Je suis le seul à trouver cette phrase débile?db8x11 a écrit :Moi, je préfèrais la philosophie de Chenz : "la technique ça sert à savoir exactement pourquoi vous venez de rater lamentablement la photo de votre vie. Mais ça ne sert pas à la faire.".
Le pifomètre, vous dis-je.
.db.
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technique photographique et pifomètre: le débat
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technique photographique et pifomètre: le débat
A quoi sert la technique?.....
- db8x11
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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
Quand tu auras atteint le niveau technique de Chenz, tu pourras le qualifier de débile. Mais je crois que ce n'est pas pour demain.
Il voulait simplement dire par là que la technique, on l'apprend d'abord, et on l'utilise après. Mais au moment de prendre la photo, il n'est plus l'heure de penser technique, faut avoir l'instinct. Dans une scène de rue, ou d'enfants, ou d'animaux, si tu commences à réfléchir à ta focale ou au couple vitesse/diaphragme, le spectacle sera passé quand tu seras décidé.
C'est pour cela qu'on a inventé les auto-focus, les cellules TTL avec compensation, les anti-bougés, et tous ces machins automatiques qui permettent même aux mauvais de réussir une image lisible. Il n'y a plus beaucoup de photographes qui tournent machinalement la bague des diaphs quand ils passent dans une rue plus sombre, et qui ont en permanence un doigt sur la bague des distances et l'autre sur le déclencheur.
La technique faut l'avoir avant, et savoir interpréter après en se critiquant ses propres résultats. Mais pendant, faut appuyer rapidement. Bientôt on inventera des robots capables de réussir des photos tout seuls même s'il n'y a pas de photographe derrière le machin. Alors on aura des appareils réellement automatiques. Mais je ne crois pas que j'apprécierai.
Et toute la technique que vous pourrez imaginer ne vous permettra pas non plus de faire des photos géniales, ne vous donnera jamais l'inspiration quand vous en manquez. Toutes les règles d'or du cadrage ne serviront pas au moment de shooter, pour remplacer l'art qui fait la différence. Et pour analyser un résultat il faut aussi énormément de technique, tant optique et chimique que artistique. Mais ça c'est après.
Au moment d'appuyer, faut être imprégné de technique, mais ne pas y penser. Ca se passe au pif.
.db.
Il voulait simplement dire par là que la technique, on l'apprend d'abord, et on l'utilise après. Mais au moment de prendre la photo, il n'est plus l'heure de penser technique, faut avoir l'instinct. Dans une scène de rue, ou d'enfants, ou d'animaux, si tu commences à réfléchir à ta focale ou au couple vitesse/diaphragme, le spectacle sera passé quand tu seras décidé.
C'est pour cela qu'on a inventé les auto-focus, les cellules TTL avec compensation, les anti-bougés, et tous ces machins automatiques qui permettent même aux mauvais de réussir une image lisible. Il n'y a plus beaucoup de photographes qui tournent machinalement la bague des diaphs quand ils passent dans une rue plus sombre, et qui ont en permanence un doigt sur la bague des distances et l'autre sur le déclencheur.
La technique faut l'avoir avant, et savoir interpréter après en se critiquant ses propres résultats. Mais pendant, faut appuyer rapidement. Bientôt on inventera des robots capables de réussir des photos tout seuls même s'il n'y a pas de photographe derrière le machin. Alors on aura des appareils réellement automatiques. Mais je ne crois pas que j'apprécierai.
Et toute la technique que vous pourrez imaginer ne vous permettra pas non plus de faire des photos géniales, ne vous donnera jamais l'inspiration quand vous en manquez. Toutes les règles d'or du cadrage ne serviront pas au moment de shooter, pour remplacer l'art qui fait la différence. Et pour analyser un résultat il faut aussi énormément de technique, tant optique et chimique que artistique. Mais ça c'est après.
Au moment d'appuyer, faut être imprégné de technique, mais ne pas y penser. Ca se passe au pif.
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- ET46
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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
Je ne l'ai pas qualifié de débile, ma sa phrase l'est. Relis ce que j'ai écrit.db8x11 a écrit :Quand tu auras atteint le niveau technique de Chenz, tu pourras le qualifier de débile. Mais je crois que ce n'est pas pour demain.
Comme tous les arts, la photographie nécessite une certaine maîtrise technique.
Après, on peut shooter 250 fois en espérant que par hasard une photo soit bonne. Y'en a qui ont de l'espoir dans la vie...
Ceux qui shootent avec tout un barda d'automatismes sont en quelque sorte des robots.db8x11 a écrit : Il voulait simplement dire par là que la technique, on l'apprend d'abord, et on l'utilise après. Mais au moment de prendre la photo, il n'est plus l'heure de penser technique, faut avoir l'instinct. Dans une scène de rue, ou d'enfants, ou d'animaux, si tu commences à réfléchir à ta focale ou au couple vitesse/diaphragme, le spectacle sera passé quand tu seras décidé.
C'est pour cela qu'on a inventé les auto-focus, les cellules TTL avec compensation, les anti-bougés, et tous ces machins automatiques qui permettent même aux mauvais de réussir une image lisible. Il n'y a plus beaucoup de photographes qui tournent machinalement la bague des diaphs quand ils passent dans une rue plus sombre, et qui ont en permanence un doigt sur la bague des distances et l'autre sur le déclencheur.
La technique faut l'avoir avant, et savoir interpréter après en se critiquant ses propres résultats. Mais pendant, faut appuyer rapidement. Bientôt on inventera des robots capables de réussir des photos tout seuls même s'il n'y a pas de photographe derrière le machin. Alors on aura des appareils réellement automatiques. Mais je ne crois pas que j'apprécierai.
S'ils les comprennent et les maitrisent, ça ne me gène aucunement.
Par contre s'ils n'y comprennent rien, ils ne font que reproduire les choix qui ont été réalisés par les concepteurs des automatismes. On ne peut donc pas parler de personnalité, de maitrise de son art.
Comme à l'époque des Bontempi où il suffisait de plaquer un accord de sa main gauche pour que le synthé joue tout un accompagnement piano+basse+batterie.
A l'oreille c'était écoutable, comme de la musique d'ascenseur. Mais pouvait on parler d'art?
Les meilleurs ce sont ceux qui maitrisent tellement la technique qu'ils peuvent se permettre de l'oublier quand il le faut.db8x11 a écrit : Et toute la technique que vous pourrez imaginer ne vous permettra pas non plus de faire des photos géniales, ne vous donnera jamais l'inspiration quand vous en manquez. Toutes les règles d'or du cadrage ne serviront pas au moment de shooter, pour remplacer l'art qui fait la différence. Et pour analyser un résultat il faut aussi énormément de technique, tant optique et chimique que artistique. Mais ça c'est après.
Au moment d'appuyer, faut être imprégné de technique, mais ne pas y penser. Ca se passe au pif.
.db.
Mon avatar, John Coltrane, était un bourreau de travail et possédait une aisance technique extraordinaire. Je n'ose même pas imaginer ce que seraient ses albums s'il n'avait pas eu cette maîtrise technique.
A mon avis, seuls les moyens pensent qu'on peut se passer de technique... (qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit: je me considère moi même comme un nul en photo)
- db8x11
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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
Le pire, c'est qu'on est bien d'accord. Mais on regarde la chose autrement.
La photo automatique, la musique électronique, techniquement c'est parfait, mais...
Le photographe que tu cites, demandes-lui combien il a bousillé de bobines pour faire ses albums. Bourreau de travail, que tu dis toi-même.
Regardes les résultats primés du "world press". Tu crois qu'ils ont eu le temps de poser, de fignoler ?
Et chez les "grands" qu'on voit habituellement, les photos de rue sont toutes prises à la volée, sans longue préparation. Et combien de ratées ?
Reprends donc une de tes propres bobines, au hasard. Toutes les vues sont bonnes ? M'étonnerait. Celle-ci est trop... et celle-là pas assez ...
Pourtant tu le savais. La technique, tu la connaissais.
Alors, la diff, c'est quoi ?
Moi, j'appelle ça le pifomètre. Mais tu peux aussi l'appeler l'instinct, ou l'habitude, ou le reflex, ou l'inspiration, ou que sais-je encore. T'as jamais vu un gamin te montrer ses photos réussies ? Ecoeurant non ?
En studio, c'est plus facile, on a le temps. Mais sur le vif, le fait de savoir, d'avoir bien appris ses leçons, n'est pas suffisant. La technique, la photométrie ou le reste, te permettent d'expliquer ce qui ne va pas dans telle ou telle vue. Mais sur le terrain, elle ne t'a pas empêché de te rater. Même tes tirages en labo, au calme, vont bien trop souvent à la poubelle, enfin, c'est le cas des miens. Pourtant je le sais, je le savais. Il m'est même arriver de rater des développements. Et ça a fait une bobine entière pour la poubelle. Pourtant je l'avais déjà fait, mais je me suis raté quand même. Relis les rubrique "ô_rage" ou "cirage de pompes" du forum. Pourtant, ils le savaient.
Tout ça pour dire qu'il ne suffit pas d'apprendre la technique par coeur. C'est ce qu'il faut raconter aux débutants : faut pratiquer beaucoup. Car sur le terrain il en manquera trop souvent. Savoir n'est pas suffisant. Et si l'événement est essentiellement fugitif, si tu n'as droit qu'à un seul essais, toute ta technique n'y sera pas. En voyant ton négatif, tu comprendras pourquoi c'est raté, mais il sera trop tard : tu auras bel et bien manqué l'occasion.
Et ta technique te servira à comprendre pourquoi tu viens de rater la photo de ta vie, mais elle ne t'aura pas servi à la faire. Il manquait autre chose. Mais quoi ?
Et ne me dis pas que ça ne t'est jamais arrivé !
.db.
La photo automatique, la musique électronique, techniquement c'est parfait, mais...
Le photographe que tu cites, demandes-lui combien il a bousillé de bobines pour faire ses albums. Bourreau de travail, que tu dis toi-même.
Regardes les résultats primés du "world press". Tu crois qu'ils ont eu le temps de poser, de fignoler ?
Et chez les "grands" qu'on voit habituellement, les photos de rue sont toutes prises à la volée, sans longue préparation. Et combien de ratées ?
Reprends donc une de tes propres bobines, au hasard. Toutes les vues sont bonnes ? M'étonnerait. Celle-ci est trop... et celle-là pas assez ...
Pourtant tu le savais. La technique, tu la connaissais.
Alors, la diff, c'est quoi ?
Moi, j'appelle ça le pifomètre. Mais tu peux aussi l'appeler l'instinct, ou l'habitude, ou le reflex, ou l'inspiration, ou que sais-je encore. T'as jamais vu un gamin te montrer ses photos réussies ? Ecoeurant non ?
En studio, c'est plus facile, on a le temps. Mais sur le vif, le fait de savoir, d'avoir bien appris ses leçons, n'est pas suffisant. La technique, la photométrie ou le reste, te permettent d'expliquer ce qui ne va pas dans telle ou telle vue. Mais sur le terrain, elle ne t'a pas empêché de te rater. Même tes tirages en labo, au calme, vont bien trop souvent à la poubelle, enfin, c'est le cas des miens. Pourtant je le sais, je le savais. Il m'est même arriver de rater des développements. Et ça a fait une bobine entière pour la poubelle. Pourtant je l'avais déjà fait, mais je me suis raté quand même. Relis les rubrique "ô_rage" ou "cirage de pompes" du forum. Pourtant, ils le savaient.
Tout ça pour dire qu'il ne suffit pas d'apprendre la technique par coeur. C'est ce qu'il faut raconter aux débutants : faut pratiquer beaucoup. Car sur le terrain il en manquera trop souvent. Savoir n'est pas suffisant. Et si l'événement est essentiellement fugitif, si tu n'as droit qu'à un seul essais, toute ta technique n'y sera pas. En voyant ton négatif, tu comprendras pourquoi c'est raté, mais il sera trop tard : tu auras bel et bien manqué l'occasion.
Et ta technique te servira à comprendre pourquoi tu viens de rater la photo de ta vie, mais elle ne t'aura pas servi à la faire. Il manquait autre chose. Mais quoi ?
Et ne me dis pas que ça ne t'est jamais arrivé !
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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
Je crois que ça nous arrive à tousEt ne me dis pas que ça ne t'est jamais arrivé !

Par contre je suis sûr que Coltrane était un bourreau de travail en musique. Peut-être moins en photographie (je ne connais pas cet aspect de sa vie

Bref, tout le monde est d'accord sur le fait que la technique, il faut la maîtriser pour l'oublier. Ou plutôt l'intégrer, l'assimiler et ne plus y penser. Reste la pratique et le retour sur ce que l'on a fait.
- ET46
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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
définir la technique...
Bonjour
Reprenons du début, c'est-à-dire de la définition :
http://fr.wiktionary.org/wiki/technique
« Ensemble des procédés qu’on doit méthodiquement employer pour un art, pour une recherche, dans un métier. »
Je ne pense pas me tromper en disant que la photographie est un art qui nécessite la mise en œuvre d’un ensemble de procédés pour l’obtention de l’image finale.
Parmi ces procédés, citons (liste non exhaustive):
- La mesure de la lumière
- La mise en œuvre du matériau sensible (sa fabrication)
- L’exposition de ce matériau
- Son développement
- Etc
Il me semble important de noter que chaque procédé mis en œuvre possède une influence sur le résultat final. C’est là le cœur de notre problème.
Pour mettre en œuvre ces procédés, il existe plusieurs solutions :
- soit exécuter chacune de ces tâche soi même
- soit les faire faire à des personnes plus compétentes ou bien à un ou plusieurs automatismes (ce qui au final revient au même, les paramètres de l’automatisme, ses actions, étant pré-programmés par quelqu’un d’autre que soi).
Imaginons alors deux situations que je qualifierais d’ « extrêmes »
1- Le béotien
Lui ne connait aucun des procédés qui sont enclenchés en arrière plan quand il prend sa photo. Typiquement il appuie sur le bouton, le matériau sensible est déjà chargé dans l’appareil (le film ou le capteur numérique), l’appareil mesure la lumière, choisit la méthode d’exposition, réalise l’exposition. L’image est enregistrée, soit latente soit dans un fichier numérique.
Puis quand il amène son support sensible pour faire un tirage, l’opérateur choisit les paramètres du tirage (type de papier par exemple), la machine d’impression ajuste la colorimétrie, le choix des encres, etc.
Au final notre béotien se retrouve avec une image dont il n’a maitrisé aucun des paramètres, et c’est par hasard s’il obtient une bonne photographie.
2- Le perfectionniste
Lui maitrise les procédés sur le bout des doigts.
Déjà il fabrique son matériau sensible (par exemple le collodion humide, ou bien carrément son émulsion), qu’il prépare comme il souhaite que soit rendue l’image finale. Il charge son appareil, compose son image. Il effectue la mesure de la lumière, soit par expérience, soit par l’intermédiaire d’un automatisme (une cellule).
De la mesure il déduit son couple diaph/vitesse. Il choisit son diaph pour la profondeur de champ par exemple. Il expose, puis il développe son négatif exactement comme il le veut pour obtenir un maximum de détails dans les zones de l’image qu’il souhaite détaillées.
Une fois le négatif sec, il le place dans son agrandisseur, réalise son tirage, effectue ses masquages pour mettre en valeur les zones de l’image qu’il juge importantes ou bien l’inverse.
Au final, notre perfectionniste se retrouve avec une image dont il a maitrisé le maximum de paramètres qu’il était possible de maitriser, et s’il obtient une bonne photographie, ce n’est certainement pas par hasard.
Des deux, lequel fait de l’art ?
Bien entendu, dans la réalité les positions de chacun sont intermédiaires entre ces cas extrêmes, suivant les contraintes auxquelles nous sommes soumis (notamment les conditions de la prise de vue, les caractéristiques des matériaux sensibles, etc.)
On n’oublie pas que les caractéristiques des émulsions sont définies par le fabricant et que donc nous en sommes tributaires. De même que la méthode de mesure de la lumière par la cellule (qui connait ici le coefficient K de sa cellule ?)
Henri Gaud milite pour la trichromie car il dit que c’est la seule façon de maitriser entièrement la colorimétrie de son image. Je le rejoins sur ce point.
Nous sommes esclaves de la technique, disons que nous ne pouvons pas nous en passer pour obtenir l’image finale. Même avec les procédés anciens.
Cependant, il y a une issue à cela, c’est mettre la main dessus la technique. La maitriser pour pouvoir piloter les procédés mis en œuvre.
Ainsi je n’ai rien contre les automatismes car cela revient à déléguer la réalisation d’un procédé. Mais encore faut il savoir ce qui se cache derrière l’automatisme. Si on ne le sait pas, alors nous sommes dépendants, non libres, c’est un frein à la pratique artistique.
Après il n’y a pas de mal à ne pas connaitre la technique sur le bout des doigts. Il n’y pas de honte à ne pas savoir.
Par contre je suis opposé à ceux qui se vantent de ne rien savoir sur les procédés. Voire qui le mettent en avant. C’est comme ceux qui se gaussent de leur inculture. Ca m’insupporte.
Concernant la problématique que tu pointes lors de la prise de vue en instantané, n’oublie pas qu’il ne s’agit que d’un pan de la photographie, et certainement pas de la totalité du champ couvert par cette pratique artistique. C’est dans ce cas qu’il faut savoir déléguer les procédés aux automatismes. Ca n’empêche pas qu’il est profitable de savoir ce qui se cache derrière.
En paysage ou en studio, il n’y a pas ces contraintes.
Cordialement,
ET46
Bonjour
Reprenons du début, c'est-à-dire de la définition :
http://fr.wiktionary.org/wiki/technique
« Ensemble des procédés qu’on doit méthodiquement employer pour un art, pour une recherche, dans un métier. »
Je ne pense pas me tromper en disant que la photographie est un art qui nécessite la mise en œuvre d’un ensemble de procédés pour l’obtention de l’image finale.
Parmi ces procédés, citons (liste non exhaustive):
- La mesure de la lumière
- La mise en œuvre du matériau sensible (sa fabrication)
- L’exposition de ce matériau
- Son développement
- Etc
Il me semble important de noter que chaque procédé mis en œuvre possède une influence sur le résultat final. C’est là le cœur de notre problème.
Pour mettre en œuvre ces procédés, il existe plusieurs solutions :
- soit exécuter chacune de ces tâche soi même
- soit les faire faire à des personnes plus compétentes ou bien à un ou plusieurs automatismes (ce qui au final revient au même, les paramètres de l’automatisme, ses actions, étant pré-programmés par quelqu’un d’autre que soi).
Imaginons alors deux situations que je qualifierais d’ « extrêmes »
1- Le béotien
Lui ne connait aucun des procédés qui sont enclenchés en arrière plan quand il prend sa photo. Typiquement il appuie sur le bouton, le matériau sensible est déjà chargé dans l’appareil (le film ou le capteur numérique), l’appareil mesure la lumière, choisit la méthode d’exposition, réalise l’exposition. L’image est enregistrée, soit latente soit dans un fichier numérique.
Puis quand il amène son support sensible pour faire un tirage, l’opérateur choisit les paramètres du tirage (type de papier par exemple), la machine d’impression ajuste la colorimétrie, le choix des encres, etc.
Au final notre béotien se retrouve avec une image dont il n’a maitrisé aucun des paramètres, et c’est par hasard s’il obtient une bonne photographie.
2- Le perfectionniste
Lui maitrise les procédés sur le bout des doigts.
Déjà il fabrique son matériau sensible (par exemple le collodion humide, ou bien carrément son émulsion), qu’il prépare comme il souhaite que soit rendue l’image finale. Il charge son appareil, compose son image. Il effectue la mesure de la lumière, soit par expérience, soit par l’intermédiaire d’un automatisme (une cellule).
De la mesure il déduit son couple diaph/vitesse. Il choisit son diaph pour la profondeur de champ par exemple. Il expose, puis il développe son négatif exactement comme il le veut pour obtenir un maximum de détails dans les zones de l’image qu’il souhaite détaillées.
Une fois le négatif sec, il le place dans son agrandisseur, réalise son tirage, effectue ses masquages pour mettre en valeur les zones de l’image qu’il juge importantes ou bien l’inverse.
Au final, notre perfectionniste se retrouve avec une image dont il a maitrisé le maximum de paramètres qu’il était possible de maitriser, et s’il obtient une bonne photographie, ce n’est certainement pas par hasard.
Des deux, lequel fait de l’art ?
Bien entendu, dans la réalité les positions de chacun sont intermédiaires entre ces cas extrêmes, suivant les contraintes auxquelles nous sommes soumis (notamment les conditions de la prise de vue, les caractéristiques des matériaux sensibles, etc.)
On n’oublie pas que les caractéristiques des émulsions sont définies par le fabricant et que donc nous en sommes tributaires. De même que la méthode de mesure de la lumière par la cellule (qui connait ici le coefficient K de sa cellule ?)
Henri Gaud milite pour la trichromie car il dit que c’est la seule façon de maitriser entièrement la colorimétrie de son image. Je le rejoins sur ce point.
Nous sommes esclaves de la technique, disons que nous ne pouvons pas nous en passer pour obtenir l’image finale. Même avec les procédés anciens.
Cependant, il y a une issue à cela, c’est mettre la main dessus la technique. La maitriser pour pouvoir piloter les procédés mis en œuvre.
Ainsi je n’ai rien contre les automatismes car cela revient à déléguer la réalisation d’un procédé. Mais encore faut il savoir ce qui se cache derrière l’automatisme. Si on ne le sait pas, alors nous sommes dépendants, non libres, c’est un frein à la pratique artistique.
Après il n’y a pas de mal à ne pas connaitre la technique sur le bout des doigts. Il n’y pas de honte à ne pas savoir.
Par contre je suis opposé à ceux qui se vantent de ne rien savoir sur les procédés. Voire qui le mettent en avant. C’est comme ceux qui se gaussent de leur inculture. Ca m’insupporte.
Concernant la problématique que tu pointes lors de la prise de vue en instantané, n’oublie pas qu’il ne s’agit que d’un pan de la photographie, et certainement pas de la totalité du champ couvert par cette pratique artistique. C’est dans ce cas qu’il faut savoir déléguer les procédés aux automatismes. Ca n’empêche pas qu’il est profitable de savoir ce qui se cache derrière.
En paysage ou en studio, il n’y a pas ces contraintes.
Cordialement,
ET46
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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
pfiouuuuuu j'ai enfin tout lu! votre débat est très interéssant; je pense comme beaucoup d'autres personnes que la technique photographique soit essentielle. bien évidemment, il faut beaucoup pratiquer par la suite
je prends mon cas: cela fait plus de 12 ans que je fais de la photo mais je me décris comme amateur car il me manque ce petit quelque chose (l'oeil, la rigueure, la volonté...) pour etre meilleur
du coup, je vais continuer à pratiquer pour peut etre un jour, devenir potable

je prends mon cas: cela fait plus de 12 ans que je fais de la photo mais je me décris comme amateur car il me manque ce petit quelque chose (l'oeil, la rigueure, la volonté...) pour etre meilleur

du coup, je vais continuer à pratiquer pour peut etre un jour, devenir potable

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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
Oui, un beau débat...
Quelqu'un pour préciser à ET46 qu'il n'y a pas qu'Ansel Adams qui possède la vérité photographique et que depuis le collodion humide et le zone system, la technique photo a un poil évolué ?
Non, personne ?
bon, continuer le débat alors...
Quelqu'un pour préciser à ET46 qu'il n'y a pas qu'Ansel Adams qui possède la vérité photographique et que depuis le collodion humide et le zone system, la technique photo a un poil évolué ?
Non, personne ?
bon, continuer le débat alors...
- db8x11
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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
- Studio et collodion
- Ou bien béotien tout automatique
Et je suis un "qui se vantent de ne rien savoir sur les procédés"
Au début c'était "cette phrase est débile"
J'y renonce
Bonsoir.
.db.
- Ou bien béotien tout automatique
Et je suis un "qui se vantent de ne rien savoir sur les procédés"
Au début c'était "cette phrase est débile"
J'y renonce
Bonsoir.
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- ET46
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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
Tu n'as pas lu mon message, c'est pas possible autrement.db8x11 a écrit :- Studio et collodion
- Ou bien béotien tout automatique
Et je suis un "qui se vantent de ne rien savoir sur les procédés"
Au début c'était "cette phrase est débile"
J'y renonce
Bonsoir.
.db.
C'était bien la peine que je m'escrime à expliciter mon point de vue...



- Blanche
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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
On m'a parlé d'un débat, et comme j'adore les débats, j'suis venue voir ce qui se tramait...
Faisant exactement partie des gens qui ne maîtrisent pas grand chose dans le procédé très complexe de la photographie (les béotiens comme tu dis), je tiens à quand même à préciser deux-trois choses :
Déjà, pourquoi vouloir absolument enlever à l'art sa dimension aléatoire? La technique est importante, mais elle ne fait pas tout. Je connais des gens qui savent (et savent faire) un nombre de choses impressionnant en photographie. Et pourtant ils sont incapables d'exprimer le moindre sentiment un fois l'appareil entre les mains. Pour moi, l'art est d'abord de l'expression, et une photo "parfaite" (si ça existe) techniquement ne vaut pas grand chose si elle n'a rien à dire. A l'opposé, il y a (exemple entre autres) ces photo-reporters qui ont fait des photos incroyables sans avoir le temps de penser à leur cadrage, à leur netteté, à tous les détails apparemment importants qui font une bonne photographie : ils l'ont juste prise dans l'urgence, sur le moment, et le résultat devient quasiment un mythe.
En plus, si on ne sait rien et qu'on a entre les mains un appareil qui fait tous les réglages lui-même (oui, je fais parfois de la photo numérique en mode automatique) ; ça n'empêche pas d'avoir l'oeil du photographe, l'art du cadrage, la rapidité de réaction, l'improvisation. Alors que tant de disciplines artistiques sont faites sur un long travail aux nombreuses étapes (peinture, sculpture), la photographie est l'art de l'instant. A quoi bon en faire si c'est pour prôner simplement le travail acharné ? Certaines personnes sont meilleures que d'autres à saisir l'instant, aucun savoir technique ne peut changer ça.
Essaie donc de "maîtriser la technique", tu seras toujours en train de lui courir après !
Pour conclure, je partage la phrase que je retiens du site cité dans le premier message (repérée avant d'avoir vu le débat qui suit
) :
“Arrêtez de parler de théorie lorsque vous avez un appareil photo entre les mains et ne réfléchissez pas trop à votre image. Abandonnez votre égo et laissez la photographie vous trouver. Observez “la vie” se déplacer comme rivière et réalisez que vos images font partie de l’histoire collective de l’époque dans laquelle vous vivez.” Eli Reed.
En voilà une vision moderne ! Déjà, quelqu'un qui commence sa démonstration par un lien wikipédia ne m'est en rien sympathique et a peu de chances de me convaincre. Pire encore, le discours du genre "nous sommes esclaves de la technique" me fait carrément rire! Oui, la technique est partout, on ne peut pas l'éviter, il va falloir s'y faire; on vit au XXIème siècle. Cette tendance à trouver que c'était mieux avant m'exaspère. Il y a tellement d'hypocrisie là-dedans, et de refus d'admettre qu'on n'est pas capable d'évoluer avec son temps...ET46 a écrit :Bonjour
Reprenons du début, c'est-à-dire de la définition :
http://fr.wiktionary.org/wiki/technique
« Ensemble des procédés qu’on doit méthodiquement employer pour un art, pour une recherche, dans un métier. »
Je ne pense pas me tromper en disant que la photographie est un art qui nécessite la mise en œuvre d’un ensemble de procédés pour l’obtention de l’image finale.
Parmi ces procédés, citons (liste non exhaustive):
- La mesure de la lumière
- La mise en œuvre du matériau sensible (sa fabrication)
- L’exposition de ce matériau
- Son développement
- Etc
Il me semble important de noter que chaque procédé mis en œuvre possède une influence sur le résultat final. C’est là le cœur de notre problème.
Pour mettre en œuvre ces procédés, il existe plusieurs solutions :
- soit exécuter chacune de ces tâche soi même
- soit les faire faire à des personnes plus compétentes ou bien à un ou plusieurs automatismes (ce qui au final revient au même, les paramètres de l’automatisme, ses actions, étant pré-programmés par quelqu’un d’autre que soi).
Imaginons alors deux situations que je qualifierais d’ « extrêmes »
1- Le béotien
Lui ne connait aucun des procédés qui sont enclenchés en arrière plan quand il prend sa photo. Typiquement il appuie sur le bouton, le matériau sensible est déjà chargé dans l’appareil (le film ou le capteur numérique), l’appareil mesure la lumière, choisit la méthode d’exposition, réalise l’exposition. L’image est enregistrée, soit latente soit dans un fichier numérique.
Puis quand il amène son support sensible pour faire un tirage, l’opérateur choisit les paramètres du tirage (type de papier par exemple), la machine d’impression ajuste la colorimétrie, le choix des encres, etc.
Au final notre béotien se retrouve avec une image dont il n’a maitrisé aucun des paramètres, et c’est par hasard s’il obtient une bonne photographie.
2- Le perfectionniste
Lui maitrise les procédés sur le bout des doigts.
Déjà il fabrique son matériau sensible (par exemple le collodion humide, ou bien carrément son émulsion), qu’il prépare comme il souhaite que soit rendue l’image finale. Il charge son appareil, compose son image. Il effectue la mesure de la lumière, soit par expérience, soit par l’intermédiaire d’un automatisme (une cellule).
De la mesure il déduit son couple diaph/vitesse. Il choisit son diaph pour la profondeur de champ par exemple. Il expose, puis il développe son négatif exactement comme il le veut pour obtenir un maximum de détails dans les zones de l’image qu’il souhaite détaillées.
Une fois le négatif sec, il le place dans son agrandisseur, réalise son tirage, effectue ses masquages pour mettre en valeur les zones de l’image qu’il juge importantes ou bien l’inverse.
Au final, notre perfectionniste se retrouve avec une image dont il a maitrisé le maximum de paramètres qu’il était possible de maitriser, et s’il obtient une bonne photographie, ce n’est certainement pas par hasard.
Des deux, lequel fait de l’art ?
Bien entendu, dans la réalité les positions de chacun sont intermédiaires entre ces cas extrêmes, suivant les contraintes auxquelles nous sommes soumis (notamment les conditions de la prise de vue, les caractéristiques des matériaux sensibles, etc.)
On n’oublie pas que les caractéristiques des émulsions sont définies par le fabricant et que donc nous en sommes tributaires. De même que la méthode de mesure de la lumière par la cellule (qui connait ici le coefficient K de sa cellule ?)
Henri Gaud milite pour la trichromie car il dit que c’est la seule façon de maitriser entièrement la colorimétrie de son image. Je le rejoins sur ce point.
Nous sommes esclaves de la technique, disons que nous ne pouvons pas nous en passer pour obtenir l’image finale. Même avec les procédés anciens.
Cependant, il y a une issue à cela, c’est mettre la main dessus la technique. La maitriser pour pouvoir piloter les procédés mis en œuvre.
Ainsi je n’ai rien contre les automatismes car cela revient à déléguer la réalisation d’un procédé. Mais encore faut il savoir ce qui se cache derrière l’automatisme. Si on ne le sait pas, alors nous sommes dépendants, non libres, c’est un frein à la pratique artistique.
Après il n’y a pas de mal à ne pas connaitre la technique sur le bout des doigts. Il n’y pas de honte à ne pas savoir.
Par contre je suis opposé à ceux qui se vantent de ne rien savoir sur les procédés. Voire qui le mettent en avant. C’est comme ceux qui se gaussent de leur inculture. Ca m’insupporte.
Concernant la problématique que tu pointes lors de la prise de vue en instantané, n’oublie pas qu’il ne s’agit que d’un pan de la photographie, et certainement pas de la totalité du champ couvert par cette pratique artistique. C’est dans ce cas qu’il faut savoir déléguer les procédés aux automatismes. Ca n’empêche pas qu’il est profitable de savoir ce qui se cache derrière.
En paysage ou en studio, il n’y a pas ces contraintes.
Cordialement,
ET46
Faisant exactement partie des gens qui ne maîtrisent pas grand chose dans le procédé très complexe de la photographie (les béotiens comme tu dis), je tiens à quand même à préciser deux-trois choses :
Déjà, pourquoi vouloir absolument enlever à l'art sa dimension aléatoire? La technique est importante, mais elle ne fait pas tout. Je connais des gens qui savent (et savent faire) un nombre de choses impressionnant en photographie. Et pourtant ils sont incapables d'exprimer le moindre sentiment un fois l'appareil entre les mains. Pour moi, l'art est d'abord de l'expression, et une photo "parfaite" (si ça existe) techniquement ne vaut pas grand chose si elle n'a rien à dire. A l'opposé, il y a (exemple entre autres) ces photo-reporters qui ont fait des photos incroyables sans avoir le temps de penser à leur cadrage, à leur netteté, à tous les détails apparemment importants qui font une bonne photographie : ils l'ont juste prise dans l'urgence, sur le moment, et le résultat devient quasiment un mythe.
En plus, si on ne sait rien et qu'on a entre les mains un appareil qui fait tous les réglages lui-même (oui, je fais parfois de la photo numérique en mode automatique) ; ça n'empêche pas d'avoir l'oeil du photographe, l'art du cadrage, la rapidité de réaction, l'improvisation. Alors que tant de disciplines artistiques sont faites sur un long travail aux nombreuses étapes (peinture, sculpture), la photographie est l'art de l'instant. A quoi bon en faire si c'est pour prôner simplement le travail acharné ? Certaines personnes sont meilleures que d'autres à saisir l'instant, aucun savoir technique ne peut changer ça.
Essaie donc de "maîtriser la technique", tu seras toujours en train de lui courir après !
Pour conclure, je partage la phrase que je retiens du site cité dans le premier message (repérée avant d'avoir vu le débat qui suit

“Arrêtez de parler de théorie lorsque vous avez un appareil photo entre les mains et ne réfléchissez pas trop à votre image. Abandonnez votre égo et laissez la photographie vous trouver. Observez “la vie” se déplacer comme rivière et réalisez que vos images font partie de l’histoire collective de l’époque dans laquelle vous vivez.” Eli Reed.
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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
Je suis content que Blanche revienne un peu au sujet de départ. J'avais comme l'impression que ça partait en vrille complète, ce fil...
Ce qui serait bien, c'est que les débats soient possibles sans que les messages deviennent trop "personnels". C'est à dire sans que les propos visent la personne qui est de l'autre côté au lieu d'avancer ou de réfuter des arguments. Des faits, des théories, des exemples...
Ce qui serait bien, c'est que les débats soient possibles sans que les messages deviennent trop "personnels". C'est à dire sans que les propos visent la personne qui est de l'autre côté au lieu d'avancer ou de réfuter des arguments. Des faits, des théories, des exemples...
- freddy.lombard
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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
Dans le genre qui s'applique assez bien à la photo (enfin - aux miennes), tu as aussi la citation d'Einstein : "La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi !"db8x11 a écrit :"la technique ça sert à savoir exactement pourquoi vous venez de rater lamentablement la photo de votre vie. Mais ça ne sert pas à la faire."
Punkrocker a écrit :Quelqu'un pour préciser à ET46 qu'il n'y a pas qu'Ansel Adams qui possède la vérité photographique et que depuis le collodion humide et le zone system, la technique photo a un poil évolué ?


db8x11 a écrit :T'as jamais vu un gamin te montrer ses photos réussies ? Ecoeurant non ?

Pour répondre à ta question initiale, je garde deux citations :Eusaebius a écrit :Ce qui serait bien, c'est que les débats soient possibles sans que les messages deviennent trop "personnels". [...] Des faits, des théories, des exemples...
- “Soyez vous-même, ne copiez personne.”
- “Mon conseil : photographier ce que vous êtes”
Mais être soi-même (avant de photographier) c'est déjà quelque chose de tellement difficile...

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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
Ca tombe bien, je ne cherche pas à t'être sympathique. C'est quoi qui te gène? Le fait de donner une définition issue du wiktionnaire (et non pas de wikipédia)? OK, tant qu'à pinailler sur des détails, allons-y, prenons la définition du Larousse:Blanche a écrit : En voilà une vision moderne ! Déjà, quelqu'un qui commence sa démonstration par un lien wikipédia ne m'est en rien sympathique et a peu de chances de me convaincre.
http://www.larousse.fr/dictionnaires/fr ... ique/76950
A comparer avec celle du wiktionnaire:technique
nom féminin
Ensemble de procédés et de moyens pratiques propres à une activité : La technique de l'aquarelle.
http://fr.wiktionary.org/wiki/technique
« Ensemble des procédés qu’on doit méthodiquement employer pour un art, pour une recherche, dans un métier. »
Bon t'es convaincue? On peut passer à la suite ou tu pinailles encore? Ca invalide le reste de mon raisonnement?
J'ai relu attentivement ces propos, je n'ai pas compris le raisonnement intellectuel qu'il y a entre la citation extraite de mon message (bien entendu hors de son contexte) et le fait que je serais sensible au "c'était mieux avant". Peux tu expliciter ton raisonnement?Blanche a écrit : Pire encore, le discours du genre "nous sommes esclaves de la technique" me fait carrément rire! Oui, la technique est partout, on ne peut pas l'éviter, il va falloir s'y faire; on vit au XXIème siècle. Cette tendance à trouver que c'était mieux avant m'exaspère. Il y a tellement d'hypocrisie là-dedans, et de refus d'admettre qu'on n'est pas capable d'évoluer avec son temps...
Le côté aléatoire de l'art photographique n'est pas situé dans une insuffisance de maitrise technique. Comme je l'ai dit, si tu ne maitrises pas un ou plusieurs procédés qui entrent en jeu dans le processus de fabrication de l'image, c'est un autre que toi qui aura choisi à ta place. Il n'y a aucun hasard là dedans. Les appareils photographiques modernes sont pré-programmés pour effectuer des actions très précises en fonction des données d'entrée. Ils ne vont pas choisir par exemple une vitesse d'obturation au hasard. De même à paramètres d'exposition et de développements égaux, une émulsion produira invariablement la même densité de noir (au passage c'est ce qui fait la qualité du produit). Le côté aléatoire de la photographie ne se situe non pas dans les procédés mais dans la composition de l'image, son contenu. Vouloir maitriser les procédés ne signifie aucunement "ne rien laisser au hasard", mais plutôt "choisir moi même ce que je pense bon pour mon image, plutôt que de subir les choix des autres".Blanche a écrit : Faisant exactement partie des gens qui ne maîtrisent pas grand chose dans le procédé très complexe de la photographie (les béotiens comme tu dis), je tiens à quand même à préciser deux-trois choses :
Déjà, pourquoi vouloir absolument enlever à l'art sa dimension aléatoire?
Comprendo?
Si l'art est pour toi de l'expression, comment peux tu accepter que d'autres choisissent à ta place?Blanche a écrit : La technique est importante, mais elle ne fait pas tout. Je connais des gens qui savent (et savent faire) un nombre de choses impressionnant en photographie. Et pourtant ils sont incapables d'exprimer le moindre sentiment un fois l'appareil entre les mains. Pour moi, l'art est d'abord de l'expression,
Revenons sur la définition de l'art:
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/art
art
nom masculin
(latin ars, artis)
Création d'objets ou de mises en scène spécifiques destinées à produire chez l'homme un état particulier de sensibilité, plus ou moins lié au plaisir esthétique : Les révolutions de l'art moderne.
Un photo "techniquement parfaite" est une expression qui n'a aucun sens si on se réfère à ce que j'ai écrit et détaillé plus haut.Blanche a écrit : et une photo "parfaite" (si ça existe) techniquement ne vaut pas grand chose si elle n'a rien à dire.
Une photo artistique est une photo qui provoque chez l'homme des sentiments, qui avive ses affetcs. En ce sens la célèbre photographie "Piss Christ" est une oeuvre d'art, quand bien même de nombreuses personnes se demandaient bien ce que c'était au juste.
Je n'ai pas dit le contraire. Une bonne photographie, celle qui provoquera des sentiments chez celui qui la regarde sera une photographie bien composée, bien cadrée.Blanche a écrit : A l'opposé, il y a (exemple entre autres) ces photo-reporters qui ont fait des photos incroyables sans avoir le temps de penser à leur cadrage, à leur netteté, à tous les détails apparemment importants qui font une bonne photographie : ils l'ont juste prise dans l'urgence, sur le moment, et le résultat devient quasiment un mythe.
En plus, si on ne sait rien et qu'on a entre les mains un appareil qui fait tous les réglages lui-même (oui, je fais parfois de la photo numérique en mode automatique) ; ça n'empêche pas d'avoir l'oeil du photographe, l'art du cadrage, la rapidité de réaction, l'improvisation.
Je rectifie: une portion du domaine couvert par la photographie est la photographie de l'instant. Heureusement qu'il n'y a pas que Doisneau et HCB dans la photo, sinon on s'ennuierait grave. Les poivrons de Weston sont des photographies absolument admirables. Les natures mortes de Dieuzaide également, j'ai lu un de ses bouquins, je me suis régalé.Blanche a écrit : Alors que tant de disciplines artistiques sont faites sur un long travail aux nombreuses étapes (peinture, sculpture), la photographie est l'art de l'instant. A quoi bon en faire si c'est pour prôner simplement le travail acharné ? Certaines personnes sont meilleures que d'autres à saisir l'instant, aucun savoir technique ne peut changer ça.
C'est un mal très français que de ne considérer que les photos de rues, les photos de reportages. Les magazines photos sont remplies de photographies de ce genre là. Heureusement que les américains ont une approche très différente de la photographie. Ca équilibre.
Après pour revenir sur ton propos, je ne prône pas le travail acharné pour le travail en lui même. Je pense qu'il est préférable pour l'artiste de maitriser la technique pour pouvoir étendre son champ d'expression. Même pour celui qui ne fait que de la photo de reportage.
C'est malheureusement vrai, c'est en ce sens que nous sommes "esclaves de la technique". Quand bien même tu considères cette expression comme une expression bateau. C'est juste un truisme. Mais cela ne nous dédouane pas de travailler la technique pour se l'approprier au maximum de nos possibilités et pour étendre son champ d'expression.Blanche a écrit : Essaie donc de "maîtriser la technique", tu seras toujours en train de lui courir après !
Les milieux artistiques sont remplis de gens qui pensent révolutionner leur domaine sans devoir travailler. Malheureusement pour eux, j'ai bien peur que la postérité ne les oublie très vite.
- ET46
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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
Quelqu'un pour expliquer à Punckrocket et à Freddy Lombard que c'était un exemple uniquement destiné à illustrer mes propos?freddy.lombard a écrit :Punkrocker a écrit :Quelqu'un pour préciser à ET46 qu'il n'y a pas qu'Ansel Adams qui possède la vérité photographique et que depuis le collodion humide et le zone system, la technique photo a un poil évolué ?Tu es certain ? On m'aurait prévenu...
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- Punkrocker
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Re: Pour progresser en photo : les conseils de chez Magnum.
je crois bien avoir compris que tu n'appréciais pas trop la photo de rue et de reportage. Qui moi m'intéresse un peu plus. Et qui rejoint également la philosophie et la pratique générale des gens de Magnum (pour en revenir au sujet de ce post)
En bref, les natures mortes et la technique photographique telle que tu la conçois sont des concepts qui moi, m'ennuient terriblement. Si la photographie se résumait essentiellement à cela, je suis certain que je ne m'y interesserai pas et me replongerai dans ma collection de disques.
En aparté, et vu mon pseudo, tu comprendras que nos gouts sur cet art sont également clairement divergeant.
M'enfin bref, je conçois que les conseils ici évoqués te parlent autant qu'à un photographe animalier ou spécialiste de la macro.
Sur ce, continue de bosser ta technique. Un jour tu arriveras bien à faire une photo.
En bref, les natures mortes et la technique photographique telle que tu la conçois sont des concepts qui moi, m'ennuient terriblement. Si la photographie se résumait essentiellement à cela, je suis certain que je ne m'y interesserai pas et me replongerai dans ma collection de disques.
En aparté, et vu mon pseudo, tu comprendras que nos gouts sur cet art sont également clairement divergeant.
M'enfin bref, je conçois que les conseils ici évoqués te parlent autant qu'à un photographe animalier ou spécialiste de la macro.
Sur ce, continue de bosser ta technique. Un jour tu arriveras bien à faire une photo.
- benoit c
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Re: technique photographique et pifomètre: le débat
je comprends pas trop là... La maîtrise technique est un outil, à considérer comme tel, non? Alors de la maîtrise de cet outil découlent des facultés, des possibilités d'expressions démultipliées, maîtrisées et enrichies, non?
Evidement qu'elle ne doit en aucune façon être centrale.
Evidement aussi qe sa maîtrise multiplie les outils, et donc les possibles de la création.
Avez-vous imaginé un écrivain qui serait obligé d'écrire lettre à lettre en déchiffrant comme un petit de CP... quel que soit la richesse des choses qu'il aurait à dire et à créer (c'est un autre débat), il aurait un peu de mal à formaliser et à pondre... Je sais pas... La légende des siècles?
Evidement qu'elle ne doit en aucune façon être centrale.
Evidement aussi qe sa maîtrise multiplie les outils, et donc les possibles de la création.
Avez-vous imaginé un écrivain qui serait obligé d'écrire lettre à lettre en déchiffrant comme un petit de CP... quel que soit la richesse des choses qu'il aurait à dire et à créer (c'est un autre débat), il aurait un peu de mal à formaliser et à pondre... Je sais pas... La légende des siècles?

- freddy.lombard
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Re: technique photographique et pifomètre: le débat
J'aime bien ton intervention, Georgesh : tu as extirpé ce débat d'un autre fil, puis tu l'as réarrangé et classé selon une thématique, te payant même le luxe de donner des noms aux "chapitres".
Ca veut quand-même dire que tu t'es coltiné la totalité de ce fil, qui devient de plus en plus touffu et abscons.
On ne devrait jamais débattre avec une littéraire ou parler musique avec un spécialiste : on est certain de "perdre" ou tout du moins de se laisser embrouiller.
Si on taille à droite et à gauche dans les redondances et les petites piques personnelles, on obtient au final un bon vieux débat tout de même.

Ca veut quand-même dire que tu t'es coltiné la totalité de ce fil, qui devient de plus en plus touffu et abscons.

On ne devrait jamais débattre avec une littéraire ou parler musique avec un spécialiste : on est certain de "perdre" ou tout du moins de se laisser embrouiller.

Si on taille à droite et à gauche dans les redondances et les petites piques personnelles, on obtient au final un bon vieux débat tout de même.

- Georgesh
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Re: technique photographique et pifomètre: le débat

Et ils ont dit aussi des choses intéressantes, pas trop embrouillées, qui valent bien ce qu'on raconte par ici...

- Eusaebius
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Re: technique photographique et pifomètre: le débat
C'est vrai que l'intérêt du fil de départ était de lire et relire ces petites phrases, ça me semblait enrichissant. Ce débat l'est aussi, mais séparé de l'autre fil, c'est pas plus mal ! 
