
Allez, tiens, encore une tartine, mais ce sera l'ultime intervention massive de ma part. Après, je vous laisse tranquille avec ça…
Un genre de démonstration, si on veut, mais sans prétention, hein !
J’ai voulu voir comment un néga pâle des genoux pouvait réagir. Comme j’avais fait quelques tirages de lecture sur papier RC (dans D72) d’un néga faible y’a pas longtemps, j’ai repris le même, pour essayer le lith. J’ai donc ainsi un moyen de comparaison…
La voie « normale »…
Le néga :

Pâlot de partout, aïe-aïe-aïe !

Tirage direct en grade 5 pour essayer de noircir ce qui doit l’être :

Visage sous-ex dans la pénombre au rendu affreux. Cheveux pas vraiment noirs, de la lumière partout autour. Ben c’est pas gagné…
Si je le présente comme ça en BAT au modèle, je suis un homme mort !

Toujours en grade 5, avec maquillage :

C’est un poil mieux, mais c’est pas Byzance, non plus.
Y’a encore du boulot si je veux éviter des coups de parapluie…

Et que bon, la voie lith maintenant…
Donc même néga, même grandissement mais tirage sur papier baryté périmé.
La mixture de révélo utilisée est la 2) : HQ : 2g, SS : 1g, CS : 10g, BP : 1g, pour un litre. Dans ma cuvette j’ai versé 500ml, suffisant pour mes essais sur du 13x18…
Et zut!, l’effet lith avait du mal à se produire. Comme rien de très chouette ne sortait rapidement, j’ai donc décidé de verser environ 100ml du « vieux brun » (révélo lith mort) des séances précédentes que j’avais conservé dans une bouteille. J’ai bien touillé tout ça, puis reversé dans ma cuvette. Et là, eh-eh…
Un aperçu de mon installation pour donner une idée de la densité très brune du révélo.

Au tout début, ce n’est pas évident de discerner quand ôter la feuille (le snatch). Sous la lumière inactinique, et au-travers du brun, il faut vraiment scruter ce qui passe dans la cuvette, car finalement, tout se passe là-dedans…
Bon, donc, après 2-3 bandes d’essais, exposition du papier, puis développement dans le révélo + « vieux brun » :

Snatch au bout d’environ 10 minutes. Expo finalement encore un peu trop longue, car essentiellement des gris. En même temps, un début d’infection a démarré notamment sur le cou, juste en-dessous du menton, et ponctuellement en quelques autres endroits. Le visage est bien doux, mais le rendu global est moche, pas assez d’homogénéité de l’image, c’est donc raté. Mais l’effet lith semble démarrer…
J’aurais dû sortir la feuille plus vite, avant le démarrage de l’infection. De cette façon, j’aurais eu plein de teintes intermédiaires douces avec de la structure. Ca aurait pu être pas mal…
D’un autre côté, laissé plus longtemps dans le révélo, l’infection aurait contaminé un peu partout, et mes demi-teintes auraient foncé encore davantage. C’aurait fini en black-out quasi total…
Bon. Je m’y suis donc mal pris. Tant pis, on recommence...

Cependant, pour essayer de choper des blancs, j’ai fermé le diaph de l’agran d’1 stop, avec même temps d’expo, et ai plongé la nouvelle feuille dans la cuvette :

Et là, bam !, chouette effet lith avec une teinte jaune paille : gagné ! Comme quoi un néga pâle des genoux, ben ça l’fait aussi…
Snatch au bout d’environ 10 minutes encore, mais très rapidement j’ai dû plonger la feuille dans le BA pour stopper l’infection qui s’est soudain propagée à vitesse galopante.
Effet lith bien marqué : du fort contraste et des grains en paquets, bien assemblés juste pour souligner à gros traits le visage. Les « défauts », parties plus douces et comme brossées, sont sans doute à mettre au compte d’un couchage et/ou d’un vieillissement non uniforme de l’émulsion, je dis ça, mais pas sûr...
Bon d’accord, si je montre ces deux-là à mon modèle, je suis mort une deuxième fois !

Enfin bon, preuve qu’en tout cas, ça marche, ces deux tirages lith donnant une idée du déroulement du truc. Mais bien entendu, sans rien de défini, définitif et régulier. C’est tout au pif et au feeling.
Un diaph d’expo de plus ou de moins, et tout peut changer. Parfois quelques secondes seulement en plus ou en moins de révélation, et tout peut changer. Une température de révélo plus ou moins élevée peut tout changer. Un bain vieux de 20 minutes ou d’une heure ne se comportera pas de la même façon. D’ajouter plus ou moins de « vieux brun » modifiera la réaction. Etc…
Sans parler de la « qualité » du papier périmé…
Je crois qu'il est impossible d'expliquer de faire ceci ou cela pour être certain d'obtenir tel effet. Tout au plus, par expérience, on "sent" une orientation à la chose...
Ah si, un point important : par expérience, pour que l’effet lith se produise, les premières traces de l’image ne doivent apparaître sur la feuille qu’au bout de 3-4 minutes dans le révélo, sinon davantage. Si les premiers détails apparaissent très tôt, il n’y aura pas d’effet lith…
Enfin voilà.
Comme j’ai d’autes trucs en cours, je vais m’arrêter un peu là en ce qui concerne le tirage lith. C’est vrai que j’y ai déjà passé un sacré paquets d’heures ! Mais c'est marrant à faire, et ça donne des surprises...
En même temps, j’ai mieux pigé comment ça se passe concrètement, et mes recettes de solutions semblent plutôt « fonctionnelles ». C'est déjà pas si mal

En tout cas, merci d’avoir supporter mon bavardage, si tant est que,
Et à plus par-là !

Desclaimer : Oui, je sais, mon film est affreux : sous-ex sur plein de vues, des « impuretés » ( ?) incluses dans l’émulsion et des rayures sur le support. Damned!, ce fut un film maudit !

Il n’empêche, il suffit à la « démonstration »…