
Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas d’un appareil photo dont je vais vous faire la présentation mais d’une cellule photoélectrique ! Il faut dire que cette cellule est une légende à elle seule et détient sans doute le record de longévité au catalogue d’un fabricant ! En effet « la » Studio comme on aime à dire a fait ses premiers pas en 1957 (plus de 50 ans !) et en est à sa 6ème mouture. Pour l’anecdote, cette cellule produite par Sekonic est un clone d’une cellule américaine née au début des années 40 et initialement fabriquée par Photo Research, firme qui portera le nom de Spectra ultérieurement.
La Studio Deluxe, dont le « petit nom » au catalogue est « L398 M », est une cellule sélénium, donc sans pile. Elle se présente sous la forme d’un galet joliment poli et orné d’un cadran de mesure digne d’une montre chronographe suisse

Premièrement, un globe demi hémisphérique translucide, nommé Lumisphere, qui permet les mesures en lumière incidente. C’est la Voix Royale d’utilisation de cette cellule, celle qui a fait sa réputation auprès de décennies de cinéastes. On mesure donc la lumière reçue par le sujet en dirigeant la cellule vers l’appareil photographique. La sphère englobe toute la luminosité baignant la scène et donne à tout coup une bonne valeur, pour peu qu’on est pris soin le cas échéant de protéger la cellule de la main des sources ponctuelles de lumières pouvant fausser la mesure. En paysage, on pointe la cellule vers l’appareil et légèrement vers le bas pour éviter une influence préjudiciable de la lumière directe du soleil. Une pression sur le bouton centrale de mesure et la mesure est faite. Une fois le bouton relâché, l’aiguille de la cellule se bloque aussitôt à la valeur mesurée et on peut tranquillement reporter les informations sur le cadran et déterminer le couple vitesse/diaphragme correspondant.
La seconde utilisation, c’est le Lumidisc : un disque de mesure plat et translucide. Là, on ne mesure plus une quantité globale de lumière reçue mais la valeur exacte d’une source lumineuse. On place la sonde de mesure tout contre l’objet à photographier, on dirige le Lumidisc vers la source de lumière et on fait la mesure. Cette méthode est la seule qui donne la valeur exacte de la quantité de lumière reçue, exprimée sur le cadran de la Studio en footcandle (mesure anglo-saxonne ! en France on préfère les Lux). Très précieux en studio et en nature morte quand on veut régler très précisément les différentes sources de lumières et calculer le ratio entre elles pour fixer le contraste de la prise de vue.
Dernier usage, et le plus anecdotique de cette cellule, la mesure de la lumière réfléchie. On utilise à cette fin le Lumigrid qui, fixé devant la sonde de mesure, la transforme en cellule à mesure réfléchie. Là, on doit diriger la cellule vers le sujet à photographier et on ne mesure non plus une quantité de lumière dans l’absolu mais celle que le sujet renvoie. A interpréter donc, d’autant que faute de viseur on ignore ce que « cible » exactement la cellule. Il faut donc être assez prés du sujet (30 cm) et rigoureux quand à pointer la cellule sur ce qu’on veut mesurer.
Les cellules sélénium ont un défaut, que Sekonic a contourné sur ce modèle : leur gamme de mesure de lumière est étroite. Pour cela, la Studio dispose d’une fente entre la sonde et l’accessoire de mesure où l’on glisse une « grille » (dénommée : High Slide) qui décale les valeurs mesurées de 5 valeurs. Ainsi, sans le « High Slide », la cellule mesure t’elle les valeurs de IL 4 à IL 12 (pour 100 ISO). La grille mise en place, le champ de mesure bascule de IL 9 à IL 17
