
Quel rapport avez-vous avec votre propre corps ?
Je me vois toujours petite et grosse ! (rit)
Je donne l’impression d’être quelqu’un d’assez dur alors que je suis très douce.
Je suis comme j’ai toujours été. Seul mon physique a changé.
Quand j’étais petite, mes amis m’appelaient squelette parce que j’étais vraiment très maigre.
C’est peut-être à cause de cela que j’ai commencé le sport. (rit)
Je ne sais pas si c’est la cause mais en tout cas, j’ai toujours été très fine.
J’avais de la peine à prendre du poids.
Est-ce que vous êtes heureuse de la direction que vous empruntez ou avez-vous été effrayée de voir votre corps tel qu’il est aujourd’hui?
Et vous n’êtes jamais revenue sur votre décision ?
Non. Sinon, j’arrête et c’est tout.
Mon corps redeviendrait gentiment comme avant.
J’ai un but bien précis.
J’ai toujours fait les concours non pas pour m’amuser mais pour arriver à quelque chose.
Il faut faire la différence entre les bodybuilders qui font des concours pour le plaisir et ceux qui ont un but bien précis.
J’en ai toujours fait pour arriver à quelque chose.

Avez-vous l’impression que le bodybuilding vous amène dans une féminisation du corps ou une masculinisation ?
Je trouve qu’on est féminine ou pas.
Tu l’es ou tu ne l’es pas.
Ce n’est pas quelque chose que tu peux inventer.
J’aime bien les bagues, j’aime bien les bijoux comme toutes les filles.
Ce n’est pas parce que je fais du bodybuilding que je deviens un homme.
C’est mon goût. C’est une question d’être, de façon d’être.
Je suis toujours habillée comme je le suis aujourd’hui car je pense que je peux être une femme qui fait du sport en restant une femme quand même.
Pensez-vous qu’il y a moyen d’aller encore plus loin dans la modification du corps ? Même peut-être en dehors du bodybuilding ?
Avec les années, les concours ont changé leurs critères de jugement.
Il y a encore quelques années, ils voulaient la même chose pour les hommes que pour les femmes ; la mince et la sèche.
Maintenant, cela a changé. Ils différencient plus la femme et l’homme.
Ils cherchent pour la femme la ligne plus la beauté.
Si je veux gagner des concours, je dois suivre les critères.
Et si je veux participer pour le plaisir, je fais ce que je veux.
Pour les hommes, c’est différent. Ils cherchent beaucoup la masse, le volume et la sèche.
Mais c’est beau, non !? (rit) Faut aimer bien sûr.
Je dis toujours que les filles qui n’aiment pas les hommes trop musclés, c’est parce qu’elles n’en ont jamais touchés. (rit)
Désolée ! (rit encore) Les gens voient les photos de bodybuilders pendant des concours.
On est, comme on est sur scène, un jour ou deux jours par année. C’est l’extrême.
Les autres jours, c’est différent. Il ne faut pas penser qu’on est tout l’année comme cela.
C’est difficile à le faire comprendre aux gens.
