Qu'est-ce que l'art?la vie est un art
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La photo du mois de juin 2025

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Construire une oeuvre photographique
- Louis Maton
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Re: Construire une oeuvre photographique
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Re: Construire une oeuvre photographique
Louis Maton a écrit :Qu'est-ce que l'art?la vie est un art

Snappe, dompteur de mégère
- Honorine
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Re: Construire une oeuvre photographique
Severus Snappe a écrit :Louis Maton a écrit :Qu'est-ce que l'art?la vie est un art
Qu'est ce que la vie?
Snappe, dompteur de mégère
la tienne ne tiens qu'à un fil, dompteur

la mégère
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Re: Construire une oeuvre photographique
Moi je photographie des tas de filles nues qui regardent mon objectif d'un air absent et là je peux vous dire que je n'épuiserai jamais le sujet même si le sujet m'épuise




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- Gourou
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Re: Construire une oeuvre photographique
Bon ce sera le dernier message du soir.
Je pense que la creation d'une série depend de plusieurs façons de l'envisager (puissant, mon raisonnement ce soir!
Mais bon, parfois des lapalissades sortent des reflexions prospectives. je ne me prive donc pas).
- Soit une démarche stakhanoviste: je fais une serie sur tel objet, tel lieu, tel contexte ou tel fil conducteur entre les images.
C'est envisageable sur le court terme selon moi. C'est, après tout, le principe du reportage. On prend un sujet, on creuse, on conclut et on edite.
- Soit il s'agit d'un interet "de fond"; A ce moment, la serie peut durer des semaines, voir des mois opu des années. Ce genre de travail est inenvisageable sans passion: prenons un exemple: une rue, un quartier. Sa physionomie change ou fil des heures de la journée, des jours de la semaine, des saisons... des années même.
Ce qui incite à commencer une serie peut etre parfaitement anodin (une photo faite par hasard, qu'on developpe, qui interpelle et qui conduit à retourner sur les lieux ( Dans le cas ou il s'agit d'un lieu: libre à vous de transposer et d'extrapoler ), soit un interet intellectuel, soit une curiosité dont la source peut etre fort eloignée de la photo.
Etre spectateur d'une piece de theatre qu'on apprecie peut conduire à suivre sa carrièrte, ou la vie d'un theatre...
Il y a aussi un interet purement formel: decider de realiser, par exemple, un tryptique d'images homogenes dans le sens, l'esprit ou la forme.
Ce sera une serie que je qualifierais "a objet unique": les 3 parties deviennent indiscociables, et ne forment en fait qu'une oeuvre unique.
A chacun de decouvrir en fait "a quoi il marche", ce qui le booste ou l'inspire.
La realisation d'une serie (on pourrait aussi dire un travail de fond) est un excellent moteur creatif, quelque soit le type de travail qu'on entreprend, à mon sens.
V

Je pense que la creation d'une série depend de plusieurs façons de l'envisager (puissant, mon raisonnement ce soir!

- Soit une démarche stakhanoviste: je fais une serie sur tel objet, tel lieu, tel contexte ou tel fil conducteur entre les images.
C'est envisageable sur le court terme selon moi. C'est, après tout, le principe du reportage. On prend un sujet, on creuse, on conclut et on edite.
- Soit il s'agit d'un interet "de fond"; A ce moment, la serie peut durer des semaines, voir des mois opu des années. Ce genre de travail est inenvisageable sans passion: prenons un exemple: une rue, un quartier. Sa physionomie change ou fil des heures de la journée, des jours de la semaine, des saisons... des années même.
Ce qui incite à commencer une serie peut etre parfaitement anodin (une photo faite par hasard, qu'on developpe, qui interpelle et qui conduit à retourner sur les lieux ( Dans le cas ou il s'agit d'un lieu: libre à vous de transposer et d'extrapoler ), soit un interet intellectuel, soit une curiosité dont la source peut etre fort eloignée de la photo.
Etre spectateur d'une piece de theatre qu'on apprecie peut conduire à suivre sa carrièrte, ou la vie d'un theatre...
Il y a aussi un interet purement formel: decider de realiser, par exemple, un tryptique d'images homogenes dans le sens, l'esprit ou la forme.
Ce sera une serie que je qualifierais "a objet unique": les 3 parties deviennent indiscociables, et ne forment en fait qu'une oeuvre unique.
A chacun de decouvrir en fait "a quoi il marche", ce qui le booste ou l'inspire.
La realisation d'une serie (on pourrait aussi dire un travail de fond) est un excellent moteur creatif, quelque soit le type de travail qu'on entreprend, à mon sens.
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- Népo
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Re: Construire une oeuvre photographique
chris69photos a écrit :La meilleure illustration est la faculté des artistes (peintres, sculpteurs ou photographes) à expliquer leur démarche : c'est qu'il y a une intention qui est quand même présente... même si certains rentrent dans une sorte de transe lors de leur création.

Les seuls exemples qui me viennent de musiciens parlant de leur travail, touchent aux aspects techniques ou philosophiques, mais pas au sens de leur oeuvre : Wagner défendant le principe d'oeuvre d'art total ou Schoenberg théorisant le dodécaphonisme. Dire ce que j'ai voulu faire, ce n'est pas expliciter ce que j'ai voulu dire. Ce qui pour ma part me convient parfaitement

D'ailleurs, sur la tendance à parler technique, j'ai entendu parler dernièrement d'une étude qui semble bien intéressante de Pierre Bourdieu, sur la pratique photographique en amateur. Ça s'appelle Un art moyen... quelqu'un a lu ? Il parlait déjà, dans les années 60, de la tendance des photographes amateurs à parler technique plutôt qu'oeuvre : c'était selon lui une des raisons qui facilitait une approche moins complexée de ce domaine artistique.
Népo
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Re: Construire une oeuvre photographique
Je n'ai pas dis qu'ils avaient tous sorti un bouquin de 500 pages pour expliquer ce qu'ils font/faisaient. Je voulais simplement dire qu'ils ne faisaient pas les choses par hasard : ce n'est pas en se levant le matin en pleine forme qu'ils se disaient "tiens, je vais faire une chanson qui parle de la mort". Généralement, c'est qu'il y a eu un évènement dans leur vie. C'est pour cela que pour moi la création d'un travail d'ensemble est fortement lié à la vie de la personne. Ensuite, c'est donc en regardant derrière soi que l'on peut comprendre le cheminement.Népo a écrit :Pour les arts plastiques, je te crois sur parole n'y connaissant pas grand chose, mais en musique, c'est loin d'être le cas, que tu prennes Ravel ou Gainsbourg, y'a un bon paquet d'artistes qui ne se sont pas étendu sur leur travail.
Pour le texte de Bourdieu dont tu parles, il est encore en vente à ce que j'ai pu voir. Après, quoi que l'on en dises, il y aura toujours une partie des personnes qui achète du matos "pour avoir la plus grosse". Pour les autres qui sont ensuite axer technique, c'est surtout cette nouvelle culture de l'image parfaite numérique qui n'accepte plus le grain, le vignettage ou les éléments "hasardeux".
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Re: Construire une oeuvre photographique
Difficile de comprendre ça en lisant "La meilleure illustration est la faculté des artistes (peintres, sculpteurs ou photographes) à expliquer leur démarche"chris69photos a écrit :Je n'ai pas dis qu'ils avaient tous sorti un bouquin de 500 pages pour expliquer ce qu'ils font/faisaient. Je voulais simplement dire qu'ils ne faisaient pas les choses par hasard : ce n'est pas en se levant le matin en pleine forme qu'ils se disaient "tiens, je vais faire une chanson qui parle de la mort". Généralement, c'est qu'il y a eu un évènement dans leur vie. C'est pour cela que pour moi la création d'un travail d'ensemble est fortement lié à la vie de la personne. Ensuite, c'est donc en regardant derrière soi que l'on peut comprendre le cheminement.

AMHA, ce n'est pas ce que dit Bourdieu : c'est un sociologe, pas un psychologue du café du commerce. Je n'ai pas encore lu le bouquin, mais l'universitaire qui en parlait expliquait que la photo était un moyen pour les populations qui ne font pas partie des "héritiers" de s'engager dans une démarche artistique qui restait moins lourde de références que les arts plastiques ou la musique. La photo était donc un moyen d'accéder à une pratique artistique, amateur, avec moins de complexes que pour d'autres arts, car moins chargée d'histoire. Cette entrée était encore plus facilitée par la possibilité pour ces photographes amateurs de justifier leur démarche par ses aspects techniques : on peut ainis s'inscrire dans une recherche technique, en occultant la finalité artistique. Ce qui aide à mettre un peu plus ses complexes de côté.chris69photos a écrit :Pour le texte de Bourdieu dont tu parles, il est encore en vente à ce que j'ai pu voir. Après, quoi que l'on en dises, il y aura toujours une partie des personnes qui achète du matos "pour avoir la plus grosse". Pour les autres qui sont ensuite axer technique, c'est surtout cette nouvelle culture de l'image parfaite numérique qui n'accepte plus le grain, le vignettage ou les éléments "hasardeux".
Népo
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Re: Construire une oeuvre photographique
Bonjour,
Effectivement, arriver à un bon, et même à un très bon résultat, en photographie, est nettement plus facile qu'avec des crayons, de la peinture à l'huile, un violon...
C'est l'une des raisons du succès de cette activité.
Autre atout de la photographie : s'il est impossible de traiter tous les sujets, avec du matériel basique, il est cependant possible de faire d'aussi belle images avec ce matériel basique qu'avec du très haut de gamme, pourvu qu'on utilise cet équipement basique pour les sujets qu'il peut traiter à égalité (avec du haut de gamme).
Donc, de très belles image sont possibles, même avec un simple instamatic ou un starflash, par exemple.
Nous avons déjà, dans ce site, mentionné cette anecdote, mais nous la citons encore : dans les années 1960, des instamatics (peut-être des modèles 50) furent confiés à des professionels, aux USA.
Il en résultat les plus belles images qui aient été faites, à l'époque, avec ce type d'appareil.
En professionnels, ils avaient su évaluer immédiatement ce que l'on pouvait "tirer" de ces "boîtes", et ce que l'on ne pouvait pas leur demander, et adapter leur travail à ces conditions imposées, tout en exploitant au mieux ce que ces tas de plastique pouvaient donner.
Maintenant, voisi une proposition de règle imposée, pour ceux qui voudraient tenter l'aventure : le haïku photographique.
Prendre trois séries de cinq, sept, cinq photos.
Dans chaque série le groupe de cinq, sept, cinq images, évoque une seule idée, un seul concept, etc.
Chacune des deux premières séries introduit et fait le lien avec la suivante.
Tandis que la dernière referme le cycle, en ayant aussi un lien avec les deux premières.
La plus simple manière de réaliser ce "dogme", comme dirait un cinéaste célèbre, serait de faire un marabout de ficelle de cheval.
Mais, si l'on tient à y introduire un sens poétique, et une réflexion philosophique, cela devient aussi ardu que pour un haïku écrit...
Cordialement.
Effectivement, arriver à un bon, et même à un très bon résultat, en photographie, est nettement plus facile qu'avec des crayons, de la peinture à l'huile, un violon...
C'est l'une des raisons du succès de cette activité.
Autre atout de la photographie : s'il est impossible de traiter tous les sujets, avec du matériel basique, il est cependant possible de faire d'aussi belle images avec ce matériel basique qu'avec du très haut de gamme, pourvu qu'on utilise cet équipement basique pour les sujets qu'il peut traiter à égalité (avec du haut de gamme).
Donc, de très belles image sont possibles, même avec un simple instamatic ou un starflash, par exemple.
Nous avons déjà, dans ce site, mentionné cette anecdote, mais nous la citons encore : dans les années 1960, des instamatics (peut-être des modèles 50) furent confiés à des professionels, aux USA.
Il en résultat les plus belles images qui aient été faites, à l'époque, avec ce type d'appareil.
En professionnels, ils avaient su évaluer immédiatement ce que l'on pouvait "tirer" de ces "boîtes", et ce que l'on ne pouvait pas leur demander, et adapter leur travail à ces conditions imposées, tout en exploitant au mieux ce que ces tas de plastique pouvaient donner.
Maintenant, voisi une proposition de règle imposée, pour ceux qui voudraient tenter l'aventure : le haïku photographique.
Prendre trois séries de cinq, sept, cinq photos.
Dans chaque série le groupe de cinq, sept, cinq images, évoque une seule idée, un seul concept, etc.
Chacune des deux premières séries introduit et fait le lien avec la suivante.
Tandis que la dernière referme le cycle, en ayant aussi un lien avec les deux premières.
La plus simple manière de réaliser ce "dogme", comme dirait un cinéaste célèbre, serait de faire un marabout de ficelle de cheval.
Mais, si l'on tient à y introduire un sens poétique, et une réflexion philosophique, cela devient aussi ardu que pour un haïku écrit...
Cordialement.
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- Super Gourou
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Re: Construire une oeuvre photographique
Encore Bonjour,
Pour renforcer l'idée précédente, quand l'on regarde les images prises par Talbot, et d'autres photographes de cette fin de 19ème siècle et de début de 20ème siècle, avec leurs chambres lourdes et encombrantes, les plaques de verre à se coltiner et à charger, puis décharger de la chambre, les émulsions pas vraiment panchromatiques (au début) et franchement lentes (toujours au début), etc., on constate que les vues obtenues sont souvent superbes et même magnifiques.
En N&B comme en couleurs (cf. les autochromes Lumière).
De vrais leçons à prendre, que ce soit en terme de composition, d'éclairage, d'ambiance, etc.
Or, le moindre boîtier basique, en argentique, surpasse les chambres d'alors (exception faite, en terme de grain de l'image, du fait de la plus petite taille du négatif).
Points importants : pour que la qualité du négatif soient exploitée au mieux, il est bien entendu que vous faites vous mêmes vos agrandissements (sans dépasser le 13 x 18, ou le 18 x 24, avec les appareils les plus frustres).
Et, en couleur, vous essayez de monter en 18 x 24 (qui, sauf erreur de notre part, est le format minimum pour pouvoir bénéficier d'un filtrage "manuel", au laboratoire), à moins que vous tiriez en chimie couleur, par vous-mêmes.
A ce sujet, dommage que le Cibrachrome soit disparu, car il rendait vraiment hommage aux images en couleur, tirées de films en petits formats.
Cordialement.
Pour renforcer l'idée précédente, quand l'on regarde les images prises par Talbot, et d'autres photographes de cette fin de 19ème siècle et de début de 20ème siècle, avec leurs chambres lourdes et encombrantes, les plaques de verre à se coltiner et à charger, puis décharger de la chambre, les émulsions pas vraiment panchromatiques (au début) et franchement lentes (toujours au début), etc., on constate que les vues obtenues sont souvent superbes et même magnifiques.
En N&B comme en couleurs (cf. les autochromes Lumière).
De vrais leçons à prendre, que ce soit en terme de composition, d'éclairage, d'ambiance, etc.
Or, le moindre boîtier basique, en argentique, surpasse les chambres d'alors (exception faite, en terme de grain de l'image, du fait de la plus petite taille du négatif).
Points importants : pour que la qualité du négatif soient exploitée au mieux, il est bien entendu que vous faites vous mêmes vos agrandissements (sans dépasser le 13 x 18, ou le 18 x 24, avec les appareils les plus frustres).
Et, en couleur, vous essayez de monter en 18 x 24 (qui, sauf erreur de notre part, est le format minimum pour pouvoir bénéficier d'un filtrage "manuel", au laboratoire), à moins que vous tiriez en chimie couleur, par vous-mêmes.
A ce sujet, dommage que le Cibrachrome soit disparu, car il rendait vraiment hommage aux images en couleur, tirées de films en petits formats.
Cordialement.