Lorsque tu dis "nous" tu veux dire "nous photographes" ou bien "nous spectateurs" ? C'est en effet bien différent, même si l'objet que l'on considère -une photographie- est le même.Abdelkrim13 a écrit :Petite question justement par rapport à ce style de photo :
Ne pensez vous pas que trop souvent nous sommes conditionnés et cantonnés par le côté "représentatif" d'une photo ?
Soit elle représente une scène, une personne, un objet et cela ne vous va....dans le cas contraire, on est comme démuni et dérouté ? Je parle en général et pas seulement ma photo. Dire qu'elle déroute serait un peu présomptueux
Le "nous photographes" est conditionné, pollué, trahi... par quantité de choses : l'image mentale, la préoccupation technique, les (pseudo-)règles de composition, les objets connexes qui au final ne sont pas dans le cadre... la liste pourra sans peine être complétée...
Le "nous spectateur" est conditionné aussi. Tout d'abord par sa culture, ou son absence de culture de l'image (image photographique en particulier, et représentation graphique ou picturale en général). C'est ainsi par exemple que les pictorialistes sont restés englués dans des canons graphiques dominants à l'époque.
Se détacher de la représentation est un long chemin. Il n'est pas encore sûr aujourd'hui que la photographie soit le meilleur outil pour y parvenir. Certains l'ont fait avec plus ou moins de réussite. D'autres ont réussi un mix entre représentation et abstraction ; c'est une voie aussi. Mais quel que soit l'option choisie je pense qu'il vaut mieux qu'elle soit clairement perçue.
La réponse à cette question est complexe, car le conditionnement fonctionne dans les deux sens ! Le photographe cultivé risque de photographier "à la manière de" et produire des ersatz vides de sens, ou d'actualité révolue. Le spectateur cultivé peut tomber dans les mêmes travers, gradués en fonction de son niveau de culture photographique. Certains jugeront une image par référence à des valeurs reconnues mais datées : Doisneau, Cartier-Bresson, Ansel Adams. Ils seront désorientés par des images un peu plus contemporaines. En fait les gens aiment bien catégoriser, classer dans des styles. C'est peut-être un travers assez français ; qu'en pensent nos amis francophones belges, suisses, canadiens... ?
Pour revenir au photographe cultivé, il pourrait peut-être voir dans sa (ta) photo une des hardiesses novatrices auxquelles les plus contemporains nous ont confrontés... ou avoir l'impression de...
Image de caractère, plagiat de style ou simple flop ? Difficile en fait de juger sur une seule image.
Si tu la montres en tant que "plaque" je pense que c'est raté. Si tu l'intègre dans un discours plus distancié de l'esthétique pure, pourquoi pas. C'est le sens de ma remarque sur la série.