Elle se marie, et de cette union, naissent deux enfants.
Avec son mari, en 1952, ils sont propriétaires d'un terrain à GOURIN (56), mais ne peuvent y construire une maison, par manque de finances.
Sa belle mère, lui conseille d'écrire à son fils Maurice à NYC, pour qu'il les héberge chez lui et leur trouve un travail.
Le premier courrier restera sans réponse.
Sa belle mère insiste à nouveau, et Louise, décide d'écrire une deuxième lettre. Cette fois-ci, Maurice répond, mais il indique, qu'il ne peut aider que son frère, mais qu'il ne veut pas entendre parler de Louise.
Son mari, quitte sa famille pour se rendre à NYC en 1952, pour exercer le métier de cuisinier. Pendant un an, il est seul, et ne se plait pas, dans cette ville dont il ne maitrise pas la langue.
La belle mère encourage, à nouveau Louise, de partir à son tour à New York et lui propose de lui garder ses enfants.
Malgré le reproche de sa mère qui lui dit qu'elle même n'a pas eu besoin d'aller en Amérique pour élever ses dix enfants, Louise décide de tenter sa chance, et de retrouver son mari.
Pendant trois ans, elle effectue le métier de nourrice dans une famille New Yorkaise, mais reste éloignée de son mari qui travaille à l'autre bout de la ville. Ils ne se voient qu'une fois par semaine, et n'ont pas de logement commun.
Louise se souvient de sa première fête de Noël, très importante aux yeux des américains, ses employeurs, lui donne deux jours de repos.
Elle rejoint son mari à Grand central station, et ils tournent en rond dans NYC, devant le bonheur des New Yorkais. Ils finissent, par trouver, comme deux miséreux, un petit hôtel « le Belvédère »
pour passer une nuit en amoureux, rare moment d'intimité à cette époque.
Ironie du sort, Louise habite dans un appartement de Time square, situé à côté de cet hôtel depuis 53 ans.
Pendant ces trois ans, Louise me dit que son cœur est à GOURIN, et qu'elle verse des rivières de larmes.
En avril 1956, le couple revient à GOURIN et demeure au domicile de la belle mère. Mais très vite son mari exprime le désir de retourner à NYC. Louise acquiesce mais à la condition qu'ils repartent accompagnés de leurs enfants.
Ils repartent à Nyc au mois de novembre 1956.
Son mari exercera le métier de chef cuisinier dans plusieurs restaurants de la ville, tandis que Louise fera quelques ménages, mais passera la plupart de son temps à l'éducation des ses enfants. Malgré cette présence, elle m'avoue, qu'elle a toujours ce sentiment « guilty » d'avoir dû laisser ses enfants pendant trois ans ….
Le couple revient tous les cinq ans à GOURIN, dans la maison, qu'ils auront fini par construire sur le terrain qu'ils avaient acheté.
Tous les jours, elle descend les cinq étages sans ascenseur de son appartement à 14 heures, pour se rendre au Madison Square Garden, rencontrer ses amis bretonnes, dont une, par chance, a internet et se tient informer des informations locales de GOURIN, et n'hésite pas à partager celles ci avec ses amies.
Aujourd'hui, elle nous dit que malgré qu'elle croit bien que son anglais est meilleur que son français ( sa langue d'usage était le breton, dans son enfance ), elle se sent ici et là bas, chez elle.



Ces photos sont le début d'un projet annuel qui sera effectué au sein du collectif CORTO.