Entretien des optiques et qualité des images

Conseils pour la réparation et l'entretien du matériel photographique.
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hyperfocale
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Entretien des optiques et qualité des images

Message par hyperfocale »

Bonjour,

Quelques réflexions sur l'entretien des optiques, issues d'expériences personnelles, et de lectures diverses.

Dans l'idéal, un objectif photographique n'a jamais (ou presque) besoin d'une quelconque intervention humaine.

En effet, quand il n'est pas utilisé pour prendre des photographies, il est protégé par son bouchon de protection et/ou son étui (qu'il partage avec le boîtier dans le cas des optiques fixes).

N'étant donc exposé que le temps nécessaire aux prises de vues, il ne devrait pas collecter beaucoup de poussières et autres agents agressifs.

Quand bien même il faudrait opérer dans des circonstances plus dégradées (pluie, sable, poussières, boue, etc.), le simple fait de protéger sa lentille frontale avec un filtre UV devrait mettre cette dernière à l'abri de tout risque.

Enfin, et notamment en cas de stockage prolongé, on veille à ce que ce soit dans un endroit ni trop chaud ni trop froid et surtout aussi peu humide que possible.

Oui, mais ces principes de base ne sont pas toujours respectés, et là les ennuis commencent.

Avant d'aller plus, loin, quelques informations nécessaires à rappeler.

Les verres optiques sont bien plus tendres que les verre à vitre, et le traitement multicouches de surface l'est encore plus.

Si le verre à vitre est du béton, le verre optique est de terre battue, et le traitement de surface, de la terre labourée...

Tout nettoyage d'une optique, aussi précautionneusement fait que possible, reste quand même une agression.

Il faut faire en sorte que cette agression soit la plus rare et faible possible.

Deux voies principales de nettoyage sont disponibles : la sèche et l'humide.



La sèche :

Commençons donc par la première (la sèche) qui doit toujours précéder la seconde, bien que cette dernière ne soit pas toujours indispensable.

Le fluide utilisé sera l'air, dans le cas le plus simple. Cet air est propulsé sur la surface optique, avec une intensité et une durée suffisante pour décoller les particules sèches légèrement adhérentes et les chasser au loin.

C'est air doit logiquement être propre, et sec, et il n'est donc ni fourni par un aspirateur ni par un séchoir, ou autre engin de ce type.

Il peut être issu d'une bombe aérosol spéciale (solution coûteuse), ou bien et plus prosaïquement, être l'air ambiant (si ce dernier est suffisamment pur).

Dans ce cas (air ambiant), il faut un moyen de le mettre en mouvement et de le diriger. La poire à lavement (la plus grosse possible), et vendue pour pas cher en pharmacie, est l'instrument idéal, avec sa canulle.

Après cette étape, un objectif nomalement protégé n'a pas besoin d'autre manipulation.

Sauf, si certaines particules s'obstinent encore, auquel cas il convient d'essayer de les décoller avec un très fin pinceau formé de papier optique, tourné sur lui même en forme de cône pointu.

On approche très directement la particule, on positionne le cône juste à côté, et on la pousse latéralement, pas plus.

Pas question d'appuyer dessus et de la plaquer sur la surface du verre, ni de la balader sur toute la surface de la lentille.

Dès qu'elle a bougé, et si elle n'est pas restée contre le cône, un nouveau balayage à l'air la chasse au loin.



L'humide :

L'on ne recours à elle que dans les cas graves, avec dépot de matière collante (fumée de tabac, empreinte de doigts, etc.).

Elle ne doit être utilisée qu'après avoir soigneusement appliquée la précédente.

Elle nécessite l'emploi d'une solution spéciale, et à défaut de l'alcool à 95° et non pas à 90°. Pourquoi ? Parce que l'alcool à 95° ne contient que 5 % d'impuretés au lieu de 10% dans le cas de l'alcool à 90°, donc deux fois moins (pour l'alcol à 95°).

Cet alcool est utilisé uniquement à cette fin et conservé dans un flacon ouvert juste le temps d'en prélever un peu, toujours au moyen d'un papier optique qui va ensuite venir délicatement tamponner la surface à nettoyer.

Tamponner et seulement tamponner, pas essuyer ni frotter !

Et l'on prélève juste la quantité d'alcool suffisante pour humidifier la fibre du papier. Pas question de saturer ce papier et ensuite de venir détremper la lentille.

Ceci fait, un autre papier optique sec vient absorber le film liquide avant qu'il ne s'évapore, ainsi que les dépôts qui ont été dissouts, toujours par tamponnement délicat.

Si une étape ne suffit pas, il faut recommencer la séquence, en veillant bien à changer d'emplacement du papier optique utilisé à chaque fois, et aussi de feuille de ce papier quand il ne reste plus de place encore non employée.

Si d'infimes traces de dépôt persistent encore, l'ultime étape consiste alors à exhaler délicatement sur la lentille et à tamponner aves un autre papier optique sec.

Exhaler n'est pas souffler, au risque de coller de minuscules particules de salive sur la lentille, et qui ne sont pas faciles à enlever ensuite.



Les situations désespérées :

Malgré tout ce qui précède, vous n'arrivez toujours pas à enlever quelque chose, de la surface du verre, par simple tamponnement.

Dans ce seul cas, et après avoir bien pesé votre décision, vous pouvez recourir à une ultime méthode.

On travaille toujours avec le papier optique humecté d'alcool et roulé en cône, mais cette fois il faut poser le côté de ce cône sur la surface de l'objectif (et non plus la pointe), juste à côté de la zone à nettoyer.

Vous déplacez latéralement cette partie du papier en direction de la dite zone, tout en lui donnant un mouvement simultané de rotation vers le haut.

Ainsi, ce qui est ôté de la surface de la lentille est aussitôt éloigné de cette dernière, au lieu d'être transporté plus loin.

Le bon sens de rotation est celui qui éloigne (vers le haut) la partie du cône en contact avec le verre, à partir de l'avant de ce cône (donc du côté de la translation vers la zone à nettoyer).

Bien entendu, il va y avoir un moment où ce mouvement de translation et de rotation doit être interrompu.

C'est quand le mouvement de rotation a presque fait faire au cône de papier un tour complet, avec le risque de redéposer (par l'arrière), sur le verre, ce qui en a été enlevé (par l'avant) et qui s'est réparti sur la partie du cône de papier exposée à l'air.

Il faut alors travailler avec une autre partie de la feuille, encore propre, et que l'on roule en cône, ou bien changer de feuille si ce n'est plus possible.

Inutile de vous préciser qu'il faut travailler par toutes petites zones à la fois, pour respecter les consiqnes ci-dessus, et avoir de bons résultats.



Les précautions :

On opère avec des gants (latex ou coton), et pas à mains nues.

On ne réutilise jamais deux fois la partie du papier optique déjà employée, que ce soit pour prélever de l'alcool (contamination du contenu du flacon) ou pour toucher la lentille (redépôt de ce qui adhère déjà au papier).

On surveille ce que l'on fait avec un excellent éclairage et sous une loupe (les loupes sur pied avec éclairage circulaire intégré sont idéales).

On travaille au calme et dans une pièce très propre et aérée.

On se méfie comme de la peste de tous ces papiers optiques contenant des liquides plus ou moins identifiés, et notamment de ceux au silicone (qui graissent très bien les lentilles). Eviter tout ce qui est vendu pour l'entretien des lunettes de vue, et plus encore l'entretien des vitres.

Autre tueur de surface optique, la petite chiffonnette fournie avec le matériel, ou vendue comme accessoire. Au fil des utilisations, et avec l'exposition à l'air libre, elle se charge de poussières... Et son lavage n'arrangera rien car une partie des poussières demeurera dans ses fibres, et l'eau de lavage en déposera d'autres.

Pensons un instant à tous ces magasins où le personnel utilise de façon répétée une telle chiffonnette, qui traîne ensuite dans un tiroir, ou bien dans la poche du vêtement du vendeur, qui s'en saisit de temps en temps pour soigneusement la passer d'un mouvement tournant et appuyé sur les lentilles des optiques en exposition...

Personnellement, nous n'utilisons que le papier optique vendu par Kodak, dans des pochettes rectangulaires jaunes et rouges. Ce papier, ayant l'aspect du non-tissé, est parfaitement neutre, sec, et le moins abrasif de tous ceux pouvant être trouvés.



Rappels :

Enlever des gouttelettes d'eau avant qu'elles aient complètement séché est bien plus aisé qu'après (dépôt sec des sels minéraux et des impuretés de toute la gouttelette). Pour ce faire, un cône de papier optique est approché du sommet de la gouttelette qui est absorbée en quelques secondes (effet de mèche).

Des traces de doigt laissées sur une lentille finissent par attaquer le traitement de surface (acidité de la sueur) et peuvent alors devenir permanentes.

La présence passagère de quelques petites poussières sur une optique, aura toujours moins de conséquences que des griffures définitives, liées à des nettoyages trop fréquents. L'excès de zèle ne paie pas...



Dernières considérations :

L'on devrait toujours traiter les surfaces optiques avec les mêmes précautions que celles qui sont dues à nos propres yeux.

Une dernière fois, et pour conclure, prévenir vaut bien mieux que guérir, en ce domaine.



Pour avoir déjà publié ces informations sur un autre site (astronomie), nous avons alors eu des réponses de gens se vantant de prendre bien moins de précautions que nous n'en préconisons, et soulignant que leurs optiques étaient quand même impeccables.

Nous espérons seulement que cette opinion assurée résistera aussi à un examen approfondi réalisé sous lumière rasante, et avec un fort grossissement, pour repérer les micro-griffures qui sont presque invisibles à l'oeil nu (tout au moins, au début, parce que après accumulation...).

Cordialement.
Modifié en dernier par hyperfocale le vendredi 28 octobre 2005 12:36, modifié 8 fois.
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Message par 10x15 »

Je trouve dans une boutique photo, près de chez moi, un tissu Leica extraordinaire. Je ne m'en sépare jamais.
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Message par hyperfocale »

[quote="10x15"]Je trouve dans une boutique photo, près de chez moi, un tissu Leica extraordinaire. Je ne m'en sépare jamais.[/quote]

Bonjour,

Et merci pour votre contribution.

Si ce tissu est réutilisable, il est peut-être préférable de le changer assez fréquemment, pour les raisons exposées dans notre texte.

Et surtout si l'on songe au ratio "prix du tissu / prix de l'optique Leica..."

Cordialement.
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Message par Lionel »

:arrow: 10x15 [Juan]

Il vaut mieux éviter d'utiliser les symboles quote dans les speudos. Cela interfère avec les codes PHPBB

:arrow: htperfocale

Encore un excellent article! :D

L'optique est la partie la plus fragile de l'appareil photo et la plus importante. Pour les reflex, le cout additionné des optiques est bien souvent supérieur à celui de l'appareil.

Tout comme ses appareils, prendre soin de ses optiques est primordial.

J'ai souvent vu sur eBay des optiques à première vue intéressantes, mais qui avaient terriblement souffert. Lorsque l'on voit les lentilles comporter de telles traces qui donnent l'impression qu'elles ont été nettoyées au papier de verre ça refroidit tout de suite. Ca m'agace aussi de voir des objets ruinés par négligence ou ignorance de la fragilité des lentilles.

Dans le nettoyage des parties en verre des télémètres, après un bon dépoussiérage à la bombe, j'utilise des cotons tige en raison de leur rigidité car il est difficile d'atteindre certaines pièces. Les cotons tige sont secs dans un premier temps puis légèrement humidifiés avec du produit lave vitres additionné d'alcool à 90°, si cela ne suffit pas (et c'est pratiquement toujours le cas). Les résultats sont très satisfaisants. Au vu de cet article je vais abandonner ce mélange, même s'il me paraît donner de bons résultats. Au final j'utilise encore le coton tige sec car il permet un lustrage des verres qui deviennent véritablement propres comme des sous neufs...

Je pratique également de cette manière pour les optiques.

J'ai lu un article où il est question dans la progression de l'utilisation des solvants d'aller jusqu'au trichloréthylène et même l'acétone avec précaution. Cela m'a assez surpris car ces produits me semblent -à première vue- assez agressifs.
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Message par 10x15 »

[quote="35mm-compact"]:arrow: 10x15 [Juan]

Il vaut mieux éviter d'utiliser les symboles quote dans les speudos. Cela interfère avec les codes PHPBB... quote]

Voilà, c'est corrigé. :wink:
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Message par Lionel »

10x15 a écrit :Voilà, c'est corrigé. :wink:
Merci :lol:
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Message par hyperfocale »

Bonjour,

Nous ne pouvons que confirmer votre déception devant l'état de certaines optiques.



En fait, et contrairement à la logique classique, qui préside le plus souvent à l'achat de matériel photographique, nous considérons que l'appareil photographique c'est son optique, et que le boîtier n'est qu'un élément périphérique.

Dit ainsi, nous n'y allons pas avec le dos de la cuillère, mais nous pensons être dans le vrai.

La qualité d'un négatif, du positif, bref de l'image, c'est bien l'optique et elle seule qui en est responsable, avec sa capacité à respecter la géométrie (absence de distorsions), le contraste et la définition, les couleurs de la scène visée.

Bien sûr que le négatif doit également être correctement "posé".

Mais, point n'est besoin d'une ultra grande précision de réglage (plus petite que le tiers de diaphragme, soit une variation de 30%), de l'ouverture.

Même commentaire pour la vitesse qui peut varier facilement de 10 %, par rapport à l'idéal, sans grandes conséquences.

Quant à la pellicule, sa sensibilité ISO n'est pas gravée dans le marbre, non plus. D'abord elle varie dans le temps, avec le processus de maturation (comme pour les fromages, si nous osons la comparaison), et aussi avec les conditions de stockage.

Mieux encore, cette sensibilité ISO n'est qu'une construction mentale, un étalonnage relatif (pour être plus précis), et non pas une dimension physique réelle.

En effet, la sensibilité ISO d'un film dépend à la fois de sa lumination (quantité de lumière dosée par le diaphragme et l'obturateur), mais aussi de la nature du révélateur, de sa durée d'action, des niveaux de densités (mesurés au densitomètre) du négatif résultant qui sont pris comme références. Et même, de la plage de contraste du sujet, pour être complet.

Changez un seul de ces paramètres, et vous changez la sensibilité ISO imprimée sur l'emballage, sans rien modifier dans la fabrication de la pellicule qu'il contient.

C'est d'ailleurs ce qui s'était passé il y a queqlues décennies, où toute une série de pellicules avaient vu leurs sensibilités annoncées être modifiées. En fait, cette modification n'avait rien à voir avec une quelconque évolution du processus physico-chimique de fabrication de l'émulsion, mais uniquement avec une modification des règles techniques de définition de la sensibilité.

Tout ce détour pour arriver à la constatation qu'une précision de l'exposition à 30 ou 40 % est suffisante (imprécisions cumulées de l'ouverture et de l'obturation, sans oublier celle du posemètre de mesure) pour avoir une image "bien posée", même en inversible couleur le plus exigeant.

De plus, pour les images les plus importantes, il est toujours recommandé "d'encadrer" cette exposition, par deux ou quatre autres, avec des écarts de 1/3 ou 1/2 diaphragme (1/3 en inversible, 1/2 en négatif), en plus ou en moins.

Dernier argument : en dessous de 1/3 de diaphragme, il devient difficile de voir les écarts d'exposition, à l'oeil nu.

Ce qui nous ramène enfin à la considération que l'image, dans sa qualité est bien plus dépendante de la qualité de l'optique que de celle du système d'exposition (dans les limites raisonnables que nous avons développées précédemment).

Et pourtant, combien d'acheteurs "mettent le paquet" sur le boîtier, et se montrent alors moins exigeants sur l'optique, faute de moyens financiers encore disponibles.

Personnellement, nous préférons un superbe "caillou" attelé à un boîtier quelconque, que le contraire. Avec la première solution, l'image sera bien plus belle qu'avec la seconde. Sous réserve que l'optique de l'agrandisseur ou du projecteur soit au moins de qualité égale à celle de l'optique de prise de vue, ce qui semble évident...

Pour aller un peu plus loin, tout amateur éclairé (mais aux moyens économiques limités) devrait d'abord acheter des optiques d'excellente qualité, et seulement après se mettre en quête de boîtiers pour équiper ces objectifs, et non pas le contraire.

Même s'il ne peut s'offrir le boîtier de ses rêves tout de suite, dès le début et malgré un boîtier bas de gamme, il fera de superbes photos, contrairement à celui qui a un boîtier haut de gamme accouplé à une optique de seconde zone.

Application pratique, pour les amoureux de Leica : foncez uniquement sur les meilleures optiques de la marque, et rabattez vous sur des boîtiers clônes pour les utiliser, en attendant mieux dans l'avenir.

Le prix des optiques Leica est décidément hors de votre portée, alors rabattez vous sur les optiques juste en dessous... qui sont compatibles avec la monture Leica (suivez mon regard...).

Décidément, même cette solution est trop coûteuse pour vous, alors, il y a toutes ces bonnes copies des optiques Leica en ancienne monture 39 mm, le plus souvent de l'ex-URSS.

Vous n'êtes pas Wetzlar du tout ? Traquez les optiques Nikon, Canon, Pentax, qui sont les meilleures (toutes ne le sont pas, même chez ces grands fabricants réputés), et achetez les.

Après, il sera toujours temps de leur trouver un boîtier décent, pour les utiliser. Mais encore une fois ayez le réflexe "l'optique d'abord et surtout, le boîtier ensuite et si possible".

Arrivé en ce point de notre texte, nous nous apercevons que le cas des compacts n'a pas été abordé, et nous y remédions tout de suite.

La logique est la même, privilégiez ceux qui sont réputés pour leur optique fixe, le reste est relativement accessoire, croyez-nous.

Cette fois, nous n'indiquons pas de marque, pour ne pas initier une contreverse. Toutefois, si vous entendez parler d'un Olympus SP 35 à vendre...

Un dernier point important, relatif à deux paramètres qui peuvent faire que les qualités optiques d'un objectif sont ruinées par un boîtier donné : le non respect absolu des distances, des planéités et des parallélismes du presse film, et de la monture d'objectif, sur le boîtier considéré.

Hélas, le contrôle de ce respect n'est pas à la portée de l'acquéreur, sauf par des moyens indirects (films d'essais sur mires) avec l'incertitude d'attribution des mauvais résultats à l'un ou l'autre des éléments de la chaîne (optique, monture, film, presse film, traitement du négatif...).



Pour ce qui est de l'usage de produits tels que l'acétone et le trychloréthylène, nous ne nous y risquerons pas personnellement, sauf épave à sauver à tout prix et sans rien à y perdre. De plus, ces deux produits sont (au minimum) toxiques par inhalation et contact cutané...

Les bâtonnets pour les oreilles, pourvu qu'ils soient conservés à l'abri de la poussière, utilisés une seule fois, et même changés dès qu'ils sont pollués par les matières en cours d'enlèvement, ne devraient pas être trop abrasifs. La fibre de coton ne me semblant pas plus agressive que celle du papier optique, a priori. Reste à savoir le degré d'empoussièrement de l'air ambiant existant sur les lieux de fabrication de ces bâtonnets. S'il est élevé, le coton risque d'en avoir été "chargé".

Il est bien entendu que les papiers, du type mouchoir, et pire encore essuie-tout, voire hygiénique, ne conviennent pas du tout au verre tendre des optiques.

Avec les bombes de nettoyage, il convient de bien peser le pour et le contre. Parfois, en soufflant de l'air comprimé dans un boîtier ou une optique (parties internes), pour en chasser des poussières, on court le risque de les voir se déplacer dans un endroit encore plus inaccessible, d'où il sera encore plus difficile de les en chasser. Autre problème potentiel, lié à la puissance du jet : elle est telle qu'elle peut endommager définitivement certaines pièces, et notamment les fines lamelles métalliques d'un obturateur à rideau. Attention, donc...

Par contre, la poire à lavement, déjà conseillée précédemment, dans ce même sujet, n'envoie qu'un jet d'air modéré et sans risque. De plus, en inversant sa manipulation, elle peut aussi servir d'aspirateur très délicat et très ponctuel, tout en étant efficace.

Une dernière considération sur la poussière domestique, et ses principaux constituants : suies diverses (particules de carbone), fibres végétales et animales diverses, cristaux de sel, particules métalliques diverses, particules minérales (dont la silice et le quartz, les pires de toutes pour le verre). Ajoutons à ces matières sèches une adsorption (en surface) ou absorption (à coeur) de micro-gouttelettes de liquides sympathiques comme des acides divers et autres produits corrosifs...

Cordialement.
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