Sans vouloir mettre de l'huile sur le feu, ou déclencher un troll, je dirais que la question ne se pose pas en termes qualitatif, de "mieux" ou de "meilleur procédé". Mais simplement il s'agit de constater que les procédés sont différents. Chaque technique apporte des caractéristiques propres qu'il peut être utile d'exploiter. Il y a quelques années j'étais persuadé de la supériorité absolue du procédé argentique, en N&B d'abord, mais aussi pour la couleur... jusqu'à ce qu'on me mette sous les yeux (et dans les mains) des tirages numériques de haute qualité :
- une impression laser "imitation baryté N&B" peut faire bonne figure. La force essentielle du procédé tient au traitement numérique qui peut être fait en amont sur le négatif (ou fichier). Au point que c'est parfois trop beau ! Et oui, les possibilité des logiciels de traitement numérique peuvent conduire à des excès auquel nous ne parviendrons pas sous l'agrandisseur.
De plus on peut multiplier les tirages une fois le fichier préparé. Beaucoup d'entre nous se moquent de faire de la production en série, mais bon, la facilité de reproduction est bien là.
- Une impression mate sur un beau papier a un rendu particulier qui peut être assez exceptionnel. En N&B, il n'existe aujourd'hui que de très rares papiers mats de qualité, et en couleur je n'en ai jamais vu.
- On cite souvent la "main" du papier baryté comme un avantage décisif. C'est vrai qu'avec un cartoline 300gr/m2 on a la sensation de tenir un véritable objet, pas une simple photocopie. Mais il existe, ou du moins il a existé, des papiers argentiques assez fins qui ne présentent pas cette qualité de poids et de rigidité. Alors...
De toute façon, à mon avis, cet argument ne tient que pour des tirages stockés en masse dans des boîtes. Mais nos meilleurs tirages méritent un montage sur carton dans un beau portfolio, ou bien un encadrement de qualité. Et là, la "main" du papier devient secondaire.
Pour finir, quelques remarques en vrac :
- La technologie actuelle permet toutes sortes d'hybridation entre la prise de vue (argentique ou numérique) et les procédés de tirages (eux-mêmes mixtes). Est-ce que ça a du sens de shooter en argentique et de faire du tirage laser ? Est-ce que ça a du sens de shooter en argentique, puis de scanner, pour restituer sur une tireuse argentique ? Est-ce que ça a du sens de shooter en numérique et de restituer en N&B ? ... Je ne me risquerai pas à esquisser des réponses à ces questions ; chacun, en fonction de sa pratique et de ses buts, pourra répondre pertinemment "oui" ou "non".
- Nous sommes soumis à la loi du commerce. Ils sont nombreux à vouloir nous vendre des imprimantes et de l'encre à prix d'or ! (Ils sont moins nombreux à vendre de bons produits de laboratoire argentique, et là aussi c'est malheureusement l'inflation). Quoiqu'il en soit, un tirage baryté N&B, correctement traité, bien lavé et bien aplati reste une valeur sûre, qui ne me coûte pas (encore) un bras. Et il y a le plaisir du "self made" et de conduire de bout en bout la production de l'image. Pour moi, amateur, c'est un point très important.
- Le montage de photographies sous verre altère son rendu. Le soin apporté aux tirages doit aller jusqu'au bout. Quel que soit le procédé utilisé, une fois obtenu une image optimale, un montage ou un encadrement de qualité est nécessaire.
-...et je passe pour aujourd'hui sur la différence entre un film et un capteur, puisque la question initiale porte sur le tirage.... et que ce n'est pas la peine de repartir sur un débat sans fin (
http://www.35mm-compact.comwww.35mm-com ... 22&t=50128 )
