Négatif trop contrasté - Diminuer le contraste du négatif

[Danny]

Post à mettre en relation avec celui-ci :

http://35mm-compact.com/forum/viewtopic.php?t=26617

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Il fait beau, le soleil claque, quelle merveilleuse journée pour sortir son appareil favori et photographier avec une superbe pellicule contrastée (Rollei ATP, EFKE KB-50) les détails d'une église du XIIème siècle (Sebourg pour ceux qui connaissent).

Je développe le film dans le brave Kodak D76 et... patatras !

Le film est très dur, très contrasté ! Impossible d'avoir une photo au contraste plus doux.



Le problème vient de la D-Max. Les hautes lumières (en noir sur le néga) sont trop noires, la lumière de l'agrandisseur ne les traverse pas, trop difficile. Même avec une gradation double zero, celà reste trop dur.

Nous allons faire diminuer la Dmax !

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Procédure :

1. Blanchir le négatif.

J'utilise une solution TRES concentrée de Ferricyanure de potassium à 20% (soit 20g dans 100ml d'eau). Je trempes le négatif dans cette solution. Une minute suffit pour obtenir un superbe négatif où le noir à laissé sa place à une substance blanchâtre que l'on connait : Le ferricyanure d'argent.

2. Virer le négatif.

Après un rinçage abondant, je trempes mon négatif dans une solution de soude caustique NaOH trouvable dans toute bonne droguerie. La quantité est de 4%, soit 4 Grammes pour 100ml d'eau. De l'eau déminéralisée est bienvenue car la soude diluée dans de l'eau du robinet à tendance à former un précipité avec les sels minéraux présents.

Le négatif subit en fait un virage sépia. Le sépia (ou Natriumisation si on peut se le permettre) donne un colloide moins dense que l'argent colloidal noir. En gros, il est "plus transparent" et sa D-Max diminue !

3. Bain d'arrêt et rinçage.

La soude est corrosive, passez un bain d'arrêt avant de rincer le négatif comme d'habitude.

Résultat :



Nous obtenons une image beaucoup plus douce avec une meilleure gamme de gris que précédemment. La couleur du négatif est surprenante. Un tel résultat s'obtient avec une gradation de 2 1/2 ou 3 environ.

Voilà comment sauver un négatif trop contrasté. On profite ainsi de la finesse du film à grain ultra fin sans avoir le contraste trop élevé et une exploitation de la sensibilité optimale.

Film Utilisé : Rollei ATP
Révélateur : Kodak D76
Sensibilité : 50 ISO

[Gilles]

Merci Danny,

Tout cela est à nouveau fort intéressant. Si j'ai bien compris, la modification de couleur du négatif provient d'une modification des composants chimiques emprisonnés dans la gélatine. Mais qu'en est-il exactement ? Est-ce que l'argent métallique est remplacé par du Sodium (d'où la couleur jaune) ? Ce traitement a-t-il une influence sur la conservation du négatif dans le temps (si je me souviens bien le Sodium s'oxyde beaucoup plus facilement que l'argent, non ?)

Amitiés

[Danny]

Est-ce que l'argent métallique est remplacé par du Sodium (d'où la couleur jaune) ? Ce traitement a-t-il une influence sur la conservation du négatif dans le temps (si je me souviens bien le Sodium s'oxyde beaucoup plus facilement que l'argent, non ?)

Amitiés

Alors, le sodium métallique en plus de s'oxyder est inflamable et dangereux... Je vais regarder la réaction exacte.

Le négatif est en fait viré en sépia, et le virage sépia, pour du papier, a une stabilité plus grande, donc le négatif aurait une durée de vie encore plus grande. Mais je vais regarder les réactions exactes.

[Danny]

Est-ce que l'argent métallique est remplacé par du Sodium (d'où la couleur jaune) ?

Là, c'est une jolie colle !

Glafkides ne parle pas du virage a la soude caustique, il parle de la sulfuration (faite avec du Na2S) mais pas de ce que j'appelles la "Natriumisation" (terme que j'ai inventé hein).

Et là, mon univers s'écroule... Glafkidès aurait donc fait une erreur ??? Le sulfure d'argent dont il parle dans la partie virages est noir... pas du tout brun !

Par contre, le Ferricyanure d'argent Ag3Fe(CN)6 pourrait réagir avec un composé au soduim (sulfure de sodium ou hydroxyde de sodium) pour donner un composé au sodium.

Le sodium n'est pas "brun", mais gris, son spectre d'émission est pour sa part dans le brun... bref, c'est un peu le flou pour moi parce que le fait que le virage s'opère avec du NaOH prouve que le virage sépia n'est pas une sulfuration comme on le dit dans tous les bouquins.

Si quelqu'un ici connaît un chimiste plus calé que moi, qu'il me le présente car j'ai bien envie de comprendre le pourquoi du comment de cette affaire.