L' ombre d'une photographe, Gerda Taro

[Georgesh]

Ce livre, sorti en mars au Seuil, dans la collection Fiction & Cie sous la plume de François Maspéro reprend la vie de Gerda Taro, jeune photographe disparue pendant les combats, sur le front de la guerre d' Espagne.
C' est à la veille de ses vingt-ans, qu'elle est tuée sur la route de Madrid.
Elle était la compagne de Robert Capa , affrontait le danger, convaincue de
participer à la construction d' un monde meilleur. Dans les aventures de Boro, reporter photographe, Franck et Vautrin y font aussi allusion.

Les sources et les valeurs du photoreportage.

[Georgesh]

A la veille de ses vingt-sept ans.... désolé...

[fabrice C]

La pequeña rubia n'est pas morte au combat, mais connement éventrée dans un accident de la route ... quelle misère
Tout comme son compagnon, beaucoup plus tard, à sauté tout aussi connement sur une mine en montant sur un talus pour chercher un angle de prise de vue, pendant une marche paisible de reconnaissance ... après avoir échappé aux balles franquistes, avoir fait le débarquement en première ligne , sauté en parachute dans les lignes allemandes .... étrange destin.

Tout l'univers de Boro est effectivement largement inspiré de Capa, jusque dans la description du personnage : Un grand beau gosse ténébreux, juif hongrois et photographe ....

Juste un détail : la Gerda des bouquins ne meurt pas en espagne, et finit par trahir en travaillant pour les SS ... z'auraient pu prendre un autre personnage pour faire ça, ça ne rend pas justice à la mémoire de Gerda !

[Georgesh]

La Gerda de françois Maspéro, elle, meurt bien à Brunete, en 37, dans un accident, provoqué par un char Russe aux mains d'un conducteur inexpérimenté....
Années d'engagement politique aux côtés des Républicains, contre le Franquisme . Naïveté et grandeur d'une militante qui voulait à tout prix prendre des photos des Républicains victorieux.
Années où les valeurs de liberté ne sont pas encore diluées dans
l 'individualisme. Maspéro, qui a toujours pris le parti des libertaires malgré ses origines et son éducation bourgeoises, dresse un portrait d' une femme courageuse et déterminée. En prime, les photos de cette reporter de guerre, souvent en format carré. Elle parcourait les champs de bataille avec un Leica et un Rollei. On dit qu' elle préférait le Rollei. Comme quoi un Rolleiflex automat était parfaitement adapté ..au reportage en 36/37. mis au service d'un coup d'oeil très militant. Capa, lui, avait déjà un Leica.
Années de " vache enragée ", où les photographes , les reporters d' images avaient quelque chose à dire.

[fabrice C]

Haha ! Un peu de polémique (victor).
Gentille quand même, ça ne changera pas la face du monde, mais je doute que capa ait beaucoup tripoté du leica .... tu confonds avec HCB, son pote co-fondateur de magnum !

J'ai cherché sur le net, et trouvé des extraits de "slightly out of focus", son autobiographie, où il fait référence par exemple, pour "son" débarquement lors du D-day, à des contax.

J'ai vu récemment la dernière photo connue de lui vivant, le matin même de son décès, avec un nikon télémétrique au cou .... (une "copie" améliorée du contax donc !)

alors alors ??

[Rombier]

En séjour à Saigon, j'ai visité le "musée des horreurs de la guerre" (sic, mais c'est parfaitement justifié ).
Les photos du dernier film de Capa y sont exposées. C'est poignant.

[fabrice C]

Il y a toute une légende autour de ces photos, et leur aspect prémonitoire :
Les femmes en pleur sur une tombe qui serait bientôt la sienne, le panneau en gros plan indiquant la route fatale, et enfin la dernière, étrangement paisible, où l'on voit une colonne de soldats sur la route, s'éloignant tous de dos, comme s'il ne faisait déjà plus partie du groupe ...

[Georgesh]

Merci por ces précisions. Paul - Emile ne polémique pas...L' auteur du livre consacre de longs développements au chois, par certaines agences, de ces deux appareils légers, qui viennent d'arriver sur le marché. D'où l' hypothèse suivante: Maspero évoque les photos comme tentative de langage universel, et en post-scriptum, annonce travailler, dans le cadre de ses activités d' éditeur sur les photos de Capa depuis 1959.
Les photos de Gerda Taro et de Capa sont parfois mélangées sous une signature unique " Capa ". Comme en 36, quand Lucien Vogel envoie une équipe à Barcelone, au début de la guerre d' Espagne. Le couple Capa/Taro a 2 appareils, un Leica et un Rollei. Parfois, en mettant 2 photos côte à côte, on retrouve deux angles différents, deux plans différents, les uns au 24 X 36, les autres avec un cadrage à hauteur de poitrine. Maspéro choisit l'hypothèse que Gerda préfère le Rollei...
Tout ça n' a pas valeur d' évangile...
Derrière les appareils anciens, les ombres de ceux ou celles qui les ont utilisés...

[fabrice C]

Ca nous émeut forcemment, parceque tout photographe, amateur ou pro, a du un jour se rendre compte qu'il n'est présent que par son absence sur le cliché ....

Merci d'avoir lancé ce fil, c'est à la fois passionnant et émouvant

[Rombier]

Ca nous émeut forcemment, parceque tout photographe, amateur ou pro, a du un jour se rendre compte qu'il n'est présent que par son absence sur le cliché ....

Merci d'avoir lancé ce fil, c'est à la fois passionnant et émouvant

De fait, voyageant souvent seul, je réalise régulièrement des auto-portraits.
Non pas par narcissisme, mais pour contrer l'inconvénient précité.
Je le justifie en plaisantant que, au cas ou je disparaitrais, si l'on retrouve mon appareil, on pourra retracer le parcours de mes dernières heures (cf. le film Blair Witch Project).