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Pour situer mon blabla, j'ai eu un premier contact avec le nu dans des cours de croquis. Des modèles féminins et masculins, d'âge et de corpulence très variées. Une expérience formidable, qui m'a permis de "révéler" un trait assez nerveux et expressif que je ne me connaissais pas. Faut dire que le prof était formidable. Dans ce cas précis, je préféré les corps secs car c'est tout simplement ceux qui s'adaptaient le mieux à mon trait, homme ou femme. Finalement, le modèle n'était qu'un prétexte à développer son art. Il n'y a jamais eu de finalité faute de persévérance de ma part.
Quand j'ai eu mon appareil photo, j'ai commencé à photographier maladroitement ma femme. Puis avec de plus en plus de conscience de ce que je voulais obtenir. Je suis passé par l'auto-portrait nu, sorte d'exercice doublé d'une démarche vaguement symbolique. On a fait également des autoportraits en couple et là l'aspect érotique était constant et assumé (ça doit rester très privé).
Tout ça pour dire que le corps humain est esthétique. Un corps jeune peut-être plus qu'un autre, mais pas seulement. On peut s'extasier devant des mains ridées d'une octogénaire, devant un pied de bébé, devant un sein laiteux, un torse musclé, etc. Le nu révèle la fantastique complexité du corps humain, et la fantastique attirance qu'on peut en avoir, qui que soit le modèle, quel que soit son âge. Nous naissons nu nous mourrons nus (souvent d'une façon symbolique).
On va avoir le même ravissement pour des plantes et des animaux mais pas le même degré de sympathie, d'interrogation, et renvoi à soi et aux autres.
D'où, selon moi, la présence permanence du corps humain dans l'art.
Prenez Walker Evans, il photographie la femme comme il photographie les agaves ou les veilles souches. Sauf que le modèle nous renvoie à notre propre image, avec des questionnements esthétiques qui ne ne font pas avec les objets. La photo est un miroir où l'on peut se chercher soi-même.
D'autres photographes vont placer cet éléments esthétique dans un décor où il va révéler son décalage, ou son humanité si particulière, où il va sublimer sa complexité ou son esthétique si singulière. Je pense aux nus de Wynn Bullock dans des décors boisés très denses. Aucun érotisme et des modèles très variés) mais une révélation de l'humain dans son milieu naturel. Il y a un dimension symbolique forcément présente dans ce genre du nu implanté dans un décor choisi. Ca renvoi à l'idée de l'humain/animal, de la naissance, etc.
D'autres vont jouer sur le symbolisme à 100% et jouer du nu quasiment uniquement au titre de symbole. L'esthétisme n'existera que s'il sert le symbole voulant être révélé.
Et on va avoir la dimension érotique bien compréhensible. Comment renier l'érotisme qui est dans notre regard ? Il faut l'assumer quand même un peu, non ?
(un peu décousu car il est trop tôt pour moi, désolé)
La culture Chinoise, et asiatique plus généralement, proscrit le nu.
Dans certaines peuplades Amazoniennes, c'est au contraire la situation habituelle, et l'habit est regardé curieusement.
Il y a toujours beaucoup d'emprise culturelle dans les représentations artistiques.
Je lis ce fil avec attention, j'apprends des choses.
Ce qui me fait m'interroger sur ma séance d'hier, J'ai bien-sûr fait les photos qu'attendait la jeune fille, mais d'autres aussi,, puisqu'elle le voulait bien.
J'espère qu'elle m'autorisera à les diffuser, pour que l'on puisse en parler!