Bonjour,
Au vue des nombreuses questions (légitimes!) au sujet de la procedure de devellopement des filmes, et surtout vue le nombre de méthodes différentes (variant avec chaque personne), voici ce que raconte M. Adams, dans son livre 'the negative" (surement lisible dans tout bon livre sur le NB je pense...);
La dilution : en règle générale, plus on dilue, plus on a de grain. c'est due au fait que avec des révelateurs solvants (qui vont faire "fondre" le grain lors du devellopement, plus on dilue, moins le composant fait de l'effet...
les exemples types : D76, X-TOL, et surement d'autres.
Le temps de dévellopement : joue sur la densité des ombres. l'exemple type, c'est le stand dev avec du rodinal : on laisse mariner 2 heures, pour que le révelateur agisse sur les zones avec peu d'argent activés par la lumière. donc plus c'est long, plus on devellope les ombres.
à l'inverse, l'agitation agit sur les hautes lumières : comme ce sont les zones ou l'argent est le plus activé (il recoit le plus de lumière), c'est la que le révélateur s'épuisse le plus vite. donc en retournant, on renouvelle le révélateur dans ces zones, et on continu le devellopement.
En résumé, beaucoups d'agitation = gros contrastes (dans le cas de l'utilisation d'un révélateur peu dilué voir pur).
La température : plus c'est chaud, plus la réaction va vite. donc à temps égal, mais à température différente, on obtient un grain différent, et un contraste différent (voir les deux paragraphes precedents).
Enfin, dernier point important : la température constantes (dans la mesure du possible) tout au long de la manipulation : et oui, le film est comme nous, il n'aime pas les écarts de température, et réagis en se contractant quand il est refroidis brusquement.
en considérant ces points, on peut arriver à gérer ses devellopement assez facilement, sans avoir recours à de l'instrumentation trop précises (thermostats, machine à develloper, etc...)
En esperant que cela réponde un peu aux questions sur le devellopement, et si j'ai omis quelque chose, je suis preneur de l'information!
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d'après ansel...
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Re: d'après ansel...
Pour compléter, il faut parler le l'acutance, terme qui caractérise la résolution apparente du film (l'impression de netteté), et qui découle de la taille du grain, de son aspect fondu ou tranché. L'acutance exprime aussi la restitution des micro-contrastes et donc l'aspect net ou diffus des détails sur le tirage.
Un révélateur solvant type D76, ou ID11 ou les révélateurs dit "à grain fin" (Perceptol, microdol X) ont tendance à avoir une acutance faible.
Si l'on dilue le D76 ou l' ID11, l'action solvante du sulfite de Sodium est amoindrie, le grain augmente légèrement ou plutôt est mieux défini, et l'acutance augmente.
Le révélateur qui donne l'acutance la plus élevée est le Rodinal, pas d'action solvante, c'est aussi le révélateur avec lequel les films ont les grains le plus tranché.
Grains tranchés ou fondus c'est un choix esthétique, l'important c'est que l'objectif de l'agrandisseur soit suffisamment bon pour le restituer sur tout le tirage, du centre jusqu'au bord.
Un agrandissement d'une photo comportant de nombreuses zones flous et plus agréable, si l’œil arrive à s'accrocher sur le grain.
C'est par exemple l’intérêt des films type Tri X ou HP5 en photo reportage, les scènes d'actions n'ont pas toujours une mise au point au quart de poil, et la profondeur de champ à ces limites sur un 24x30 et plus. Un grain bien net est indispensable.
Un révélateur solvant type D76, ou ID11 ou les révélateurs dit "à grain fin" (Perceptol, microdol X) ont tendance à avoir une acutance faible.
Si l'on dilue le D76 ou l' ID11, l'action solvante du sulfite de Sodium est amoindrie, le grain augmente légèrement ou plutôt est mieux défini, et l'acutance augmente.
Le révélateur qui donne l'acutance la plus élevée est le Rodinal, pas d'action solvante, c'est aussi le révélateur avec lequel les films ont les grains le plus tranché.
Grains tranchés ou fondus c'est un choix esthétique, l'important c'est que l'objectif de l'agrandisseur soit suffisamment bon pour le restituer sur tout le tirage, du centre jusqu'au bord.
Un agrandissement d'une photo comportant de nombreuses zones flous et plus agréable, si l’œil arrive à s'accrocher sur le grain.
C'est par exemple l’intérêt des films type Tri X ou HP5 en photo reportage, les scènes d'actions n'ont pas toujours une mise au point au quart de poil, et la profondeur de champ à ces limites sur un 24x30 et plus. Un grain bien net est indispensable.
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Re: d'après ansel...
Merci pour ces infos 

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Re: d'après ansel...
je vais recopier ici l'excellente somme que MMP m'avait transmis en son temps sur les différends types de révélateurs :
si qlq a des nouvelles de MMP, je suis tout ouï…Avec le Microdol X, le D76 et le Microphen, tu tiens les trois grands types de révélateurs de la famille des révélateurs dits solvants et compensateurs : Sensibilité nominale diminuée, maintenue ou augmentée.
Le Microdol X, ainsi que son collègue anglais Perceptol, est un révélateur qui réduit la sensibilité nominale des films. Ces révélateurs travaillent en profondeur et sont capables de révéler la moindre parcelle de lumière capturée par les halogénures d'argent ; le contraste du film sera donc plus faible qu'avec un révélateur standard ce que l'on compensera par un surexposition. En contrepartie, il procure effectivement un grain très fin allié et une transition des valeurs toute en nuance. L'acutance, comme tu le remarques, ne sera pas le fort de ce type de révélateur. Par ailleurs, la mise au point sous l'agrandisseur avec le scoponet n'est pas toujours aisée, en raison justement de l'absence de grain ! En revanche, sous des éclairages comme ceux que l'on connaît par chez nous l'été, ces révélateurs permettent, outre une perte de sensibilité appréciable quand on ne veut pas être bloqué à 1/1000, une bonne maîtrise des hautes lumières du négatif.
Le D76, on ne le présente plus. Standard absolu de tous les révélateurs, celui auquel on se réfère pour juger d'une émulsion, ou d'un autre révélateur. Sensibilité nominale respectée, grain dessiné avec un belle élégance, gamme de gris parfaite, etc. En tripatouillant un peu la formule, on peu même lui permettre de faire face avec efficacité aux lumières violente et contrastée du sud.
Le Microphen appartient à cette même famille des révélateurs solvants, mais il procure un accroissement de sensibilité estimé à 1 IL. Le révélateur travaillant plus rapidement que le D76, ou a fortiori le Microdol X, se sont les halogénures d'argent qui ont reçu l'exposition la plus forte qui sont révélées prioritairement, ce type de révélateur n'ayant pas l'énergie suffisante pour aller débusquer les halogénures d'agent faiblement exposées. D'où un accroissement du contraste que l'on compense par une moindre exposition.
- Osborne
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Re: d'après ansel...
… et son article sur le Rodinal :
Le Rodinal est la plus ancienne formule commercialisée. Brevet déposé en janvier 1891. La formule, simple, ne met en jeu qu’un seul agent développant (contre deux pour la plupart des formules) ; le p-aminophénol hydrochloride (réducteur qui transforme l’halogénure d’argent exposé en argent métal), un conservateur qui préserve le révélateur de l’oxydation ; le métabisulfite de potassium, et un alcali puissant qui maintient le pH de la solution à un niveau élevé et neutralise l’acide bromhydrique qui se forme lors de l’action du révélateur ; l’hydroxyde de sodium.
On peut le fabriquer soit même sans difficulté, sous réserve des précautions d’usage avec l’hydroxyde de sodium, plus connu sous le nom de soude caustique, qui augmente fortement la température de l’eau et peut causer des projections. Mais ce révélateur est bon marché, que ce soit avec les stocks d’Agfa encore disponibles (les licences d’Agfa en chimie ont été reprises récemment), ou sous d’autres versions, tel Calbe 09 etc.
Il y a deux grande familles de révélateurs ; les solvants et les non solvants, le Rodinal appartenant à cette dernière. Les révélateurs solvants procurent un grain fin (le D76 en est le plus célèbre représentant), les non solvants privilégient la netteté apparente de l’image, autrement appelée acutance. Avec ce type de révélateur, la transition entre les zones de densités différentes est brusque, contrairement aux révélateurs solvants ou la transition est progressive.
L’acutance se définie par les effets qui se produisent sous l’action du révélateur à la limite de zones de faible et de forte densité, connue sous le nom d’effet de bord, ou de micro contraste (le macro contraste concernant le contraste global de l’image) qui ont été étudiés et répertoriées en trois facteurs.
L’effet EBERHARD : la variation locale de concentration de révélateur entre deux zones de densité différente produit une augmentation de la densité à la limite de la zone de forte densité. Imaginez une petite falaise avec un muret à sa limite dominant le vide et vous avez la vue en coupe du négatif à cet endroit. Les amateurs de la ligne claire en BD connaissent cet effet, le contraste de l’image étant renforcé par les fines lignes qui délimitent les différentes couleurs. Cet effet est le plus important en matière d’effet de bord. Les deux autres facteurs sont l’effet KOSTINSKY et l’effet ROSS (effet de distance entre fines lignes de densités différentes). Leur proportion est moindre pour ce qui concerne l’action du révélateur.
On pourrait aller plus loin dans l’explication théorique du fonctionnement des différents agents chimiques composant le révélateur, notamment s’agissant de l’effet secondaire de l’agent conservateur qui a tendance à éroder les grains d’argents réduits (transformé en argent métal). Moins tranchant, le grain sera moins net ; grain fin puisque adouci, mais l’image moins nette également. Le p-aminophénol hydrochloride présent en concentration élevée (1 part pour 3 parts de conservateur), et du fait de ses caractéristiques propres, annihile grandement cet effet. C’est aussi pourquoi il faut préparer juste avant la séance la solution de travail, sa durée de conservation n’excédant pas celle du traitement.
Le Rodinal n’est pas le révélateur qui procure la plus haute acutance. Les références en la matière sont le HDD de Kodak ou les formules dérivées du FX1. Mais il s’agit là de révélateurs pour des applications très spécifiques qui ne conviennent pas vraiment à la photographie courante. Le Rodinal est le révélateur qui procure la plus belle acutance, avec un grain bien dessiné, très proche de la structure de base qui est la sienne lors du couchage de l’émulsion (alors que les révélateurs solvants ont tendance à les fondre entre eux).
Une image Rodinal est une image ou le grain est mis en valeur. C’est la première caractéristique que l’on remarquera. On aime ou on déteste, on ne reste pas indifférent devant une image de ce genre qui affiche son style propre (Ralph Gibson est Rodinal), notre œil étant culturellement davantage habitué à voir des images type D76.
Dans la famille des non solvants, signalons au passage le HC110 de Kodak (son quasi jumeau LC29 d’Ilford), révélateur fort intéressant mais qu’il faudrait traiter à part. Ansel Adams, toujours lui, l’appréciait beaucoup – patriotisme US peut-être, mais pas seulement.
Le Rodinal maintient globalement la sensibilité théorique des émulsions. Des ajustements sont possibles, notamment par effet de dilution et plus classiquement en jouant sur les durées. En revanche, ce n’est pas vraiment un révélateur fait pour pousser un film (le HC110 est plus à l’aise dans cet exercice). La gamme des dilutions utilisables est large : de 1+25 à 1+100 en général, avec une très grande variété de dilution intermédiaire pour ajuster au poil les effets recherchés. La dilution favorise l’effet compensateur, même si c’est moins flagrant qu’avec un révélateur type solvant. Pour cet effet, certains pratiquent des dilutions allant jusqu’à 1+200.
S’agissant de dilution, il faut veiller à ce qu’il y ait une quantité suffisante de produit actif dans une solution proportionnellement à la surface traitée. La proportion plus élevée d’eau conduit à accroître l’oxydation et réduit donc l’efficacité du révélateur. Ne pas hésiter à préparer 400ml là où 250ml suffisent à noyer la spire si la dilution devient élevée.
Des expérimentations ont également été faites par rapport à l’agitation. Des débats passionnés ont lieu dans les milieux les plus obscurs des profonds drogués du n&b. Je recommande de s’en tenir à sa pratique habituelle, car l’augmentation du micro contraste qui résulteraient d’une agitation plus importante me paraît peu probante au regard de l’augmentation du contraste global du négatif.
Le Rodinal était couramment utilisé avant l’avènement du 35mm. Les premières émulsions produites avaient un grain grossier qui a conduit a l’abandon par beaucoup, du moins en petit format, du Rodinal. Le 35mm s’étant largement généralisé à partir des années 50, le Rodinal a quitté le devant de la scène et lui a été fait une réputation de grain grossier (alors que c’était les émulsions qui n’étaient pas à la hauteur). Des artistes, notamment américains, à la recherche d’un vocabulaire nouveau l’ont remis à l’honneur. Les émulsions modernes, notamment celles à cristaux tabulaires, remettent ce révélateur à l’honneur. Mais le côté très stylé du Rodinal, une légende parfois tenace de grain grossier, fait que son usage demeure minoritaire dans le monde du 35mm. C’est moins le cas avec le moyen ou le grand format ou les pratiquants ont davantage l’habitude d’utiliser une plus large palette de chimie.
Pour terminer, il était jadis fréquent d'utiliser indifféremment la formule Rodinal pour le développement des films et des papiers. Faites l’expérience …
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Re: d'après ansel...
Un exposé passionnant qui apporte un complément au fil également très intéressant sur le stand développement.
l'argentique devient de plus en plus une affaire de passionnés et ce n'est que du bonheur
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Re: d'après ansel...
+1summy a écrit :Un exposé passionnant qui apporte un complément au fil également très intéressant sur le stand développement.
l'argentique devient de plus en plus une affaire de passionnés et ce n'est que du bonheur
Moi aussi je trouve ce fil très intéressant.
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Re: d'après ansel...
Bonjour,
C'est drôle, parce que dès que l'on parle d'acutance, on ne manque pas de citer le rodinal. En fait il existe des révélateurs donnant une nettetée apparente bien plus forte : le revelateur de willy beutler, du nom de son inventeur, est réputé pour cela. la version commercialisée en france n'est autre que l'ultra fin bleu il me semble.
pour l'utilisation du rodinal avec du 135mm c'est possible, voir même très beau avec des films rapides (tmax 400, tri-x) : on obtient une semoule sur les tons moyens, un effet visuel garanti!. à utiliser avec une optique qui pique, genre un 50, pour aller au bout des choses. autrement, avec des films lents, (efke 25 par exemple), on obtient des négatifs avec une tonalité remarquable, pour peu que l'exposition soit un peu pointue.
Ma technique est de chauffer un peu (cuve en inox dans bain marie) et d'agiter au minimum : contrôle du contraste, et ombres fouillées.
C'est drôle, parce que dès que l'on parle d'acutance, on ne manque pas de citer le rodinal. En fait il existe des révélateurs donnant une nettetée apparente bien plus forte : le revelateur de willy beutler, du nom de son inventeur, est réputé pour cela. la version commercialisée en france n'est autre que l'ultra fin bleu il me semble.
pour l'utilisation du rodinal avec du 135mm c'est possible, voir même très beau avec des films rapides (tmax 400, tri-x) : on obtient une semoule sur les tons moyens, un effet visuel garanti!. à utiliser avec une optique qui pique, genre un 50, pour aller au bout des choses. autrement, avec des films lents, (efke 25 par exemple), on obtient des négatifs avec une tonalité remarquable, pour peu que l'exposition soit un peu pointue.
Ma technique est de chauffer un peu (cuve en inox dans bain marie) et d'agiter au minimum : contrôle du contraste, et ombres fouillées.