A la campagne (ouvert)

[Bokey Shutter]

J'aime bien quand c'est un peu pèchu alors pour moi ça manque de peps. Mais c'est peut être à cause de ma vue perfide. Et puis tant qu'à critiquer, la deuxième mériterait un peu de ménage. Bon je dis plus rien, je vais encore me faire un ennemi

[Bokey Shutter]

A la campagne quand on veut conjurer le mauvais sort faut pas hésiter

Marols village d'artistes by Jean-Charles Hassen, sur Flickr

Minolta X700
Rokkor 50mm
Foma 100
D76

[Toulin]

Née en 1930, ma sœur ainée se souvient avoir vu chez des agriculteurs qui se disaient Catholiques, Apostoliques et Romains, des cadavres de chouettes cloués sur les portes de grange, .
Apparemment, les prêtres de l'époque avaient encore du boulot pour récurer les recoins du ciboulot de leurs ouailles.

[ithaca]

Moi j'avais vu en Bourgogne il y a une trentaine d'années, non pas des chouettes (j'en avais aussi entendu parler) clouées mais des pates des sangliers clouées sur des portes de grange !

[Niels]

J'aime bien quand c'est un peu pèchu alors pour moi ça manque de peps. Mais c'est peut être à cause de ma vue perfide. Et puis tant qu'à critiquer, la deuxième mériterait un peu de ménage. Bon je dis plus rien, je vais encore me faire un ennemi

Pas de soucis, les avis m'interesse ... tu ferais quoi sur la deuxieme ? Et quand tu parle de peps, c'est au niveau de la retouche, ou de la compo ? Ou les deux ... je voulais qqch de posé, calme, un peu melancolique. La campagne, c'est tres joli mais sans vouloir blesser personne, on peut parfois s'y ennuyer ... du coup c'est pour ça que cette serie manque de peps .

[Niels]

https://www.flickr.com/photos/bokey_shutter/54283372638
J'aime bien le côté sombre de celle là

[Bokey Shutter]

Pas de soucis pour le cadrage, c'est surtout au niveau du contraste que je retouche, mais c'est mon ressenti et ma vue n'est pas celle du lynx alors j'ai besoin de ça

Quand à la campagne c'est pas zen, le jour bon s'emmerde et la nuit on a peur


C'est pas l'avis de Victoe Hugo

Le soir, à la campagne, on sort, on se promène,
Le pauvre dans son champ, le riche en son domaine ;
Moi, je vais devant moi ; le poète en tout lieu
Se sent chez lui, sentant qu'il est partout chez Dieu.
Je vais volontiers seul. Je médite ou j'écoute.
Pourtant, si quelqu'un veut m'accompagner en route,
J'accepte. Chacun a quelque chose en l'esprit ;
Et tout homme est un livre où Dieu lui-même écrit.
Chaque fois qu'en mes mains un de ces livres tombe,
Volume où vit une âme et que scelle la tombe,
J'y lis.

Chaque soir donc, je m'en vais, j'ai congé,
Je sors. J'entre en passant chez des amis que j'ai.
On prend le frais, au fond du jardin, en famille.
Le serein mouille un peu les bancs sous la charmille ;
N'importe : je m'assieds, et je ne sais pourquoi
Tous les petits enfants viennent autour de moi.
Dès que je suis assis, les voilà tous qui viennent.
C'est qu'ils savent que j'ai leurs goûts ; ils se souviennent
Que j'aime comme eux l'air, les fleurs, les papillons
Et les bêtes qu'on voit courir dans les sillons.
Ils savent que je suis un homme qui les aime,
Un être auprès duquel on peut jouer, et même
Crier, faire du bruit, parler à haute voix ;
Que je riais comme eux et plus qu'eux autrefois,
Et qu'aujourd'hui, sitôt qu'à leurs ébats j'assiste,
Je leur souris encor, bien que je sois plus triste ;
Ils disent, doux amis, que je ne sais jamais
Me fâcher ; qu'on s'amuse avec moi ; que je fais
Des choses en carton, des dessins à la plume ;
Que je raconte, à l'heure où la lampe s'allume,
Oh ! des contes charmants qui vous font peur la nuit ;
Et qu'enfin je suis doux, pas fier et fort instruit.
Aussi, dès qu'on m'a vu : « Le voilà ! » tous accourent.
Ils quittent jeux, cerceaux et balles; ils m'entourent
Avec leurs beaux grands yeux d'enfants, sans peur, sans fiel,
Qui semblent toujours bleus, tant on y voit le ciel !

Les petits -- quand on est petit, on est très brave --
Grimpent sur mes genoux ; les grands ont un air grave ;
Ils m'apportent des nids de merles qu'ils ont pris,
Des albums, des crayons qui viennent de Paris ;
On me consulte, on a cent choses à me dire,
On parle, on cause, on rit surtout ; -- j'aime le rire,
Non le rire ironique aux sarcasmes moqueurs,
Mais le doux rire honnête ouvrant bouches et coeurs,
Qui montre en même temps des âmes et des perles.

J'admire les crayons, l'album, les nids de merles ;
Et quelquefois on dit quand j'ai bien admiré :
« Il est du même avis que monsieur le curé. »
Puis, lorsqu'ils ont jasé tous ensemble à leur aise,
Ils font soudain, les grands s'appuyant sur ma chaise,
Et les petits toujours groupés sur mes genoux,
Un silence, et cela veut dire : « Parle-nous. »

Je leur parle de tout. Mes discours en eux sèment
Ou l'idée ou le fait. Comme ils m'aiment, ils aiment
Tout ce que je leur dis. Je leur montre du doigt
Le ciel, Dieu qui s'y cache, et l'astre qu'on y voit.
Tout, jusqu'à leur regard, m'écoute. Je dis comme
Il faut penser, rêver, chercher. Dieu bénit l'homme,
Non pour avoir trouvé, mais pour avoir cherché.
Je dis : « Donnez l'aumône au pauvre humble et penché ;
Recevez doucement la leçon ou le blâme.
Donner et recevoir, c'est faire vivre l'âme ! »
Je leur conte la vie, et que, dans nos douleurs,
Il faut que la bonté soit au fond de nos pleurs,
Et que, dans nos bonheurs, et que, dans nos délires,
Il faut que la bonté soit au fond de nos rires ;
Qu'être bon, c'est bien vivre, et que l'adversité
Peut tout chasser d'une âme, excepté la bonté ;
Et qu'ainsi les méchants, dans leur haine profonde,
Ont tort d'accuser Dieu. Grand Dieu ! nul homme au monde
N'a droit, en choisissant sa route, en y marchant,
De dire que c'est toi qui l'as rendu méchant ;
Car le méchant, Seigneur, ne t'est pas nécessaire !

Je leur raconte aussi l'histoire ; la misère
Du peuple juif, maudit qu'il faut enfin bénir ;
La Grèce, rayonnant jusque dans l'avenir ;
Rome; l'antique Égypte et ses plaines sans ombre,
Et tout ce qu'on y voit de sinistre et de sombre.
Lieux effrayants ! tout meurt ; le bruit humain finit.
Tous ces démons taillés dans des blocs de granit,
Olympe monstrueux des époques obscures,
Les Sphinx, les Anubis, les Ammons, les Mercures,
Sont assis au désert depuis quatre mille ans ;
Autour d'eux le vent souffle, et les sables brûlants
Montent comme une mer d'où sort leur tête énorme ;
La pierre mutilée a gardé quelque forme
De statue ou de spectre, et rappelle d'abord
Les plis que fait un drap sur la face d'un mort ;
On y distingue encor le front, le nez, la bouche,
Les yeux, je ne sais quoi d'horrible et de farouche
Qui regarde et qui vit, masque vague et hideux.
Le voyageur de nuit, qui passe à côté d'eux,
S'épouvante, et croit voir, aux lueurs des étoiles,
Des géants enchaînés et muets sous des voiles.

La Terrasse, août 1840.

[Jean-Claude.B]

Merci Jean-Charles pour ce beau texte. Bien sûr c'est complètement hors sujet, mais quel plaisir de lire ces vers.
Et ce genre de digressions apporte un peu d'humanité dans nos échanges, nous permet de nous connaître un peu mieux.

[Jean-Claude.B]

Mais j'ai quand même un peu envie de revenir sur les photos de Niels. Je trouve dommage de ne pas pouvoir les voir ensemble, car seule une présentation en série permettrait de comprendre ton intention. De plus le traitement de la première est considérablement plus lumineux que sur les deux dernières. Alors je reste sur ma faim car je pressent qu'il y a quelque chose qui va me plaire dans ces images ...

[patrickJJ]

Jamedeville001 by patJJ, sur Flickr
vu à la campagne...
Jamedeville003 by patJJ, sur Flickr
même lieu, même jour, juste à coté...

[Niels]

Pas de soucis pour le cadrage, c'est surtout au niveau du contraste que je retouche, mais c'est mon ressenti et ma vue n'est pas celle du lynx alors j'ai besoin de ça

Quand à la campagne c'est pas zen, le jour bon s'emmerde et la nuit on a peur


C'est pas l'avis de Victoe Hugo

Le soir, à la campagne, on sort, on se promène,
Le pauvre dans son champ, le riche en son domaine ;
Moi, je vais devant moi ; le poète en tout lieu
Se sent chez lui, sentant qu'il est partout chez Dieu.
Je vais volontiers seul. Je médite ou j'écoute.
Pourtant, si quelqu'un veut m'accompagner en route,
J'accepte. Chacun a quelque chose en l'esprit ;
Et tout homme est un livre où Dieu lui-même écrit.
Chaque fois qu'en mes mains un de ces livres tombe,
Volume où vit une âme et que scelle la tombe,
J'y lis.

Chaque soir donc, je m'en vais, j'ai congé,
Je sors. J'entre en passant chez des amis que j'ai.
On prend le frais, au fond du jardin, en famille.
Le serein mouille un peu les bancs sous la charmille ;
N'importe : je m'assieds, et je ne sais pourquoi
Tous les petits enfants viennent autour de moi.
Dès que je suis assis, les voilà tous qui viennent.
C'est qu'ils savent que j'ai leurs goûts ; ils se souviennent
Que j'aime comme eux l'air, les fleurs, les papillons
Et les bêtes qu'on voit courir dans les sillons.
Ils savent que je suis un homme qui les aime,
Un être auprès duquel on peut jouer, et même
Crier, faire du bruit, parler à haute voix ;
Que je riais comme eux et plus qu'eux autrefois,
Et qu'aujourd'hui, sitôt qu'à leurs ébats j'assiste,
Je leur souris encor, bien que je sois plus triste ;
Ils disent, doux amis, que je ne sais jamais
Me fâcher ; qu'on s'amuse avec moi ; que je fais
Des choses en carton, des dessins à la plume ;
Que je raconte, à l'heure où la lampe s'allume,
Oh ! des contes charmants qui vous font peur la nuit ;
Et qu'enfin je suis doux, pas fier et fort instruit.
Aussi, dès qu'on m'a vu : « Le voilà ! » tous accourent.
Ils quittent jeux, cerceaux et balles; ils m'entourent
Avec leurs beaux grands yeux d'enfants, sans peur, sans fiel,
Qui semblent toujours bleus, tant on y voit le ciel !

Les petits -- quand on est petit, on est très brave --
Grimpent sur mes genoux ; les grands ont un air grave ;
Ils m'apportent des nids de merles qu'ils ont pris,
Des albums, des crayons qui viennent de Paris ;
On me consulte, on a cent choses à me dire,
On parle, on cause, on rit surtout ; -- j'aime le rire,
Non le rire ironique aux sarcasmes moqueurs,
Mais le doux rire honnête ouvrant bouches et coeurs,
Qui montre en même temps des âmes et des perles.

J'admire les crayons, l'album, les nids de merles ;
Et quelquefois on dit quand j'ai bien admiré :
« Il est du même avis que monsieur le curé. »
Puis, lorsqu'ils ont jasé tous ensemble à leur aise,
Ils font soudain, les grands s'appuyant sur ma chaise,
Et les petits toujours groupés sur mes genoux,
Un silence, et cela veut dire : « Parle-nous. »

Je leur parle de tout. Mes discours en eux sèment
Ou l'idée ou le fait. Comme ils m'aiment, ils aiment
Tout ce que je leur dis. Je leur montre du doigt
Le ciel, Dieu qui s'y cache, et l'astre qu'on y voit.
Tout, jusqu'à leur regard, m'écoute. Je dis comme
Il faut penser, rêver, chercher. Dieu bénit l'homme,
Non pour avoir trouvé, mais pour avoir cherché.
Je dis : « Donnez l'aumône au pauvre humble et penché ;
Recevez doucement la leçon ou le blâme.
Donner et recevoir, c'est faire vivre l'âme ! »
Je leur conte la vie, et que, dans nos douleurs,
Il faut que la bonté soit au fond de nos pleurs,
Et que, dans nos bonheurs, et que, dans nos délires,
Il faut que la bonté soit au fond de nos rires ;
Qu'être bon, c'est bien vivre, et que l'adversité
Peut tout chasser d'une âme, excepté la bonté ;
Et qu'ainsi les méchants, dans leur haine profonde,
Ont tort d'accuser Dieu. Grand Dieu ! nul homme au monde
N'a droit, en choisissant sa route, en y marchant,
De dire que c'est toi qui l'as rendu méchant ;
Car le méchant, Seigneur, ne t'est pas nécessaire !

Je leur raconte aussi l'histoire ; la misère
Du peuple juif, maudit qu'il faut enfin bénir ;
La Grèce, rayonnant jusque dans l'avenir ;
Rome; l'antique Égypte et ses plaines sans ombre,
Et tout ce qu'on y voit de sinistre et de sombre.
Lieux effrayants ! tout meurt ; le bruit humain finit.
Tous ces démons taillés dans des blocs de granit,
Olympe monstrueux des époques obscures,
Les Sphinx, les Anubis, les Ammons, les Mercures,
Sont assis au désert depuis quatre mille ans ;
Autour d'eux le vent souffle, et les sables brûlants
Montent comme une mer d'où sort leur tête énorme ;
La pierre mutilée a gardé quelque forme
De statue ou de spectre, et rappelle d'abord
Les plis que fait un drap sur la face d'un mort ;
On y distingue encor le front, le nez, la bouche,
Les yeux, je ne sais quoi d'horrible et de farouche
Qui regarde et qui vit, masque vague et hideux.
Le voyageur de nuit, qui passe à côté d'eux,
S'épouvante, et croit voir, aux lueurs des étoiles,
Des géants enchaînés et muets sous des voiles.

La Terrasse, août 1840.

Mais c'est vrai, les deux dernières sont plates, faudrait les retoucher ....
Merci pour ton avis, et pour le poeme. C'est sur que victor, lui, il aime la campagne

[Jeantruc]

Un joli tas de m..



Delta 400, Rodinal, 50mm (6x6)

[vdragon76]

L'avantage de la photo, c'est que c'est inodore.
Sauf au labo, mais ça, à chacun sa vie.

V.

[Mael]

Haute Vienne, février 2025

Contax IIa, Tessar 5cm f/3.5 Jena T 1951 FP4 LC29

[HARDIV]

C'est chouette de présenter cette image sur le fil "campagne " et pas sur le fil "porte", car la campagne c'est aussi de bonne granges..

Vincent H

[Fujicator]

Ce jour là les esprits des animaux tués à la chasse avaient décidé de se venger en possédant des bouts de bois... Ils ne firent pas long feu...

Yashica Mat 124 G HP5 ilfotec HC 1+47 en rotatif, scan V700

[silverock]

Sympa cette dernière, la légère brume renforce l'aspect fantastique de ton récit décalé.

[Marc Aurèle B.]

Bravo Fujicator de m'avoir fait découvrir ce joli village de l'Est lors de notre sortie Yashica Mat-124G.
A renouveler à l'ouest cette fois-ci

[Fujicator]

Merci Silverock et Marc c'est quand tu veux pour notre sortie suisse !!!

[Bokey Shutter]

Un petit bled de Haute Loire qui, à priori ne paye pas de mine. Et portant

Montusclat 23 mars 2025 XP2 Jupiter 8 (2) by Jean-Charles Hassen, sur Flickr

Montusclat 23 mars 2025 XP2 Jupiter 8 (1) by Jean-Charles Hassen, sur Flickr

Kiev 4AM
Jupiter 12
XP2 D76