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La photo du mois de juin 2025

Photo Faite par frost242
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Les sujets.
- Oz
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Les sujets.
Faut'il aimer les sujets que l'on photographie?
Et par sujet, je parle des personnes.
Et par sujet, je parle des personnes.
- Eusaebius
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Re: Les sujets.
Pas forcément, mais je pense que ce que tu ressens vis-à-vis d'eux va se ressentir dans tes photos. Sauf si c'est une commande où là tu mettras tes sentiments de côté 

- Oz
- Expert
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- Enregistré le : mardi 28 novembre 2006 22:23
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Re: Les sujets.
Je demande ça parce que cela étonne toujours des personnes au mieux, irrite d'autres au pire.
J'essaye souvent de considérer mes sujets comme des choses pour prendre une bonne photo. Comme en sociologie, on peut être conscient des biais, rechercher le cheminement intellectuelle qui révèle les partis pris, mais cela revient au même pour moi.
Bien entendu, je ne parle pas pour toutes mes photos. Un journaliste n'est pas obligé de toujours écrire avec cette recherche de neutralité.
Mais c'est toujours étonnant d'entendre autour de moi des personnes juger ma démarche, parce que j'essaye de me placer dans une position, où j'en ait rien à faire de la personne en face ( Bien entendu dans le sens du jugement ).
On est obliger d'être dans le mythe du photographe qui a un regard bienveillant sur le monde, ou super émus?
Ce qui est marrant, c'est que du coup, les gens cherchent à savoir mes sentiments devant mes travaux.
Alors que tout est toujours une mise en scène, on s'en fout des conditions, c'est toujours une mise scène.
Je ne fais aucune différence entre avoir appeler mes amis pour faire une photo et avoir attendu que la scène à mes yeux trouvent une raison pour être figé.
Evidemment que la fin ne justifie pas les moyens, mais la compréhension d'une méthode dépasse l'information pour en devenir un jugement. Là je sèche.
J'essaye souvent de considérer mes sujets comme des choses pour prendre une bonne photo. Comme en sociologie, on peut être conscient des biais, rechercher le cheminement intellectuelle qui révèle les partis pris, mais cela revient au même pour moi.
Bien entendu, je ne parle pas pour toutes mes photos. Un journaliste n'est pas obligé de toujours écrire avec cette recherche de neutralité.
Mais c'est toujours étonnant d'entendre autour de moi des personnes juger ma démarche, parce que j'essaye de me placer dans une position, où j'en ait rien à faire de la personne en face ( Bien entendu dans le sens du jugement ).
On est obliger d'être dans le mythe du photographe qui a un regard bienveillant sur le monde, ou super émus?
Ce qui est marrant, c'est que du coup, les gens cherchent à savoir mes sentiments devant mes travaux.
Alors que tout est toujours une mise en scène, on s'en fout des conditions, c'est toujours une mise scène.
Je ne fais aucune différence entre avoir appeler mes amis pour faire une photo et avoir attendu que la scène à mes yeux trouvent une raison pour être figé.
Evidemment que la fin ne justifie pas les moyens, mais la compréhension d'une méthode dépasse l'information pour en devenir un jugement. Là je sèche.
- Georgesh
- Site Admin
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- Enregistré le : mardi 31 janvier 2006 22:34
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Re: Les sujets.
Excellente question. J'espère qu'on va approfondir.Oz a écrit :Faut'il aimer les sujets que l'on photographie?
Et par sujet, je parle des personnes.
Si tu regardes bien sur flickr, les gens postent des images familiales, leurs gamins, c'est émouvant, sortons les mouchoirs, leur copine, rappelle-toi Laura comme on était bien ensemble ce jour-là.
ça fait album de famille, un peu comme mes beaux voyages avec le guide Michelin, et ma grand-mère devant la tour Eiffel, rappelle-toi Victorine, c'était en 1932, on a même été au restaurant...
Après, si on arrive à sortir du premier cercle de relations "mon chat Albert, ma fille Emma," on entre dans l'observation ethnologique des tribus urbaines ou rurales-reculées-comme-au-siècle-dernier.( Dis-donc Marcel, y sont pas comme nous ceux-là.)
Et chacun fait son Martin Parr, objectivement, sans mettre d'affect.
En ça, tu as raison, l'observation demande une absence d'émotion, un recul, pas d'implication affective.
les sujets deviennent des objets. Des objets d'observation et d'analyse
A moins que tu ne t'affirmes comme militant du social, partisan de la transformation sociale, et que tes images-messages, comme des chansons-à-texte, ne viennent appuyer/illustrer tes conceptions de la société.
Auquel cas, tes images deviennent partisanes et sont un prétexte . Elles te servent à illustrer tes propres propositions. Et le mieux serait qu'on en comprenne le message sans qu'il soit besoin d'y ajouter un texte. Là elles seront réussies.
Image documentaire ou pavé dans la mare? Neutralité-qui-n'existe-pas ou brûlot tendancieux?
- monbon
- Super Gourou
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Re: Les sujets.
Oui très bonne question. Je pense qu'en la matière chaque photographe peut avoir une approche différente.
Personnellement je n'ai pas besoin "d'aimer mon sujet", mais j'ai besoin d'entrer en empathie avec lui, c'est à dire que j'ai besoin de comprendre ce qu'il ressent afin de l'encourager à exprimer ses sentiments.
J'ai déjà photographier des gens que je trouvais complètement antipathique mais avec qui je me suis trouvé, l'espace d'une demi heure, en empathie.
Personnellement je n'ai pas besoin "d'aimer mon sujet", mais j'ai besoin d'entrer en empathie avec lui, c'est à dire que j'ai besoin de comprendre ce qu'il ressent afin de l'encourager à exprimer ses sentiments.
J'ai déjà photographier des gens que je trouvais complètement antipathique mais avec qui je me suis trouvé, l'espace d'une demi heure, en empathie.
- Eusaebius
- Super Gourou
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- Enregistré le : jeudi 18 mai 2006 18:41
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Re: Les sujets.
Georgesh a développé ma pensée. Et il l'a sûrement énoncé plus clairement
Je dirais aussi que tout dépend de ce que tu souhaites faire. As-tu une approche plasticienne ou militante ? Que veux-tu montrer ? Je veux faire le portrait de ces gens parce que... (à toi de boucher les trous !).
Pour ma part je m'adapte à la situation. Si je fais des portraits de famille et d'amis : approche sensible, instinctive. Si je fais des books et des mariages : approche réfléchie et structurée, correspondant à ce que le client attend. S'il s'agit de portraits de mes collègues instits pour une expo à visée "communicante" : approche sensible (je suis impliqué) et structurée.
Je crois qu'il y a autant de réponses que de photographes...

Je dirais aussi que tout dépend de ce que tu souhaites faire. As-tu une approche plasticienne ou militante ? Que veux-tu montrer ? Je veux faire le portrait de ces gens parce que... (à toi de boucher les trous !).
Pour ma part je m'adapte à la situation. Si je fais des portraits de famille et d'amis : approche sensible, instinctive. Si je fais des books et des mariages : approche réfléchie et structurée, correspondant à ce que le client attend. S'il s'agit de portraits de mes collègues instits pour une expo à visée "communicante" : approche sensible (je suis impliqué) et structurée.
Je crois qu'il y a autant de réponses que de photographes...
- Georgesh
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- Enregistré le : mardi 31 janvier 2006 22:34
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Re: Les sujets.
J'ai vu récemment un reportage sur un sujet sans aucun personnage dedans. Et pourtant, ça traite de l'humain, ce sont des images de zones urbaines un peu délaissées et d'espaces urbains non mis en valeur.
On pourrait penser que c'est documentaire, objectif, descriptif. Or, j'y ai vu un reportage social . Espaces urbains sans importance et sans intérêt esthétique, certes, mais description symbolique d'un désintérêt tragique pour ces gens-là, façon Roumanie du siècle dernier, et plaidoyer pour une réhabilitation rapide de ces territoires déshumanisés. C'est ma lecture de ces images, le photographe a exprimé ses prises de position, il n'y a aucun commentaire écrit, le message saute aux yeux.
Comme quoi sans mettre personne dans le cadre, on peut interpréter la vie quotidienne.
L'objectivité ( ah , non, laissons l'affect à la porte, entrons dans le sujet sans y apporter nos convictions...) l'objectivité, je n'y crois pas trop...
Ma lecture du reportage évoqué plus haut s'est fait par le filtre de ma subjectivité, l'auteur y a aussi laissé montré la sienne. Y a-t-il de bons ethnologues purement objectifs?
Les premiers reportages d'Albert Camus en 39 sur la Kabylie sont-ils dénués d'affect et d'empathie?
L'auteur du reportage se reconnaitra...
On pourrait penser que c'est documentaire, objectif, descriptif. Or, j'y ai vu un reportage social . Espaces urbains sans importance et sans intérêt esthétique, certes, mais description symbolique d'un désintérêt tragique pour ces gens-là, façon Roumanie du siècle dernier, et plaidoyer pour une réhabilitation rapide de ces territoires déshumanisés. C'est ma lecture de ces images, le photographe a exprimé ses prises de position, il n'y a aucun commentaire écrit, le message saute aux yeux.
Comme quoi sans mettre personne dans le cadre, on peut interpréter la vie quotidienne.
L'objectivité ( ah , non, laissons l'affect à la porte, entrons dans le sujet sans y apporter nos convictions...) l'objectivité, je n'y crois pas trop...
Ma lecture du reportage évoqué plus haut s'est fait par le filtre de ma subjectivité, l'auteur y a aussi laissé montré la sienne. Y a-t-il de bons ethnologues purement objectifs?
Les premiers reportages d'Albert Camus en 39 sur la Kabylie sont-ils dénués d'affect et d'empathie?
L'auteur du reportage se reconnaitra...

- Eusaebius
- Super Gourou
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- Enregistré le : jeudi 18 mai 2006 18:41
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Re: Les sujets.
Monbon a répondu pendant que j'écrivais.. (J'ai toujours un gros temps de latence dans mes réponses)
Sujet intéressant, on attend plus de participants !

Sujet intéressant, on attend plus de participants !

- Oz
- Expert
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Re: Les sujets.
A travers cette question, je ne cherche pas une réponse pour ma pratique photographique. La mienne, mon processus intellectuelle me convient particulièrement, je n'ai aucun problème de production du moins, pour le moment, et qu'elle est je pense la moins hypocrite en tant qu'auto analyse.
Bien sur que tout est amené à évoluer, on est jamais satisfais, ou bien on est mort intellectuellement.
Non, disons le clairement, il n'y a pas d'article, de reportage, de pensée objective.
Mais cela ne veux pas dire qu'il n'y a pas méthode de s'en approcher, qu'il n'est pas intéressant de produire des travaux avec la volonté de comprendre les biais.
Encore ici je renvois aux oeuvres de Durkheim, et récemment de Beaud concernant la méthodologie.
Ma question, c'est vraiment faut'il aimer ses sujets. Et pourquoi?
Vu que ma méthode choque, je me dis que ce serais mieux sur le forum d'avoir un minimum de réponse construit.
Bien sur que tout est amené à évoluer, on est jamais satisfais, ou bien on est mort intellectuellement.
L'objectivité ( ah , non, laissons l'affect à la porte, entrons dans le sujet sans y apporter nos convictions...) l'objectivité, je n'y crois pas trop...
Ma lecture du reportage évoqué plus haut s'est fait par le filtre de ma subjectivité, l'auteur y a aussi laissé montré la sienne. Y a-t-il de bons ethnologues purement objectifs?
Les premiers reportages d'Albert Camus en 39 sur la Kabylie sont-ils dénués d'affect et d'empathie?
Non, disons le clairement, il n'y a pas d'article, de reportage, de pensée objective.
Mais cela ne veux pas dire qu'il n'y a pas méthode de s'en approcher, qu'il n'est pas intéressant de produire des travaux avec la volonté de comprendre les biais.
Encore ici je renvois aux oeuvres de Durkheim, et récemment de Beaud concernant la méthodologie.
Ma question, c'est vraiment faut'il aimer ses sujets. Et pourquoi?
Vu que ma méthode choque, je me dis que ce serais mieux sur le forum d'avoir un minimum de réponse construit.
- db8x11
- Super Gourou
- Messages : 2230
- Enregistré le : jeudi 02 avril 2009 13:17
- Localisation : Nord Bretagne
Re: Les sujets.
Pour ma part, la prise de vue est plutôt mécanique, technique, hors le fait que je ne prends que ce que j'ai envie de prendre, donc que j'aime.
Mais ensuite, en post-prod, que ce soit tirage ou ordi, je recherche l'image qui représente la personne telle que je la vois, même si ce n'est pas totalement la réalité. Alors là, oui, l'émotion y fait pour beaucoup. Et même que les vues qui ne me conviennent pas vont poubelle sans hésitation.
Même les vues "souvenirs" sont sélectionnées selon la mémoire que j'ai de l'événement en question, et de la personne dans l'événement.
Mais ensuite, en post-prod, que ce soit tirage ou ordi, je recherche l'image qui représente la personne telle que je la vois, même si ce n'est pas totalement la réalité. Alors là, oui, l'émotion y fait pour beaucoup. Et même que les vues qui ne me conviennent pas vont poubelle sans hésitation.
Même les vues "souvenirs" sont sélectionnées selon la mémoire que j'ai de l'événement en question, et de la personne dans l'événement.
- monbon
- Super Gourou
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- Enregistré le : mardi 27 novembre 2007 10:55
- Localisation : Armentières, près de Lille
- Contact :
Re: Les sujets.
Mais pourquoi faudrait il aimer ses sujets? Qu'entends tu par là? une obligation morale? Une condition indispensable à l'obtention de bonnes images ?Oz a écrit : Ma question, c'est vraiment faut'il aimer ses sujets. Et pourquoi?
Vu que ma méthode choque, je me dis que ce serais mieux sur le forum d'avoir un minimum de réponse construit.
Pour moi, le fait d'aimer ses sujets n'est en rien un gage de bons résultats et n'est pas forcément non plus un gage de respect du sujet photographié.
J'ai parlé plus haut de mon approche personnelle qui se veut empathique pour mes sujets mais je pense que tout les regards sont nécessaire en photographie: le cynisme, la révolte chez le photographe sont souvent à l'origine de très bon clichés qui nous secouent dans nos fauteuils, et ça fait du bien.
Mais il faut aimer travailler sur le sujet que l'on traite, ce qui est très différent d'aimer le sujet pour lui même.
- freddy.lombard
- Super Gourou
- Messages : 17138
- Enregistré le : vendredi 04 juin 2010 16:23
- Localisation : A 54 km de la petite gloriette du Jardin des Plantes
Re: Les sujets.
Si les photos des intimes paraissent plus chargées d'émotions, n'est-ce pas simplement parce que la famille, les amis, les proches se laissent plus facilement aller avec le photographe ?
On prête une relation émotionnelle entre le photographe et son sujet là où l'on perçoit nous-mêmes une émotion : en réalité il semble que ce soit la photo qui nous touche.
J'aurais tendance à dire que plus on est neutre vis-à-vis du sujet, plus on est susceptible de faire une "bonne" photo parce que justement on ne s'implique pas, ce qui permet de se concentrer sur l'aspect visuel.
Après, si l'on est capable de gérer les deux et d'ajouter des sentiments que l'on est capable de retransmettre sur le cliché, c'est évidemment un plus. Il me semble que - hors coup de chance - la maîtrise de cette dernière faculté soit réservée aux grands.
Le parallèle avec la musique me paraît évident : les grands interprètes font passer un courant dans leur musique parce qu'ils ont une maîtrise absolue de l'ensemble (technique et émotions codifiées sur la partition sous forme de nuances). Peu importe qu'ils ressentent réellement la musique; Bien évidemment il y a les exceptions : ceux qui ressentent réellement les émotions et semblent vivre la musique.
On prête une relation émotionnelle entre le photographe et son sujet là où l'on perçoit nous-mêmes une émotion : en réalité il semble que ce soit la photo qui nous touche.
J'aurais tendance à dire que plus on est neutre vis-à-vis du sujet, plus on est susceptible de faire une "bonne" photo parce que justement on ne s'implique pas, ce qui permet de se concentrer sur l'aspect visuel.
Après, si l'on est capable de gérer les deux et d'ajouter des sentiments que l'on est capable de retransmettre sur le cliché, c'est évidemment un plus. Il me semble que - hors coup de chance - la maîtrise de cette dernière faculté soit réservée aux grands.
Le parallèle avec la musique me paraît évident : les grands interprètes font passer un courant dans leur musique parce qu'ils ont une maîtrise absolue de l'ensemble (technique et émotions codifiées sur la partition sous forme de nuances). Peu importe qu'ils ressentent réellement la musique; Bien évidemment il y a les exceptions : ceux qui ressentent réellement les émotions et semblent vivre la musique.
- bbjm
- Super Gourou
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- Enregistré le : dimanche 14 février 2010 13:22
- Localisation : dans le 28
- Contact :
Re: Les sujets.
Je partage bien l'opinion de Monbon.
Le terme "aimer" implique que vis à vis du sujet, l'affect et les valeurs personnelles soient en communion avec lui.
Je lui préfère largement le terme "empathie".
Si on fait un parallèle avec un journaliste, on ne lui demande pas d'aimer son sujet mais bien d'en faire le tour, d'en sortir une bonne analyse et de nous communiquer "sa" vision des choses.
Pour moi, le photographe devra faire la même chose en image, etre imprégné de son sujet pour nous donner son témoignage.
Il n'empêche que quelques temps après, il devra pouvoir s'imprégner d'un tout autre sujet...
Par ailleurs, je trouve que la pratique du portrait auprès des gens qui nous sont proches (famille, amis ...) nécessite de faire un effort d'abstraction des sentiments. Je ne pense pas "qu'aimer" son sujet soit un plus.
Au contraire, personnellement je trouve qu'une séance est réussie quand j'ai pu avoir un oeil, non pas objectif, mais au moins réaliste voir même une petite touche de cynisme derrière le viseur.
Là, je te rejoins OZ, lorsque tu dis voir les personnes comme des objets. C'est lorsqu'on a cet "oeil" derrière le viseur, que c'est le bon moment !
Le terme "aimer" implique que vis à vis du sujet, l'affect et les valeurs personnelles soient en communion avec lui.
Je lui préfère largement le terme "empathie".
Si on fait un parallèle avec un journaliste, on ne lui demande pas d'aimer son sujet mais bien d'en faire le tour, d'en sortir une bonne analyse et de nous communiquer "sa" vision des choses.
Pour moi, le photographe devra faire la même chose en image, etre imprégné de son sujet pour nous donner son témoignage.
Il n'empêche que quelques temps après, il devra pouvoir s'imprégner d'un tout autre sujet...
Par ailleurs, je trouve que la pratique du portrait auprès des gens qui nous sont proches (famille, amis ...) nécessite de faire un effort d'abstraction des sentiments. Je ne pense pas "qu'aimer" son sujet soit un plus.
Au contraire, personnellement je trouve qu'une séance est réussie quand j'ai pu avoir un oeil, non pas objectif, mais au moins réaliste voir même une petite touche de cynisme derrière le viseur.
Là, je te rejoins OZ, lorsque tu dis voir les personnes comme des objets. C'est lorsqu'on a cet "oeil" derrière le viseur, que c'est le bon moment !
- Grulon
- Intéressé
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- Enregistré le : dimanche 22 avril 2012 15:48
- Localisation : La Rochelle - 17
Re: Les sujets.
De toute façon, être objectif, en photo, ça nécessite d'avaler des lentilles. Et là je suis contre.
...
Non plus sérieusement, comme la réalité de l'image n'a rien à voir avec la réalité objective, on s'en tape un peu de savoir comment quelqu'un ressent les choses vis à vis de son sujet.
Quand je fais du portrait, je parle à mon sujet, j'essaye de provoquer l'émotion, de causer des ascenseurs émotionnels, j'essaye de comprendre la personne et de la toucher là où ça pique, pour que son émotion ressorte. Est ce que j'aime mon sujet? On s'en fout au fond. Est ce que mon sujet m'aime? Il vaut mieux pour moi, sinon il ne m'écoute pas. De toute façon, c'est dépendant des méthodes de travail, des finalités, etc...
Je crois qu'il faut séparer la photographie souvenir, où là on cherche à retrouver les gens et les situations telles qu'on en a le souvenir, même si l'image est floue, même si l'image est sous ex... Au fond, l'important c'est la trace de l'évenement (ça peut aussi bien marcher en vacances qu'en photojournalisme ça) et la photographie graphique, où on a de toute façon un objet visuel à la fin, où la matérialité devient aussi importante que le fond, et où les deux doivent jouer de concert (ou pas) pour livrer une image qui raconte quelque chose.
...
Non plus sérieusement, comme la réalité de l'image n'a rien à voir avec la réalité objective, on s'en tape un peu de savoir comment quelqu'un ressent les choses vis à vis de son sujet.
Quand je fais du portrait, je parle à mon sujet, j'essaye de provoquer l'émotion, de causer des ascenseurs émotionnels, j'essaye de comprendre la personne et de la toucher là où ça pique, pour que son émotion ressorte. Est ce que j'aime mon sujet? On s'en fout au fond. Est ce que mon sujet m'aime? Il vaut mieux pour moi, sinon il ne m'écoute pas. De toute façon, c'est dépendant des méthodes de travail, des finalités, etc...
Je crois qu'il faut séparer la photographie souvenir, où là on cherche à retrouver les gens et les situations telles qu'on en a le souvenir, même si l'image est floue, même si l'image est sous ex... Au fond, l'important c'est la trace de l'évenement (ça peut aussi bien marcher en vacances qu'en photojournalisme ça) et la photographie graphique, où on a de toute façon un objet visuel à la fin, où la matérialité devient aussi importante que le fond, et où les deux doivent jouer de concert (ou pas) pour livrer une image qui raconte quelque chose.
- Fujicator
- Modérateur
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- Enregistré le : jeudi 17 avril 2008 6:05
- Localisation : Bien trop souvent sur le forum.
- Contact :
Re: Les sujets.
Je suis en plein questionnement sur cette thématique, mais pour moi la réponse à la question faut-il aimer son sujet va de soi.
Photographier c'est exprimer quelque chose de personnel, une émotion et ce qui est clair c'est que la nature humaine nous permet de nous positionner de multiples façons pour entrer en relation avec un sujet humain ou autre.
A ce titre j'aime photographier les gens que je trouve amusants et je rêve de photographier un clown hors scène car je déteste ces "artistes" Je suis aussi fasciné par les personnes agées, les visages marqués par la vie, les physiques particuliers...
Donc oui je suis loin de vouloir photographier que les gens que j'aime.
L'important en photo ce n'est pas la nature du lien qui unit le photographe à son sujet mais bel et bien l’existence et surtout l'intensité de ce lien.
Enfin tel est mon avis d'éternel débutant et de portraitiste lâche et paresseux.
Photographier c'est exprimer quelque chose de personnel, une émotion et ce qui est clair c'est que la nature humaine nous permet de nous positionner de multiples façons pour entrer en relation avec un sujet humain ou autre.
A ce titre j'aime photographier les gens que je trouve amusants et je rêve de photographier un clown hors scène car je déteste ces "artistes" Je suis aussi fasciné par les personnes agées, les visages marqués par la vie, les physiques particuliers...
Donc oui je suis loin de vouloir photographier que les gens que j'aime.
L'important en photo ce n'est pas la nature du lien qui unit le photographe à son sujet mais bel et bien l’existence et surtout l'intensité de ce lien.
Enfin tel est mon avis d'éternel débutant et de portraitiste lâche et paresseux.

- Eusaebius
- Super Gourou
- Messages : 5819
- Enregistré le : jeudi 18 mai 2006 18:41
- Localisation : Vitry le François 51
- Contact :
Re: Les sujets.
J'aimerais que tu nous développes ça. Je crois que ça nous permettrait de mieux comprendre ton questionnement, j'ai l'impression qu'on ne répond pas tout à fait à ta question, ou qu'on tourne dans le vide. Aurais-tu quelques images à nous montrer en nous expliquant ce qui a choqué ?Vu que ma méthode choque,
- Abdelkrim13
- Super Gourou
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- Enregistré le : mardi 10 août 2010 13:58
- Localisation : Nantes :-)
- Contact :
Re: Les sujets.
Tout à fait d'accord avec Eusaebius, quelques photos nous permettraient de mieux cerner ce qu'on te reproche.
- Grulon
- Intéressé
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- Enregistré le : dimanche 22 avril 2012 15:48
- Localisation : La Rochelle - 17
Re: Les sujets.
D'accord aussi.
De toute façon, on peut argumenter sur n'importe quel sujet, alors si tu veux des armes pour expliquer ta démarche, j'ai une bonne réserve de mauvaise foi...
De toute façon, on peut argumenter sur n'importe quel sujet, alors si tu veux des armes pour expliquer ta démarche, j'ai une bonne réserve de mauvaise foi...
- Oz
- Expert
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- Enregistré le : mardi 28 novembre 2006 22:23
- Localisation : Bordeaux - Sevran
- Contact :
Re: Les sujets.
J'ai pas trop suivi la tournure
Maintenant, si c'est que les gens que je rencontre irl et pas sur le forum, ok, j'vais demander à d'autres personnes

Ce qui m'avais étonné, c'est que j'avais l'impression que tout le monde aimais leurs sujets.A travers cette question, je ne cherche pas une réponse pour ma pratique photographique. La mienne, mon processus intellectuelle me convient particulièrement, je n'ai aucun problème de production du moins, pour le moment, et qu'elle est je pense la moins hypocrite en tant qu'auto analyse.
Maintenant, si c'est que les gens que je rencontre irl et pas sur le forum, ok, j'vais demander à d'autres personnes

- ilford_X
- Super Gourou
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- Enregistré le : mardi 07 octobre 2008 5:36
- Localisation : Royaume du Bas Groland
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Re: Les sujets.
Oui. C'est plutôt conseille pour ne pas les rendre antipathiques, à moins qu'ils ne le soient déjà à la base, ou que ce soit le but recherchéOz a écrit :Faut'il aimer les sujets que l'on photographie?
Et par sujet, je parle des personnes.

bon bah j'espère que ce questionnement qui apporte des infos et points de vue divers ne finira pas en m bin.