En 1950, c'est un cas à part, car aucun boitier ne possède ces caractéristiques. Vitesses de 1s à 1/1000s, grand viseur télémètre combiné, correcteur dioptique intégré. Compatible Leica qui plus est.

L'ensemble est ni plus ni moins qu'une copie de Leica IIIC pour le corps d'obturateur et un grand télémètre 100% de conception russe.
L'appareil est élégant, je dirais que c'est même le plus beau de tous les télémétriques soviétiques.
L'appareil est relativement rare, et a la réputation d'avoir un mécanisme des vitesses lentes fragiles.
Je vais relativiser ces propos car en réalité, les russes eurent du mal à allier la précision de fabrication nécessaire pour fabriquer ce clone de Leica IIIC avec leur politique de fabrication de masse.
La plupart du temps ces appareils n'ont jamais été correctement réglés. et les russes enlevèrent certains éléments du mécanisme du Leica IIIC afin de faciliter la fabrication des éléments, mais qui justement avaient été pensés par les ingénieurs allemands pour faciliter les réglages en sortie de chaine, comme par exemple les vis de réglage du 1/500s et du 1/1000s.
Ici la seule possibilité d'obtenir des hautes vitesses correctes, (comme sur les Canon télémétriques d'ailleurs) est la stricte précision d'encollage des rideaux sur leur tambours. Alors que le IIIC Leica peut se permettre une plus grande approximation dans l'encollage des rideaux corrigée par la possibilité d'agir sur les vis de réglages du 1/500s et du 1/1000s, ici on a pas le choix, il faut être très rigoureux. Et ce rigorisme ne put jamais vraiment être mis en place vu la quantité d'appareil qui'il fallait produire.
Pour ce qui est des vitesses lentes, c'est la tension du ressort du rideau N°2 qui commande la minuterie des vitesses lentes qui se trouve au fond de la chambre de prise de vue, au dessus de la semelle. La aussi la cinématique nécessitait des ajustement précis que les russes ne pouvaient pas obtenir. Il résolurent ce problème en concevant le mécanisme plus simple, plus fiable, s'accommodant de plus d'erreurs d'ajustement, des séries Zorki 3M, et 4.
En ce qui concerne mon exemplaire, il a fallu environ 18 heures de travail pour en obtenir un appareil correct.
-Démontage intégral
-Refraisage du corps de fonderie suite à un défaut du moule, à la fois la face avant comme les rails de guidage film et presse film. Beaucoup de temps passé pour obtenir une planéité de film correcte.
-Changement des rideaux
-suppression des sur-épaisseurs de vulcanite autour de la bague porte objectif empêchant tout réglage correct du registre optique.
-Réglage intégral de toute la cinématique de vitesse, ce fut le plus long, avoir à la fois les vitesses lentes et les vitesses rapides correctes, 1/1000s mesuré à 1/880s et 1s à 1.0s.
Mais ça valait le coup, il est beau, il me plait bien !
