Heureux possesseur d’un Pentax 67 de 1989, j’ai eu l’envie de pérenniser ce système fabuleux par l’achat d’un second boîtier. Cependant, à mon grand désarroi, j’ai constaté l’augmentation affolante de sa cote, conséquence des effets de modes et des vidéos Youtube de Hipsters prêtent à toutes les promotions possibles pour obtenir des vues.
Une solution m’est alors venue à l’esprit, acheter un boîtier défectueux et le remettre à neuf. On le fait bien avec des voitures anciennes, alors pourquoi pas avec les boîtiers ? Oriu, présent sur ce forum, m’a beaucoup influencé dans cette démarche, je tiens à le remercier infiniment pour son travail. Sans lui, je n’aurais probablement pas été si motivé.
Les moyens technologiques et de productions actuels nous permettent de concevoir des pièces de remplacement pour un coût relativement démocratique. néanmoins, il faut garder à l’esprit que plus la base est détériorée, et plus la restauration sera difficile. Par facilité et gain de temps, nous partirons sur une base potable. Je détaillerai de manière précise le processus, les prix, les astuces et autres informations afin d’avoir une ressource complète qui pourra servir à tout le monde. Il faut avoir en tête que toute la volonté du monde ne remplace pas la formation en mécanique automobile que j’ai acquise adolescent. Ne vous aventurez pas dans ce genre d’opération si vous n’avez pas un minimum d’expérience en la matière.
Voici la base :
Un Pentax de 1989 avec une condition cosmétique décente dont l’obturateur semble bloqué. Le tout m’est revenu à 80 euros.



Avant de commencer l’opération, il est préférable d’élaborer un cahier des charges avec un objectif précis à atteindre. Ma première idée était de refaire une peinture complète du châssis, elle se justifiera ou non suivant l’état de la peinture. Les parties supérieurs en laiton ne sont pas assujetties à la corrosion, mais les éléments en acier comme la porte arrière oui. Par conséquent, il serait sans doute une bonne chose de refaire une carrosserie complète. Une laque de type Hammeritte avec une cuisson au four me semble un bon choix de départ, je dois cependant me renseigner quant à la résistance du produit.
Un des points sensibles au niveau esthétique est la sérigraphie du 67 sur la face avant à gauche. En effet, sur les anciens modèles celui-ci est gravé dans le laiton et il est plus aisé de repeindre le fraisage avec de la peinture blanche que de faire une sérigraphie.
Néanmoins, il me semble possible d’opérer un décalque, mais où trouver l’image d’origine ? Contacter Pentax me semble un parcours compliqué et peu concluant, nous allons donc le concevoir nous-mêmes, nous sommes en 2020 après tout !
Voici donc la reproduction vectorielle conçue sous Adobe Illustrator. Quelques rectangles, des cercles, l’outil plume et le concepteur de forme et nous avons un logo tout beau tout neuf !

Il ne servira peut-être pas, mais au moins il est en notre possession et c’est une tache de moins.
La cuirette en vinyle est tachée par de la peinture jaune, il faudra tout enlever et nettoyer afin de conserver l’origine du boîtier. Je vais me renseigner sur les produits de nettoyage compatible avec le matériau, afin de ne pas le détériorer. La marque HG possède une large gamme de produits nettoyants très efficaces pour ce genre d’opération, je me renseignerai plus tard également…
En lisant le fil d’Oriu (http://35mm-compact.com/forum/viewtopic ... 13&t=58874) sur la restauration de son Pentax, j’ai pris connaissance de la fragilité du circuit imprimé qui contrôle l’obturateur. Celui-ci est en Bakélite et au fil des années se fragilise apparemment. Je pense donc en refaire une neuve et dans la foulée remplacer les composant par du neuf. En effet, pour accéder à celui-ci, la dépose complète de la cage du miroir est inévitable, il serait dommage de démonter le boîtier à nouveau pour remplacer un composant qui rendrait l’âme un peu plus tard.
Si nécessaire, le circuit sera réalisé avec une plaque de cuivre époxy avec transfert à l’encre toner et dissolution au perchlorure de fer et étamage à froid. Voici le prototype, mais il n’est pas exploitable pour le moment.

En effet, à partir du manuel de service, j’ai pu constater que le circuit à évoluer au fil du temps et il semble difficile de trouver le schéma de circuit qui contrôle l’obturateur. J’ai donc élaboré une base qui pourra être complétée par la suite. Chaque composant sera répertorié et classifié selon ses caractéristiques. Je me permets de reprendre la photographie d’Oriu afin de classifier les résistances, condensateurs, diode de Zener et transistors du circuit (prochaine publication).
Je reçois le boîtier cette semaine, affaire à suivre !