[EDIT du 29.01] on going project

[boby]

merci beaucoup chriscard

[chriscard]

merci beaucoup chriscard

edit: suis allé voir ton blog, j'aimerais en voir plus

[boby]

ah bizarre, chez moi le lien fonctionne
http://cedricjalade.canalblog.com/

[chriscard]

edit: up

[boby]

voir plus?

[chriscard]

de tes photos

[boby]

oui c'est vrai qu'il n'y en a pas beaucoup
pour le moment je travaille sur plusieurs séries en même temps alors je ne mets pas grand chose et puis il faudrait que je construise un vrai site
le blog sers juste à référencer les photographes que j'aime

[boby]

bon voilà la 1ère série de 8 images que je proposerai à la Fnac en mars. Je vous mettrai le texte plus tard
si j'ai choisi seulement 8 images c'est que l'espace est bizarrement conçu : 15 présentoirs donnent sur l'intérieur de la salle et 9 donnent sur une partie vitrée mais sont orientés vers l'extérieur, c'est à dire qu'il faut sortir du magasin pour les voir (pas très pratique sachant que la sortie n'est pas très proche)! bon ça plaira, ça ne plaira pas... le truc c'est qu'il faut que je m'arrête sur cette série. Ce sera présenté comme un "on going project"

une 2ème série (non encore achevée) sera composée de 14 images avec également un texte de présentation... ce sera la suite de "chéri..." que j'avais posté ici

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présentation horizontale

[charan]

Ok, mais on peut entrevoir plusieurs type de cohérence, la visuelle en est une importante, je préfère l'émotionnelle.

oui c'est vrai
côté émotionnel, c'est quand même assez froid ce que je fais

tu l'as dit bouffi.
ça fait un bout de temps que j'hésite à réagir à ce que tu postes. Je me lâche un coup pour l'ensemble de ce que j'ai vu depuis quelques mois/semaines :
(attention, brut de décoffrage sans apprêt, tendance Rahan est de retour)

Poétique, a dit quelqu'un... ben je sais pas. Moi la poésie, c'est justement le langage des émotions. Ici, et c'est pas dû aux paysages hivernaux, je suis un peu transi, froid. C'est un peu la poésie d'une analyse factorielle des correspondances, ou d'une démonstration de math: faut être sensibilisé avant, sinon c'est hermétique. J'ai beau me creuser la mémoire émotionnelle, j'en sors pas grand chose. C'est super bien fait, super cohérent, il y a un vrai travail d'édition (cf tu les tournes et les retournes, et les associes et les réassocies cf ce fil et d'autre avec des photos en commun sur H0lg ou ici) mais... ben heu... ben ... il y a un moment où "oui, peut être" et... et puis c'est fini, ça me laisse comme un sapin à l'épiphanie. Sec et sans perspective. Demain j'aurai oublié, et c'est dommage.

ça me fait penser à une pièce de théâtre "d'avant garde" que j'ai vu il y a quelques mois: des gens très doués, une montage de travail, des bonnes idées et... je me suis emmerdé comme jamais, j'ai regardé ma montre dès la 10ème minute du pestacle. Ils avaient oublié que le but du théâtre, c'est de communiquer avec les spectateurs, pas d'avoir des grandes idées sur l'art lors de la préparation de la pièce. C'est utile d'avoir des parti pris et des approches un peu conceptuelles, mais c'est pas la finalité. La finalité, c'est de se comprendre entre humains.

Avec un travail sur les résonances émotionnelles avec tes voyeurs (comme un écrivain avec son lecteur), l'absurde autour duquel tu tourne finirait par porter. Là, c'est un peu mort-né du fait de ton approche clinique et délibérément sèche. De mon point de vue un peu borné, bien sûr.

J'espère que ça te choque pas?
Pour te dire à quel point je partage ce genre de tension: je viens de finir un gros écrit destiné à être publié. ça fait des mois que je travaille pour simplifier/épurer mon style, retirer tout ce qui perturbe la résonance écriveur/lecteur, affirmer mes canons esthétiques vis à vis de l'écriture. Ben ça y est, c'est fait. Résultat: à force d'épurer le style, j'ai fini par rendre difficile l'identification affective, donc la compréhension à long terme de mon truc. Heureusement, j'avais "une histoire" qui sauve mon écrit malgré moi.
Même problème pour tes séries, amha, avec un risque supplémentaire

[boby]

Non non tu ne me choques pas du tout, au contraire et je te dis même merci de prendre le temps de donner ton sentiment. Alors je vais dire des banalités : je conçois que ça ne puisse pas parler à tout le monde et que ça ne puisse pas émouvoir, ça plaît ça plaît pas, ce sont les règles du jeu...
Là, je ne cherche pas à émouvoir, je ne cherche pas à faire des images fortes ou raconter une histoire (quoique) ce sont des images assez banales finalement qui associées créent ou ne créent pas quelque chose pour le lecteur et c'est à chacun de faire sa propre lecture...
Maintenant dire qu'à prendre du rien en photo on fait du rien, je ne partage pas vraiment ce sentiment

tiens d'ailleurs je change l'arbre sur fond vert qui tranche trop

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présentation horizontale

[charan]

tiens d'ailleurs je change l'arbre sur fond vert qui tranche trop

amha, pour rester dans ta logique, c'est les rideaux qu'il eu fallu virer pour avoir
"bouquet de saule sur fond noir" puis
"arbre mort au fil électrique sur fond vert"' puis
"télé"

pour des raisons de cohérence dans l'évolution des compos telle que je la vois.

Alors je vais dire des banalités : je conçois que ça ne puisse pas parler à tout le monde et que ça ne puisse pas émouvoir, ça plaît ça plaît pas, ce sont les règles du jeu...

oui, ça c'est toujours vrai. Même pour le dernier blockbuster.

Maintenant dire qu'à prendre du rien en photo on fait du rien, je ne partage pas vraiment ce sentiment Wink

il y a une énorme différence entre le banal (qui a une épaisseur du (dû au) quotidien) et le rien (qui est une absence de quoi que ce soit, même de banalité, tellement il est plat et inexistant).

Luke, méfie toi du coté obscur de la farce.

[boby]

conclusion : pour toi, ce que je pense être banal dans ces images est du "rien"
soit

[Eusaebius]

Je dois dire que moi non plus je ne ressens pas grand 'chose en regardant tes photos. Je m'ennuie même... Que tu les retournes ou changes l'ordre ne change rien à l'affaire, désolé. Mais je reconnais être un inculte qui ne comprend rien (et n'essaie même pas) à la photo contemporaine. Des fois, rien dans une photo ça peut être beau (pour moi : un arbre dans un champ de neige, tu vois le genre ?), mais là je n'ai qu'une envie, passer à autre chose. Mais je me dis qu'il faut bien que je te le dise (je ne dois pas être le seul).

Ne le prends pas mal, ça me fait le même effet avec beaucoup d'autres formes d'art contemporain. Les "monochromes", les "montages avec boîtes", les étrons géants en bronze, tous ces trucs qu'on voit dans les milieux branchés... Inculte, je vous dis.

Rien de tel qu'un beau portrait en clair-obscur....

[Punkrocker]

Moi, c'est parce que je ne suis pas spécialement cultivé ou amateur d'art contemporain pour apprécier le travail de Boby. Je me carre des étrons en bronze et pourtant là ça m'intéresse

[charan]

conclusion : pour toi, ce que je pense être banal dans ces images est du "rien"
soit

disons que c'est pas loin de ma frontière, et que je ne sais pas toujours de quel coté.

La photo qui m'a le plus touché à la foire Paris Photo, c'est une photo d'un banc avec de la neige dans un square, qui pourrait être n'importe où il y a des bancs en béton dans les squares. Des teintes verdâtres urbain pas beau. Avec un camion poubelle dans le lointain. De la neige gris sale devant.
Sur le dossier du banc, un peu de neige fondante glisse très légèrement. Il rompt le parallélisme des planches du banc. Et ça, c'est du rien de rien banal... mais qui ne laisse pas indifférent.

Donc c'est comme pour luke face à l'empereur et Vador, c'est pas toujours évident de savoir de quel coté on est.

[boby]

pas de problème Eusaebius, au moins ça provoque chez toi quelque chose, de l'ennui certes mais c'est tout de même quelque chose (idem pour charan) je n'attends pas des louanges sur ces photos... moi l'étron géant en bronze ça me parle, maintenant c'est juste une question de perception des choses
Punkrocker : merci pour ton avis

[boby]

Donc c'est comme pour luke face à l'empereur et Vador, c'est pas toujours évident de savoir de quel coté on est.

je suis d'accord

[boby]

le texte qui accompagnera l'expo :

L’art de la photographie pose une question simple : comment saisir l’instant présent, dans un lieu donné, en un temps donné, dans une situation donnée. Photographier le monde revient donc, à arrêter le cours des choses en les immortalisant en images. Qu’est ce qui différencie alors la photographie d’art, du reportage ou du documentaire ?

Peut-être seulement parce que la « photo d’art » ne se veut pas un simple inventaire du monde… Mais qu’au contraire elle vise une autre « vision » de la vie. En effet, même si le réel  « impressionne » l’image de manière « objective », l’art de la photographie cherche plus : une autre entrée en « matière », un autre « angle » d’approche, pour tenter de mieux  « révéler » la vie des choses de ce monde, en proposant de nouvelles « visions inattendues ».

Ainsi au premier coup d’œil, le travail de Cédric Jalade, peut sembler en apparence naïf, tant son approche s’immerge dans un quotidien banal. Mais au deuxième coup d’œil, on s’aperçoit que ses photos s’aventurent au-delà des apparences. Elles guettent, les lignes, les surfaces, les masses, les traces qui se cachent de manière incongrue dans toutes sortes d’objets.

Chaque photo peut alors jouer à « cache-cache » avec sa réalité personnelle facilement reconnaissable. Les angles d’approche sont pourtant souvent simples. Mais à chaque fois, on réalise petit à petit que les prises de vues démultiplient les contextes… Désormais « pris » en photos, les objets deviennent « sujets ».

Dès lors, ils s’expriment « hors cadre » de référence, favorisant sans doute, une tentative d’échapper au simple « réalisme ». En se décalant imperceptiblement de leurs modèles, elles conjuguent ensemble, divers effets d’étrangeté pour tout bonnement, mettre à distance notre approche habituelle du monde. L’ « objet-sujet » peut soudain prétendre à devenir un nouvel imaginaire, et décliner dans sa nouvelle « identité » une autre harmonie des formes et du sens…

Là, réside sans doute la preuve que l’art de la photo repose peut-être sur une représentation décalée, déplacée, dégrossie, d’une « première vue » …En saisissant une parcelle de vie autonome dans la « fixation » du monde, Cédric Jalade arrive peut-être à nous montrer que l’imaginaire peut naitre d’un monde arrêté… car, comme disait Merleau-Ponty :
-« On ne voit que ce que l’on regarde !  »

[Eusaebius]

Dès lors, ils s’expriment « hors cadre » de référence, favorisant sans doute, une tentative d’échapper au simple « réalisme ». En se décalant imperceptiblement de leurs modèles, elles conjuguent ensemble, divers effets d’étrangeté pour tout bonnement, mettre à distance notre approche habituelle du monde. L’ « objet-sujet » peut soudain prétendre à devenir un nouvel imaginaire, et décliner dans sa nouvelle « identité » une autre harmonie des formes et du sens…

Je ne sais pas qui a écrit ça, mais c'est exactement le genre de choses qui me sont impénétrables. Je ne suis pas assez intelligent pour ce genre de textes et de photos.

Mais je ne m'inquiète pas trop pour autant

[boby]