, et parfois avec de vieux cailloux.

Quand je suis en mode solo, je repasse sur mes vieux boîtiers. Parce que mon cerveau passe en mode photo et n'a que ça à gérer. Parce que je peux consacrer mon temps qu'à la photo. Parce que je n'ai que ça à trimballer.

(mon grand m'a demandé de lui prêter un appareil pour cet été, et ce n'est pas l'Eos qui l'intéresse )