
Voici un objectif annoncé dès l'entrée en production du Contax I en 1933.
Pour revenir en ces temps immémoriaux, il faut se rappeler que la conception et la production d'un objectif à l'époque où le traitement anti-reflet n'existe pas, implique un compromis entre une résolution exploitable et un nombre de surface air-verre réduit à son minimum.
C'est la grande époque des objectifs en 3 groupes, comme le Triplet de Cooke, le Sonnar, l'Heliar/Dynar, le Tessar. Les objectifs de type gauss existaient déjà, mais leur formule optique en 4 groupe diminuaient le contraste.
Dans la catégorie des grands angulaires, il existaient déjà aussi les objectifs symmétriques de 6 lentilles type Angulon, à 2 groupes.
La solution envisagée dans le cas présent par Zeiss fut donc de concevoir un Tessar (3 groupes donc), et de diminuer son ouverture maximum afin d'agrandir le cercle image et que celui-ci couvre le format.
J'ai trouvé assez peu de documentation sur cet objectif en particulier, même dans la littérature d'époque, où il est décrit comme un objectif « donnant une netteté satisfaisante dans les applications d'architecture où là ou le manque de recul ne permets pas d'employer de focales plus longues ». "Das Contax Buch Croy 1942" et même commentaire dans "Der Contax Spezialist" édition de 1934
Sur internet, j'ai pu trouver ça et là de vagues tests indiquant que cet objectif avait un fort vignettage (monté sur des numériques) qui à mon sens ne démontrent pas grand chose à part la non-compréhension du testeur du fonctionnement d'un capteur.
En effet, le principe de fonctionnement d'un capteur numérique est que celui-ci est constitué de pixels, je ne vous apprends rien, qui sont constitués d'une micro-lentille devant un capteur photo-électrique analogique avec un filtre coloré entre les deux. Plus la quantité de lumière reçue est importante, plus la micro-tension fournie est élevée, et celle-ci est ensuite traitée numériquement comme correspondant à une densité de couleur.
Or, cette micro lentille, comme toute lentille, préfère recevoir un faisceau lumineux avec un angle d'incidence faible. En effet, passé une certaine limite (et c'est le cas de tous nos grand-angles dits « non-retrofocus » qui se trouvent très près du film) l'angle d'incidence étant très élevé sur les bords, il s'ensuit une diffraction du faisceau dans les micro-lentilles de périphérie du capteur. La tension résultante émise par le capteur est faible, elle est assimilée à une luminosité faible. L'image numérique de sortie est fortement vignettée.
C'est pourquoi nos chers grand angle anciens, montés sur des numériques, sont bien pires qu'utilisés sur film. Angulons, Super Angulon, Biogon etc... anciens. Ensuite il existe des profils dédiés pour corriger cela en post traitement, ou profils que l'on peut créer.
Mais ce n'est pas le sujet.
Revenons à nos moutons.
C'était l'objectif le moins cher de la gamme Contax (sans le viseur) et il n'est pas couplé au télémètre. Je ne connais pas la formule optique de l'Hektor de 2,8cm f/6.3 mais il y a fort à parier que la construction optique est semblable.
L'ouverture maximum est de f/8, graduée jusqu'à f/32 mais la butée mécanique va beaucoup plus loin. Il faudra que je prenne le temps de mesurer l'iris de façon précise afin de déterminer le diaphragme réel en butée, mais je suis sur qu'il va à f/128 et peut être même f/256.
Pour le moment, je me suis contenté de faire un film test (ne me restait que tu Tri-X et un révélo que je trouve mal adapté) aux valeurs idéales théoriques soit f/16 f/22 f/32 pour me rendre compte.
Quelques images au boulot. Le contraste général est satisfaisant, le vignettage pas si élevé que ça, la définition correcte pour un optique de cette époque (un peu comme les très vieux Elmar).
Au centre la résolution est moins importante que sur le bords, il est possible que cela provienne d'une belle rayure de la frontale.
La prochaine fois je prendrais un film à grain fin et sur pied.




