On va ici décortiquer un révélateur classique compensateur comme le Kodak D76.
Un révélateur compensateur est composé de plusieurs composants :
Le Kodak D76 est ainsi composé de :
Sulfite de sodium anhydre : 100g
Hydroquinone : 5g
Génol : 2g
Borax : 2g
Le sulfite de sodium est le préservateur. Nous ne parlerons pas de son "effet".
L'hydroquinone et le génol sont en fait les deux agents développateurs, le Borax est pour sa part un accélérant.
La procédure est la suivante : Un film Fuji Neopan Acros 100, exposé le même jour en mode raffale afin d'avoir les mêmes images !
Temps de développement unique de 8 minutes à 20 degrés (données constructeur)
Point de chimie ou de formules, mais des images qui vont, je l'espère, vous parler.
Le développement normal :

Normalement développé, le film présente des hautes lumières détaillées (ciel) ainsi que des zones d'ombre présentant également beaucoup de détails.
Cette image nous servira de référence.
Développement à l'hydroquinone seule.
Nous modifions la formule et ajoutons 2 grammes d'hydroquinone mais pas de Genol.

L'image est claire, sous développée. L'hydroquinone a pour sa part donné un négatif contrasté, de belles différences entre hautes et basses lumières. L'hydroquinone est donc un révélateur de "contrastes".
Développement au Genol seul
La formule contient ainsi 7g de génol mais pas d'hydroquinone.

Le négatif est plus clair qu'à l'hydroquinone seul. Les détails dans les zones d'ombre sont bien rendus, mais le révélateur peine à faire monter les hautes lumières, des traces entourées en jaune montrent que ce révélateur semble vite épuisé. Le contraste est très faible, l'image est grise mais de nombreux détails apparaissent dans les basses lumières.
On peut en conclure que le Génol est le révélateur des détails.
Développement avec surcharge d'accélérant.
Formule native dans laquelle on triple la quantité de Borax.

Le cliché est sur-développé. Le grain est très visible.
Développement sans accélérant.

Le cliché est faible, le négatif trop clair. Il est impossible d'obtenir une image correctement exposée à partir de ce négatif tant son état est sous développé.
Conclusions :
Le génol possède la plus grande énergie révélatrice, faisant rapidement apparaitre les détails et le modelé de l'image. Cependant, il ne fournit pas un rendu acceptable des hautes lumières ni un contraste normal.
L'hydroquinone agit de concert avec le génol pour donner du contraste à l'image et de la densité aux hautes lumières.
Un révélateur au génol seul pourrait trouver son application dans le développement de films très contrastés comme les Efke 25.
La proportion entre les deux révélateurs influence le contraste final de l'image. Cette base de travail permet ainsi de comprendre l'action de chaque composant.
Prochainement, je ferai une expérience en surchargeant la formule native : Plus d'hydroquinone et plus de Génol.