Et j'ai raté cette passionnante discussion...
Ce qu'il y a de dérangeant dans une telle discussion c'est que cela dévie illico sur le "
droit et la liberté" ! Personne n'a envie d'interdire quoi que ce soit, mais si systématiquement lorsque l'on parle de rendu photographique on en vient à brandir l'étendard de la liberté individuelle fatalement cela se termine dans un impasse...
Dans un monde devenu politiquement correct, bien sûr que chacun a le droit de photographier comme il l'entend et donner à ses images le rendu qu'il désire. Peut-être que le problème n'est pas là. Esox choisit d'utiliser une pellicule périmée et désire corriger le résultat de ses images pour tenter de retrouver les couleurs correspondant à celles qu'il a pu observer lors de la prise de vue. La démarche est plus que louable mais
Esox choisit aussi la voie la plus difficile...
Contrairement à ce qui est dit, il n'y a pas qu'un problème de péremption de pellicule. Une diapo est équilibrée pour une température de couleur donnée, c'est-à-dire pour des conditions de lumière très précises que l'on ne retrouve pas tout au long de la journée (pour un film "lumière du jour") et qu'il est
nécessaire de filtrer à la prise de vue par des filtres de conversions (ce que plus grand-monde ne fait). Le vieillissement d'un film et les "accidents de conservation" introduisent une modification différente pour chaque couche de couleur et du coup il devient impossible de corriger par un simple filtrage un tel film. C'est la seule raison pour laquelle si l'on entend respecter les couleurs de son sujet, il est illusoire d'utiliser ce genre de pellicule.
Esox (j'espère que tu ne vas pas te mettre en colère

) a tenté de manière informatique de retrouver des couleurs plus "conformes" à sa prise de vue et le résultat est très loin d'être probant, désolé...

Ses compétences ne sont pas en cause, mais la voie choisie n'est pas évidente...
Bien-sûr que n'importe quel lomographe se serait mieux servi d'une telle pellicule. Je vais même aller plus loin, si on avait donné la même pellicule à cinquante d'entre eux, on aurait eu cinquante chefs-d'oeuvre, tous aussi différents les uns que les autres.

Prenons maintenant cinquante photographes ringards dits "
de la vielle école" qui auraient (bêtement) tenté de reproduire les couleurs de la prise de vue... On se serait retrouvé avec cinquante photos médiocres (
encore une fois, c'est techniquement impossible) tellement similaires et comparables, que si on les avait mélangées, personne n'aurait retrouvé les siennes...
Voilà où se situe le problème si l'on se refuse à entrer dans les considérations esthétiques où la discussion s'achèvera toujours après un péremptoire : "j'aime/j'aime pas" !
La lomographie ne m'indispose pas tant que je veuille l'interdire !

C'est vraiment le cadet de mes soucis. C'est cette facilité (au sens péjoratif du terme) derrière laquelle se réfugient certains au nom de la liberté de créer que je dénonce. (chose qu'a aussi tenté de dire Esox) N'en déplaise à certains,
il est plus facile d'appliquer une dérive de couleur quelconque à une image, qu'il n'est possible de simplement et correctement équilibrer ces dernières. Dans le même esprit, il est très facile d'introduire un vignetage, du grain, un fort contraste, cramer ses hautes lumières, boucher ses ombres ou n'importe quel effet caricatural sur une photographie.
En photo argentique, le phénomène lomographie est tout à fait comparable à ce qu'est Instagram pour le numérique. Donner l'illusion à certains crédules qu'ils sont de véritables artistes en cliquant sur un bouton. Et là où j'attrape vraiment des boutons, c'est lorsque ces derniers viennent m'expliquer qu'ils pratiquent la photographie à l'ancienne...

Un peu de respect pour pépé !