Malouk a écrit : Mais le dye transfer qu'est ce exactement?
Une espèce de tri (quadri?) chromie non?
Oui et non...

Effectivement, il suit le principe de la trichromie mais ce n'est pas un procédé de prise de vue mais de tirage. En fait, très utilisé avant d'être détrôné par le Cibachrome pour le tirage d'épreuves positives à partir de diapos. Mais le procédé s'apparente plus à de l'impression car les gélatines insolées sous agrandisseur (
en fait trois gélatines différentes obtenues pour chaque canal coloré) servait de "
tampon" pour appliquer une encre et les trois passages permettait d'obtenir une épreuve colorée.
C'est donc très long et délicat d'obtenir une épreuve. Par contre, une fois les trois "
tampons" obtenus, tirer de nouvelles épreuves est rapide et peu cher. Mais, je me répète : s'agit-il de photographie (
au sens où on la pratique) ou bien d'imprimerie ?
Malouk a écrit : En gros il faut faire une plaque gélatinochlorure bromure (...) et il faut se démerder pour que la gélatine soit exposée du coté verre et que la plaque trempe en même temps dans un bain de mercure,
Le résultat est une photographie couleur qui n'est pas formé sur le procède trichrome et qui permet ainsi de reproduire tout type de lumière (on fait pas mieux aujourd'hui et ce procède a 130 ans).
(...)
Gabriel lippmann était quand même un génie.

En vraiment très, très gros...

Mais pas très facile d'expliquer la “
photographie interférentielle des couleurs”
Le mercure fut utilisé effectivement par Lippmann mais pas du tout pour ses qualités chimiques mais simplement comme miroir.
Le principe du procédé Lippmann est la possibilité de récupérer l'information spectrale dans l'épaisseur d'une
gélatine photosensible spécifique. La plaque est effectivement montée à l'envers (verre côté objectif) : l'on constitue une sorte d'aquarium (
j'essaie d'être simple ! 
) dont la face tournée vers l'optique est enduite côté intérieur d'émulsion photographique. Ce mini "
aquarium" étant rempli de mercure ce dernier va jouer le rôle de miroir et créer des ondes lumineuses "
stationnaires" dans l'épaisseur de la pellicule par le jeu d'interférence entre la lumière reçue et celle réfléchie par le miroir. Chaque longueur d'onde distincte a donc une position particulière dans l'épaisseur de la pellicule.
Une fois la plaque développée,
il faut de plus des conditions bien particulières pour pouvoir observer cette image. Cela fonctionne un peu comme le daguerréotype, visible avec une certaine incidence : la lumière lors de l’observation est réfléchie de manière différente par ce dernier en fonction de l’image enregistrée au préalable sur la plaque argentée. Cette différence de réflexion permet de restituer à l’observateur l’image enregistrée sur le daguerréotype.
Pour le procédé Lippmann ce n’est pas simplement l’intensité lumineuse qu’il faut restituer, mais les longueurs d’ondes différentes. La plaque est donc montée derrière un prisme (
tout le monde sait de quelle manière il est capable de décomposer la lumière blanche... Voir Dark Side of the Moon !
) et éclairée de manière particulière pour éviter les réflexions parasites et que la décomposition du spectre lumineux permise par le procédé soit visible.
Bref, si je reprends le sujet de ce post, on est loin de pouvoir suppléer aux déficiences de Kodak et Fuji avec ce genre d’expérience de “physique amusante”…
Gabriel Lippmann obtient un prix Nobel justifié, en 1908 pour ses travaux sur la “
photographie interférentielle des couleurs” mais on savait déjà ce procédé
sans aucun avenir (
les autochromes Lumière ouvraient une voie autrement plus réaliste !
) et c’est pour les avancées permises dans le domaine de la physique (
et non pour la photographie 
) qu’il le méritait.
Par contre, on peut signaler que ses travaux ont été repris et on permit de produire beaucoup plus tard les hologrammes. Pour ceux qui n'arrivent pas trop à suivre mes explications (
je ne suis pas toujours très clair et m'en excuse !

) n'ont qu'à regarder leur carte bleue qui comporte un bel exemple de ce dont on parle.
Le procédé dit de “
daguerréotype couleur” dont tu parles par ailleurs, est un secret de polichinelle !
En observant ces derniers on remarque effectivement des franges colorées et ces dernières obéissent sans doute au phénomène mis en évidence par Lippmann. De là à parler d’un procédé couleur…
