Car, allez aux Etats Unis, là bas, les Miranda se négocient aux prix des Nikon et autres Minolta.
En France, un Miranda Sensorex équipé de sa 50mm, j'en ai un à vendre pour une trentaine d'euros... il intéresse personne !
Le même aux USA, complet sans chocs, c'est plus de 80 dollars.
Pourtant, ces appareils sont loin d'être dénués de qualités. Je vous présente le RE II de 1975.

Tout d'abord, l'appareil conserve le prisme amovible, signe distinctif de la marque Miranda.
Le posemètre se situe dans le boîtier, ce qui permet la mesure avec le viseur de poitrine ou sans viseur, contrairement au Nikon F par exemple.
Il est plus précisément situé sur le miroir, comme les Mamiya, Ricoh TLS 401 et Topcon Super D.
L'intelligence de ce système de mesure est qu'il est indépendant du verre de visée, mais que la plage de mesure se situe dans le bas de l'image.
Les ingénieurs de Miranda avaient compris que la partie haute de l'image était lumineuse (le ciel), et que le mieux, c'est encore d'exposer le sol de manière majoritaire en ne tenant compte du ciel qu'en plus petite mesure... une sorte de mesure matricielle avant l'heure...
Ce type de système permet à l'utilisateur de réussir un contre jour sans aucune manipulation complexe ni correction.
Bien que recommandé pour des piles de 1.35 V au mercure, la mesure de mon REII est absolument parfaite avec une pile Alkaline de 1.5 Volts... Il est donc équipé d'un régulateur de tension !
L'obturateur va de la seconde à 1/1000ème. La synchro Flash est cependant basse : 1/45ème, comme les leica.
On notera l'absence de retardateur, de la présence des deux prises synchro et d'un contact central sur la griffe flash. Le test de PDC est possible, car présent sur les objectifs.
Il utilise la baionette Auto Miranda E, mais les optiques Auto Miranda sont compatibles en mesure à diaphragme fermé.
Nous sommes en 1975... Les Nikkormat possèdent encore un mode de mesure "centrale pondérée", Pentax vient à peine de sortir sa monture baionette, Canon continue avec son boîtier FTB vieillissant, prépare son AE1 automatique (Miranda l'a déjà sorti, le Auto Sensorex) et Minolta perfectionne son SRT 101 en 101b... Miranda a quelques années d'avance sur ses concurrents...
C'est donc là un appareil très valable, construit tout en metal, de bonne finition, solide, au déclenchement feutré et au fonctionnement très simplifié.
Les optiques que j'ai, la 50mm 1,8 et la 135mm 2,8 sont excellentes, de définition et de contraste plus que honorables.
Alors, pourquoi s'en priver ? Un appareil avec sa 50mm se vend moins de 40 euros, j'ai payé celui là 50 avec deux optiques, un doubleur et tous ses documents.
Donc, je terminerai sur le slogan de la marque, présent dans la brochure qui l'accompagnait : Et en plus, il est beau !