Câblé, c'est d'abord l'écho lancinant d'une steel guitar qui surfe sur tes nerf auditifs avant de s'écraser sur ton cristal sensoriel. Ensuite, c'est un des tous meilleurs romans du cyberpunk, celui des origines, celui qui sent le plastique et les mullets. Dans un monde qui s'est soumis au jeux des megacorpos en orbite après la plus brève guerre mondiale de l'histoire - combattue à coups de météores envoyé sur les capitales du monde, il n'y a plus que deux catégories d'êtres humains. D'un coté, les orbitaux, rouages de ces super-entreprises qui contrôlent le monde et dévorent la terre dans leurs schémas commerciaux et politiques. De l'autre, les glaiseux, tous les humains qui survivent comme ils peuvent en bas du puits de gravité, accroché à un caillou au centre des enjeux de ses maîtres qui, pourtant, la méprisent.greuh a écrit :
Je me relis un des classiques du Cyberpunk.
Sarah et Cowboy sont deux glaiseux.
La première a énormément souffert après la guerre. Elle essaie de tout faire pour se sortir de la rue et se vend désormais comme garde du corps aux réflexes améliorés par cybernétisation, ce qui est bien mieux que la prostitution dans laquelle son propre frère se trouve encore. Elle ne rêve que d'acheter un billet pour elle et son frère qui lui permettrait de quitter la surface et toute cette merde.
A coté de ça, le second est un panzerboy, un mec câblé à son hovercraft blindé qui fonce d'Est en Ouest pour faire des transports au black en déjouant les corsaires de la police et leurs missiles. Avant, il le faisait en avion mais c'est désormais trop dangereux, même s'il rêve encore de voler. Son kif, à lui, c'est la vitesse, déjouer les pièges, suvivre à trois cents à l'heure. Il a aussi, encore, des idéaux alors que Sarah elle n'en a plus aucun.
Les deux n'envisagent de survivre que jusqu'à demain.
Au final, ces deux personnages vont finir par se retrouver malgré eux à se battre contre une mégacorpo, de front et pour de bonnes raisons mais au profit de mauvaises personnes. Et leurs convictions à tout deux vont être mises à l'épreuve.
Au final, Walter Jon Williams écrit un roman nerveux, au style marquant, l'un de ceux qui ont marqué l'histoire de ce genre particulier aux nombreux enfants (postcyberpunk, biopunk, steampunk, etc.), enfants qui ont, je trouve, perdu quelque chose en route mais c'est normal : le cyberpunk a des tropes qui sont définis par l'époque même où il a été écrit. Chômage de masse, les malouines, la naissance du piratage informatique, l'après choc pétrolier, Thatcher-Reagan, la mercantilisation violente du rock, etc.
Aujourd'hui, c'est aussi bon qu'hier. Et le futur est à jeter.